L’Oim forme des jeunes vulnérables au nord du Tchad

L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) a lancé le mercredi 18 août 2021 à Faya une formation à l’attention de 225 jeunes tchadiens vulnérables dans les provinces du Borkou, Barh El-Gazel et Batha.

Les statistiques nationales donnent 53% le taux de la population âgée de moins de 14 ans et la majorité vit en milieu rural. Cette proportion des jeunes est en croissance, mais confrontée au chômage et à peu d’opportunités d’apprentissage et de développement socio-économique. Face à cet état de fait, de nombreux jeunes tchadiens choisissent de migrer en risquant leurs vies le long des chemins migratoires irréguliers et parsemés d’embûches en quête d’une éventuelle chance de tomber sur de meilleures opportunités économiques.

Pour s’attaquer à ce phénomène, l’Oim a mis en œuvre ce projet de formation, conjointement avec le Programme alimentaire mondial (Pam) et avec un financement du Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix pour que les jeunes vulnérables du Centre du Tchad deviennent des agents de la consolidation de la paix.

Pour le responsable de projet à l’Oim-Tchad, Jakob Kienzle, ce projet a pour objectif de permettre aux jeunes tchadiens des trois provinces ciblées de subvenir à leurs besoins et de les encourager à jouer un rôle actif dans la promotion des relations pacifiques au sein de leurs communautés. Il vise donc à outiller ces jeunes vulnérables à acquérir diverses compétences techniques ainsi que des ‟compétences de vie” en réponse à leur vulnérabilité conformément à leurs provinces qui figurent parmi les plus concernées par la migration irrégulière. ‟Nous sommes ravis de lancer ce programme pour soutenir le développement socio-économique de la jeunesse tchadienne. Outre les formations professionnelles en génie électrique, informatique, couture et mécanique automobile, ils auront également l’opportunité d’acquérir des compétences de vie liées à l’alphabétisation, aux droits de l’homme, à la gestion des conflits et à la production des contenus radiophoniques”, a déclaré Jakob Kienzle.

Un bénéficiaire de la première formation professionnelle du programme, Gnoma Dwasala, témoigne. ‟J’ai toujours rêvé travailler dans le domaine de l’électricité. J’avais même essayé de partir à Abéché pour y étudier mais je n’ai pas pu. Grâce à l’Oim, je vais enfin réaliser mon rêve”, se réjouit-il.

L’Oim a réhabilité le Centre de formation technique professionnelle de Faya, la seule structure de ce type existant dans le nord du Tchad, pour abriter cette formation afin d’accroître l’accès des jeunes aux compétences, aux opportunités d’emploi et à l’entrepreneuriat afin de leur permettre de contribuer au développement local.

A l’ouverture de la séance de formation, le secrétaire général de la province du Borkou a félicité l’Organisation internationale pour les migrations pour le travail déjà accompli. Il a encouragé les stagiaires à suivre avec assiduité les apprentissages qui feront d’eux des professionnels dans différents domaines qui sont de nature à les aider à se prendre en charge.

Un premier groupe constitué de 23 jeunes dont 11 filles a débuté la formation en informatique et électrotechnique à Faya.

MDE