La promotrice du concept “Les saveurs de chez nous” promeut la gastronomie tchadienne par la publication d’un livre dans lequel 111 recettes sélectionnées dans 15 provinces du Tchad sont présentées.
C’est suite à des travaux de recherche menés en 2007, en consultant vainement des documentations sur l’art culinaire tchadien, afin de préparer la soutenance de son mémoire, que l’idée d’écrire un livre sur la cuisine tchadienne lui a traversé l’esprit.
En 2016, Priscille commence un atelier de sensibilisation qui reste inachevé après la sortie d’un livret qui contient 6 plats à promouvoir sur le plan international. A la base, le livret est conçu pour être un document de dissémination, mais elle a trouvé bon d’en faire un livre sur la problématique de l’identité culinaire au Tchad.
Son deuxième livre en cours d’édition parle des 35 entrées du Tchad. “J’ai essayé de travailler sur nos ingrédients et aliments locaux, en apportant une touche pour que ça soit attrayant par des images illustratives”, relate-t-elle. Des démarches ont été engagées pour la sortie du livre, malheureusement, le financement fait défaut, le sponsoring est lamentable, les entreprises n’encouragent pas l’entreprenariat des jeunes, ajoute-elle. Ces deux livres restent une recherche scientifique, car le secteur de l’édition de l’art culinaire n’est pas vraiment exploité. Le domaine de la restauration est très diversifié au Tchad certes, mais le champ de la restauration tchadienne est restreint. Les mets ne sont pas valorisés. Pour Priscille, dans les grands restaurants et hôtels, ce n’est pas toujours évident de voir quotidiennement au menu des mets d’ici. “Les étrangers viennent chez nous tous les jours, il faut que les restaurants soient alimentés par des mets tchadiens afin qu’ils puissent les découvrir”, plaide-t-elle. Elle informe avoir ouvert un restaurant en 2016, au sein de la maison de la culture Baba Moustapha, en période de la crise, qu’elle a finalement transformé en service traiteur. Parmi ses projets imminents, figure la recherche d’un local pour réinstaller le restaurant. Elle suit des émissions de l’art culinaire, pour pouvoir écrire d’autres livres de recettes. Son concept “les saveurs de chez nous” a été retenu pour la présentation d’une émission culinaire titrée “entre elles”, sur Toumaï TV.
Une émission des femmes comportant trois rubriques parmi lesquelles, la cuisine. “On m’a sollicitée pour présenter des recettes de cuisine, nous sommes actuellement sur des tournages. Cela fait partie de l’un de mes projets. J’ai aussi l’intention de créer ma propre émission sur l’art culinaire avec le même concept : “saveur de chez nous”, pour valoriser la gastronomie tchadienne en général. Nous faisons dans la sensibilisation, la formation et tout ce qui contribue à la promotion de la gastronomie au Tchad”. Ce projet est élaboré depuis bientôt cinq ans. Initialement, elle a voulu commencer avec une émission pilote pour permettre de rechercher des financements auprès des partenaires, avec l’accord de la Télé Tchad. Ce projet consiste à former des ménagères. Quelques femmes désireuses de recevoir des formations en cuisine, ont sollicité son aide pour pouvoir être formées. Ce qu’elle envisage de faire en fin d’année.
La promotion de l’art culinaire
Pour organiser la cérémonie de dédicace et une caravane pour la promotion de ses deux livres, le ministère de la Formation professionnelle et des métiers lui a accordé un montant de 5 millions de francs. Malheureusement, les démarches administratives peine à aboutir jusqu’à ce jour. Priscille espère toujours recevoir ce financement, qui lui permettra de réinstaller son restaurant et organiser les séances de formation et de sensibilisation.
La motivation de Lopiamadji Mbaïwodji Priscille remonte à son jeune âge où, aux côtés de sa mère, elle a pris goût à cuisiner. “Ma mère achetait tout ce qu’elle trouvait comme livre sur la cuisine, et toutes deux, nous faisions des expériences et innovions des plats africains”.
Elodie Yang-Vang, stagiaire