L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a commémoré son 75ème jubilé d’Albâtre couplé à la célébration de la Journée mondiale de la santé en différé le 12 avril dernier dans un hôtel de la capitale. A l’occasion, son représentant résident au Tchad, Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo, dresse un bilan positif des interventions de son institution dans le monde et au Tchad.
“Cela fait 75 ans que l’Oms surveille la santé mondiale, renseigne et conseille les gouvernants ; 75 ans que l’Oms enseigne et forme les acteurs en matière de santé humaine ; 75 ans que l’Oms opère et agit dans les situations de crises sanitaires partout dans le monde. Si l’Oms n’existait pas, il fallait la créer”, exulte le représentant résident, Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo.
Pour lui, l’Oms a atteint l’âge de la vieillesse. Cependant, rassure-t-il, la vision, le but, les objectifs et l’engagement sont plus que jamais intacts car, “la jouissance du meilleur état de santé susceptible d’être atteint est l’un des droits fondamentaux de tout être humain, sans distinction de race, de religion, de conviction politique, de condition économique ou social”.
D’après lui, les devanciers qui ont créé l’Oms ont vu juste au regard des menaces sanitaires quasi permanentes. Sinon, s’interroge-t-il, que serait devenu le monde si la variole n’avait pas été éradiquée ? Si la prévalence de la poliomyélite n’avait pas été réduite de 99% ? Si les campagnes intensives de vaccination chez les enfants n’avaient pas été organisées pour réduire la mortalité infantile de 20% ? Si des épidémies comme celles occasionnées par les fièvres hémorragiques et la Covid-19 n’avaient pas été jugulées ?
L’Oms, fait remarquer Dr Jean-Bosco, veut donc à travers son credo “amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible”.
Bref bilan en ce qui concerne le Tchad
Malgré les énormes défis en matière de santé au Tchad, force est de constater que des résultats tangibles ont été enregistrés. Pour Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo, le grand succès dans la vaccination contre la poliomyélite, l’élimination du tétanos néonatal, le fait qu’on ne voit plus les épidémies de méningites depuis près de 10 ans, l’élimination de la lèpre comme problème de santé depuis 2007, sont des résultats encourageants. Il relève que le Tchad est actuellement en tête de peloton des pays en termes d’élimination de la trypanosomiase humaine africaine. “Selon les données disponibles, le pays y est déjà parvenu depuis 2021. Le dossier d’élimination est quasi finalisé et ne reste qu’à être transmis à l’Oms pour la certification”, précise-t-il. Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo félicite le Tchad pour l’excellente résilience du système de santé face à la pandémie de Covid-19 en mettant un accent particulier sur le laboratoire, l’approvisionnement en oxygène et l’amélioration significative de la couverture en établissement de santé, et en ressources humaines. Il constate que les résultats obtenus ont été possibles, grâce aux efforts conjugués des partenaires techniques et financiers, du gouvernement, des universitaires, des communautés de base et de la société civile. “Seul on va vite, mais ensemble on va plus loin”, observe-t-il.
“A l’horizon des 75 prochaines années et à l’approche du tournant du siècle prochain, un engagement renouvelé à l’égard de l’équité en santé sera clé pour relever le futur en matière de santé. Dans l’ombre du Covid-19, la feuille de route de l’Oms est basée sur un changement de paradigme urgent vers la promotion de la santé et du bien-être et la pauvreté des malades en s’attaquant à leurs causes profondes et en créant les conditions propices à l’épanouissement de la santé”, projette le premier responsable de l’Oms au Tchad. Il exhorte les pays à assurer la santé en donnant la priorité aux soins de santé primaire en tant que fondement de la couverture sanitaire universelle. Ceci, en répondant aux besoins essentiels de santé des populations, notamment l’accès aux soins et services de santé, un défi majeur à relever. Pour ce faire, conclut Dr jean-Bosco, “nous devons prendre des mesures pour protéger et investir dans les travailleurs de la santé et des soins qui sont à l’avantage de la réponse aux urgences sanitaires et climatiques mais aussi à l’accès aux soins de santé primaire”.
Minnamou Djobsou Ezéchiel