A travers une campagne de mobilisation du secteur privé pour la promotion de l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes lancée le mardi 21 mars dernier au palais des Arts et de la culture de N’Djaména, l’Office national pour la promotion de l’emploi (Onape) entend résorber la crise du sous-emploi des jeunes par un mémorandum d’entente entre l’institution et le patronat tchadien.
Sous le thème évocateur de “Changer de paradigme et inverser la tendance qui fait de la Fonction publique le premier pourvoyeur d’emploi au Tchad”, la campagne de mobilisation du secteur privé pour la promotion de l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes, qui débute par la signature d’un mémorandum d’entente entre l’Onape et le patronat, renferme plusieurs autres activités, dont des conférences-débats destinées à éclairer les jeunes demandeurs d’emploi sur l’existence des possibilités d’emploi, en dehors du secteur public tant convoité.
Dans son adresse à la jeune assistance, le directeur général de l’Onape, Sadik Brahim Diko rappelle le rôle et la mission de son institution. “Non, l’Onape n’est pas seulement un service de formalités administratives sur les contrats de travail. Non, l’Onape n’est pas seulement un organe de délivrance des autorisations d’emploi aux étrangers et non, l’Onape n’est pas une institution de crédits. Cette compréhension et assimilation tous azimuts réduit l’Onape à un simple service administratif et non une organisation faîtière de l’emploi et de l’insertion sociale des jeunes”, rectifie-t-il, avant de décliner les objectifs de la campagne. “Cette campagne lancée aujourd’hui, vise à renforcer l’engagement du secteur privé dans l’appui aux politiques publiques en matière de l’emploi en privilégiant l’approche participative et inclusive”, informe le Dg de l’Onape, qui déplore du même coup, le fait que le secteur se soit longtemps mis à l’écart, favorisant la mauvaise perception dudit secteur par les jeunes.
Un autre constat, tout aussi réel qu’amer fait par Sadik Brahim Diko est le manque de communication sur les offres d’emploi issues du secteur privé. Or, relève-t-il, en termes de résultats, le programme d’appui aux diplômés sans expérience (Pae) a mobilisé, depuis sa création, plus de 6 000 jeunes stagiaires dans des entreprises, dont 1 500 sont retenus et disposent d’un contrat de travail. En effet, sur l’ensemble d’offres annuellement reçues par l’Onape, 90% sont issues des organisations non gouvernementales (Ong) et des associations. L’État ne se réserve qu’une infime partie (10%) pour ses agents contractuels. “D’où, cet appel au changement de paradigme”, sans lequel les jeunes diplômés tchadiens continueront toujours à frapper essentiellement à la porte de la Fonction publique, qui hélas, ne peut employer tout le monde.
Pour Mahamat Moussa, représentant le ministre de la Fonction publique et du dialogue social, “la problématique de l’emploi des jeunes est un défi pour le gouvernement, mais aussi pour la jeunesse tchadienne qui y fait face. Il faut de solutions transversales, car, le problème est multidimensionnel et renvoie à l’adéquation du triptyque Éducation-formation-emploi”, déclare Mahamat Moussa. Mossedé Ngaradoum, du Conseil national du patronat tchadien (Cnpt), indique que “la campagne est un moment opportun de relever des défis communs en vue d’une stratégie commune”. Et d’interroger : “Quelle est la contribution du secteur privé dans la promotion de l’emploi au Tchad ?”, questionne-t-il avant de répondre en partie : “le patronat, l’État et les entreprises ont tous un devoir de responsabilité sociale à assumer”.
Thomas Reoukoubou