Nouvel affront contre Kabadi

Depuis que Haroun Kabadi a refusé de diriger la transition après le décès du président de la République, il continue à recevoir des piques, même de la part de ses collègues députés.

Ce vendredi 14 mai, lors de l’adoption du projet de résolution fixant les modalités de présentation du programme politique du gouvernement de transition, le député Néatobei Bidi Valentin a voulu remettre les choses à leur place.  Pour lui, il n’appartient pas à l’Assemblée nationale (suspendue par le Cmt) d’adopter ce projet de résolution. “S’il faut respecter le droit positif, le Cmt ne doit pas se référer à la constitution qu’elle a abrogée pour gérer la transition. L’Assemblée nationale doit savoir qu’elle ne jouit pas de la légitimité nécessaire pour adopter cette résolution. Nous devrons faire preuve lucidité, si nous adoptons ce projet de résolution, nous confirmerons les fausses idées que les populations ont de nous”, suggère Néatobei Bidi Valentin. Pour lui, c’est un amalgame pour le Cmt d’utiliser deux Constitutions (constitution suspendue et charte de transition)  à la fois pour diriger le pays. ‘’La décision de la Cour suprême permettant à l’Assemblée nationale d’adopter le programme du gouvernement de transition est “fantaisiste”. “Le gouvernement de transition devrait attendre la mise en place du Cnt pour valider son programme politique’’, poursuit-il.

Il s’est directement adressé à Haroun Kabadi, lui signifiant qu’il ne peut plus être Président de l’Assemblée nationale. “A cause du fait que vous ayez déclaré votre inaptitude à diriger la transition, vous devrez également démissionner de votre poste de président de l’Assemblée nationale. Vous ne devrez plus diriger cette séance”.

Haroun Kabadi, pour sa défense s’appuie sur l’article 100 de la charte de  transition qui permet à l’assemblée de jouer le rôle du Conseil national de transition (Cnt) avant de taxer la réaction du député Bidi Valentin de “rébellion contre le système”. “Je ne comprends pas votre argumentaire, je suis toujours président de l’Assemblée nationale. Si vous ne vous sentez pas député en tant que tel, nous nous sentons député”, rétorque-t-il. Son 1er vice-président, Moussa Kadam lui vient au secours. La constitution est suspendue certes, mais tout ce qui n’est pas contraire à l’esprit de la conduite de transition n’est pas proscrit”. Aussitôt, il demande au Pan de clôturer les discussions générales alors que ce n’est que lui et Bidi Valentin qui sont intervenus. Le Pan met fin aux discussions générales et passe au vote. Sur les 146 députés représentés, 136 sont pour, 0 contre et 10 s’abstiennent.

Lanka Daba Armel