A l’approche du 15 juillet 2024, délai accordé aux utilisateurs des véhicules par le directeur général de la police nationale pour se conformer aux règles, il y a grincement des dents.
Depuis quelques jours, les locaux de la direction en charge de la délivrance des documents relatifs aux engins (deux roues, quatre ou plus) sont bondés de monde. Et pour cause. Au 15 juillet, délai de rigueur, les engins non conformes seront saisis et mis en fourrière. Le communiqué du directeur général de la police nationale fait mention de cinq pièces à savoir le D3 (dédouanement), la carte grise, la fiche technique, l’assurance et le permis de conduire. C’est dans l’intervalle de ces deux semaines supplémentaires que les propriétaires des véhicules doivent s’arranger à posséder l’ensemble de ces pièces. À la direction générale de la sécurité des transports de surface où se délivre la quasi-totalité de ces documents (la carte grise, la fiche technique et le permis de conduire), des bousculades s’observent tous les jours ouvrables. “Nous sommes venus pour les pièces de nos engins afin de nous conformer à la décision du directeur général de la police. C’est une bonne décision et nous savons que posséder les pièces est une bonne chose. Si nous n’avions pas les pièces par le passé, c’est parce que ces pièces se délivraient péniblement”, lâche Abakar Mahamat. Pour lui, “toute personne qui s’achète un engin a besoin de posséder toutes les pièces nécessaires”. Si beaucoup de tchadiens ne possèdent pas ces pièces, c’est parce que les services publics ne sont pas fluides dans la délivrance des papiers administratifs. Ils éprouvent d’énormes difficultés en cherchant à entrer en possession des papiers administratifs.
Les usagers contestent l’assurance comme annoncé par le directeur de la police. “Lorsqu’on parle des assurances, c’est commercial. Alors notre gouvernement ne doit pas instaurer une politique visant à créer de marchés aux entreprises privées. Nous ferons tous les papiers qu’il faut mais l’assurance, …”, contestent certains usagers. Alors que la directrice générale adjointe de la sécurité des transports de surface, par un communiqué du 27 juin, rappelait les usagers que les tarifs officiels de délivrance des documents de transports sont fixés par la loi de finances, dans le but de contrecarrer les arnaques au sein de sa direction, les usagers déjà victimes estiment que “c’est faire du médecin après la mort”. En effet, “depuis l’annonce faite par le directeur de la police nationale, certains agents profitent de l’ignorance des usagers et empochent de sommes importantes”, dénoncent certains usagers. “Avant-hier, lorsque je suis venu, je ne comprenais pas la procédure. Une personne a donc profité de mon ignorance pour m’escroquer, emportant ainsi la somme de 5 000 francs, sous prétexte de me faciliter la tâche, car tout se passe dans la lenteur”, poursuit-il.
La directrice générale adjointe de la sécurité des transports de surface, Benga Boy Rolande présente la grille tarifaire des différents types de document comme suit : la carte grise des motos de catégorie 50 cm3 jusqu’aux voitures de haute catégorie, les tarifs sont compris entre 10 500 et 75 000 francs. Chaque engin a un tarif qui lui est propre. Pour les fiches techniques, elles sont délivrées à hauteur de 7 500 francs pour l’ensemble des engins. Le permis de conduire obéit à deux principes : le permis national coûte 24 000 francs et l’international est délivré à 22 500 francs. Aussi, dément-elle les propos relatifs aux arnaques au sein de sa direction et invite tous les usagers qui ont été escroqués à dénoncer leurs bourreaux auprès des responsables. “Il n’y a ni manigance, ni clanisme, ni arnaque de la part des agents au guichet unique”, insiste-t-elle. “Les usagers manquent de patience ; en voulant vite faire les choses, ils se font arnaquer par les intermédiaires et les démarcheurs”, explique-t-elle. Par ailleurs, elle invite les usagers à travailler en synergie avec les responsables afin de débusquer les prétendus démarcheurs.
Pour obtenir ces différentes pièces, les conditions ci-après sont exigées : pour la carte grise de motos, il faut une carte d’identité nationale, le certificat pour servir à l’immatriculation délivré par les services de douanes, un numéro de téléphone, la présence physique de l’engin et verser les frais de 10 500 francs (motos dont la puissance est comprise entre 50 cm3 et 125 cm3) et 13 000 francs pour les motos au-dessus de 125 cm3 ; pour la fiche technique, il faut la carte grise du véhicule, la présence physique de l’engin, la vérification de certains organes, une durée de validité (un an pour les particuliers et six mois pour les transports des personnes ou des marchandises) en plus une somme de 7 500 francs.
Pour l’obtention du permis de conduire, il est exigé au demandeur : une carte nationale d’identité contenant obligatoirement un numéro d’identification (NNI) du propriétaire, un permis provisoire, une photo d’identité 4×4, un numéro de téléphone, son groupe sanguin et une somme de 24 000 francs pour le permis national.
Lissoubo Olivier Hinhoulné, stagiaire