Alors qu’un grand nombre de N’djaménois s’est fait violence, le matin du 14 avril, pour se conformer au communiqué de presse du président de la Cellule de veille et de la sécurité sanitaire Kalzeubé Payimi Deubet, qui rend obligatoire le port de masque, son annulation tombe avec fracas dans l’après-midi.
Prise de court, la population s’interroge encore sur le bien-fondé de cette énième mesure du ministre d’Etat, qu’un autre communiqué vient de contredire. “Après avoir évalué la situation socio-sanitaire liée à la pandémie du coronavirus et compte tenu de l’indisponibilité des masques en nombre sur le marché, le gouvernement de la République du Tchad décide à compter de ce jour 14 avril 2020, de la levée de mesure relative au port obligatoire de masque”, réécrit Kalzeubé, faisant ainsi machine arrière. Une cacophonie qui n’étonne personne, tant la gestion de la crise liée à la pandémie du Covid-19 a toujours relevé de l’amateurisme. Il semble que le secrétaire général à la présidence et sa fameuse cellule se serait rendu compte des irrégularités juridiques de cette décision.
Dans le communiqué annulant celui d’hier, le cinquième paragraphe mentionne que “désormais, les contrevenants aux mesures précités s’exposeront aux dispositions prévues par le code pénal ». Or, le code pénal tchadien n’a nullement fait mention d’un tel objet. Pire, le gouvernement tchadien a pris une loi en 2015 relative à la lutte contre le terrorisme, interdisant le port de voile.
Nadjindo Alex, Stagiaire