Pacin pour prévenir l’inondation

Un projet d’appui à la commune de N’Djaména pour la gestion des risques d’inondation et de renforcement de la résilience climatique des institutions locales et des populations (Pacin), initié par la Croix-Rouge Française, a été lancé le mercredi 17 avril 2024, à la Maison des jeunes du 9e arrondissement de N’Djaména.

La mise en place d’un service de gestion des risques d’inondation (Sgri) au sein de la direction de la Protection civile de la Mairie ; la réalisation de travaux d’urgence sur 3 exutoires stratégiques du réseau de drainage de la capitale ; le renforcement de la Mairie du 9e arrondissement dans les actions de réponse aux inondations ; le renforcement de la résilience des communautés urbaines face aux inondations et l’amélioration de la capacité de réponse de la Croix-Rouge du Tchad sont les résultats attendus pour ce projet qui durera 24 mois.

Financé à hauteur de 984 millions de francs CFA par l’Agence France de développement (Afd), le Pacin sera mis en œuvre par la Croix-Rouge Française en partenariat avec la Croix-Rouge Tchadienne, au bénéfice de la Mairie de N’Djaména, de la Mairie du 9e arrondissement ainsi que des associations et de la population locale.

Pour le maire 1er adjoint de la ville de N’Djaména, Mangaly Babguel Souleyman, en 2022, N’Djaména a été le théâtre d’importantes inondations qui ont gravement détérioré les conditions de vie de la population avec des pertes de vies humaines, des dégâts matériels importants allant jusqu’à l’effondrement des maisons, et surtout un arrêt des activités économiques. Il a souligné que la Commune du 9e arrondissement a été la plus touchée lors de cette catastrophe. “Ces inondations sont consécutives à la fois aux précipitations abondantes enregistrées en 2022 à travers le pays et au débordement des fleuves Chari et Logone, ainsi qu’à la rupture de digues de protection. Ces facteurs ont entraîné le déplacement d’environ 150 000 personnes (environ 25 000 ménages), lesquelles se sont réfugiées chez des proches ou dans des espaces collectifs tels que les écoles et autres sites d’accueil aménagés pour la circonstance. La Commune de la ville de N’Djaména était en première ligne des actions de prévention et de lutte contre ces inondations sur un territoire si vaste et peu urbanisé”, rappelle-t-il. Selon lui, les scientifiques rapportent que la fréquence et l’intensité des événements pluviométriques extrêmes risquent d’augmenter au vu du changement climatique qui frappe de plein fouet la région du Sahel. C’est pourquoi, soutient-il, il est indispensable, voire urgent, de s’organiser, et c’est pour cette raison que le projet Pacin est né pour apporter un début de réponse à cette problématique grâce à l’approche territoriale de développement dans la lutte contre les inondations en milieu urbain.

Cette cérémonie, qui a vu la présence du vice-président de la Croix-Rouge du Tchad Laldjim Narcisse, du représentant de l’Ambassadeur de France au Tchad le Conseiller de coopération et d’action culturelle Benjamin Weisz, a permis à l’assistance de visiter les expositions de fresques d’artistes locaux et de photographier des sinistrés lors de l’inondation. Des récits sur le changement climatique et son impact sur la population ainsi que des témoignages ont mis fin à cette cérémonie.