La Coordination nationale des artistes tchadiens (Conat) a organisé une conférence de presse le jeudi 2 juillet, pour informer de la motivation reçue du sous-comité de sensibilisation et de communication, du Comité de gestion de crise sanitaire (Cgcs).
Masngar Jonas Massengo a ouvert la conférence en demandant à l’assistance d’observer une minute de silence, en mémoire de tous les tchadiens qui sont morts des suites de coronavirus. le coordonnateur a, par la suite, informé les media que par rapport à la lutte contre la Covid-19, les artistes dans leur ensemble y ont grandement contribué. Il s’appuie sur les rapports statistiques provisoires des antennes provinciales de la Conat et des activités des artistes à N’Djaména. Plus de 1.487 artistes, toutes filières confondues sur l’ensemble du territoire, se sont mobilisés pour la campagne de sensibilisation et d’information contre le coronavirus, sous l’impulsion de la Conat. Massengo renseigne que grâce à l’action des artistes, certains préjugés et perceptions ont été effacés des habitudes de la population et une prise de conscience collective s’est installée dans la société. Ce qui a fait que la courbe de la contamination a drastiquement chutée.
Une motivation à problème
Se référant à l’adage qui dit que “la plus belle fille du monde ne peut qu’offrir que ce qu’elle a”, le coordonateur a informé avoir reçu de la sous-commission sensibilisation et communication du Cgcs, une somme de 2,5 millions de francs CFA, pour tout le travail de sensibilisation abattu par les artistes, en guise de motivation selon les termes de la sous-commission. Comment cette somme sera répartie? Pour lui, la répartition de cette somme pose beaucoup de problème. La Conat ne gère pas directement les artistes, mais gère plutôt les corporations membres de la faitière, qui sont au nombre de neuf auxquels il faut ajouter les points focaux de la Conat des provinces. Même si cette somme est insignifiante, dit-il, le souhait est qu’un franc symbolique parvienne à tout un chacun ayant contribué à la sensibilisation. C’est pourquoi l’argent est réparti entre les corporations membres, à eux de gérer et de s’organiser. Il en est de même pour les points focaux des provinces. Autre information, c’est qu’une partie de cette somme a été remis au Salon des belles lettres, initiateur du concours littéraire sur le thème de la Covid-19. Le gouvernement a promis éditer le recueil des lauréats en grande quantité pour un accès massif à sa lecture. La Conat dit avoir appuyé le Salon des belles lettres en guise de contribution pour l’édition du recueil.
Réouverture des espaces culturels et subvention spéciale
A la question de savoir comment la Conat entend organiser le secteur après la Covid-19, pour permettre aux artistes de s’en sortir, Massengo a plaidé pour une réouverture des espaces de création et de diffusion des spectacles, afin de permettre non seulement aux artistes de reprendre avec leurs activités de survie, mais aussi de continuer à sensibiliser le public contre la Covid-19. Pour lui, chaque artiste qui monte sur scène, doit attirer l’attention du public sur les mesures préventives et précaution à prendre contre la maladie. Les mesures telles que se laver les mains régulièrement est une mesure d’hygiène, qu’il faut faire rentrer dans les habitudes de la population même après la Covid-19. Il a plaidé aussi pour qu’une subvention spéciale soit allouée aux artistes, afin de leur permettre de combler le manque à gagner occasionné par les mesures gouvernementales édictées contre la Covid-19. Il prévient que la réouverture des espaces culturels ne doit pas être comprise par les artistes et la population, comme la fin de la pandémie.
Massengo a profité de l’occasion pour informer les media que la Conat a initié un projet baptisé “Grande riposte artistique contre la pandémie de la Covid-19 au Tchad” dont le montant est de 203 millions de francs. Un projet qui prend en compte tous les artistes de toutes les filières sur le territoire. Le projet est remis au ministère de tutelle pour transmission au Comité de gestion de la crise sanitaire, afin de permettre aux artistes de continuer à mener la lutte sur le territoire national, jusqu’à la totale éradication de la Covid-19 au Tchad. “Nous ne nous attendions pas à recevoir du gouvernement une motivation comme il nous l’a été signifié. Ce qui est une bonne chose en soi. La Conat attend plutôt du Cgcs une suite positive du projet, afin de déclencher l’opération. Cette lutte doit s’inscrire dans la durée, pour adopter de nouvelles habitudes”, a conclu Massengo.
Roy Moussa