Le président de l’Ordre national des médecins du Tchad (Onmt), Dr Mbaïnguinam Dionadji, a annoncé, le 18 janvier 2020, que son organisation mènera l’assainissement du corps médical et plusieurs autres actions.
En 2020, l’Onmt entend sécuriser les documents et autres outils médicaux tels que le cachet médical, le caducée et la carte professionnelle des médecins. Désormais, chaque médecin doit posséder une carte magnétique portant des immatriculations et des codes que seul, l’Onmt a les moyens de détecter. Mbaïnguinam Dionadji déplore les usurpateurs de titre “qui n’ont de spécialité que la couverture de la coopération et ou la couverture politique. Ils sont incapables de fournir leurs références documentées. Un caducée qui ne porte pas d’année n’est pas valable”. Le président de l’Onmt tient pour complices, les établissements qui utilisent ces pseudo-médecins. Il explique qu’un médecin qui n’est pas reconnu par l’Ordre ne peut exercer ni dans son pays, ni en dehors.
L’article 45 de l’ordonnance portant création de l’Ordre des médecins exige que la liste des médecins agréés à l’université doit être déposée au ministère de la Santé publique et aux greffes. En 2020, cette liste sera déposée en mars, le temps de laisser les médecins se conformer. Le président de l’Ordre appelle à la compréhension des ses confrères, “si certaines de nos exigences administratives ou juridiques peuvent agacer, sachez que nous tenons avant tout à vous protéger dans votre profession et vous rappeler combien la moralité saine, la probité et l’entraide restent des objectifs que nous trouvons essentiels”. Et pour mener à bien cette action de sécurisation, la cotisation des membres de l’Onmt sera retenue à la source dès ce mois de janvier.
Outre les actions de sécurisation de la profession médicale, l’Onmt entend travailler avec l’association de vrais tradi-thérapeutes afin d’améliorer leur approche thérapeutique. Son président estime que certains de ces tradi-praticiens contribuent au retard de la prise en charge médicale adéquate et à l’intoxication des patients aggravant le tableau clinique de ces derniers.
Dr Dionadji prévoit également des formations continues de même que l’évaluation des pratiques professionnelles axées sur les urgences médico-chirurgicales des médecins.
Toujours en 2020, l’Onmt compte sensibiliser la population grâce à des partenariats avec les médias sur le dépistage, la prise en charge des maladies non transmissibles, la promotion de l’espacement des naissances, la vaccination et la lutte contre les médicaments meurtriers issus de la contrebande.
Dr Dionadji n’a pas manqué de décrier la frustration, la négligence, les agressions et la privation de liberté dont on été victimes les médecins en 2019. Le cas le plus patent est l’enlèvement d’un médecin dans la province du Lac. Il faut mettre “le médecin dans un climat de travail décent avant d’exiger de lui l’impossible. Si le médecin tchadien est mis dans les mêmes conditions de travail que son confrère venu d’ailleurs, son rendement serait meilleur. Le terme “faire avec” ne donnera plus de résultat positif dans le domaine de la santé”.
Le président de l’Ordre des médecins salue l’intégration exceptionnelle des jeunes médecins et l’accord du 9 janvier 2020 paraphé par le gouvernement et les syndicats. L’autre motif de satisfaction de Dr Dionadji est l’augmentation des crédits alloués aux hôpitaux. Mais il insiste que ces crédits puissent atteindre réellement leur cible.
Enfin, il prévient qu’en médecine, le vécu de la population ne changera pas si les moyens ne sont pas investis là où il faut quelle que soit la manipulation des données statistiques.
LDA