Pour la sécurité et le développement au Sahel

Dans l’optique de concilier le développement et la sécurité dans le Sahel, et particulièrement dans le Lac Tchad, la fondation Konrad Adenauer a organisé une conférence-débat les 2 et 3 décembre à N’Djaména pour débattre de la question.

Les experts en sécurité et développement, chercheurs, responsables des Ong de lutte contre le terrorisme, les pratiquants du droit du Tchad, du Cameroun et les journalistes ont débattu sur la sécurité et le développement autour du thème: “vulnérabilité et résilience des populations face aux actions des groupes armés non conventionnels”. Plusieurs panels ont disséqué les contours du terrorisme dans le Sahel et dans les zones tchadiennes attaquées par les terroristes lors des travaux.
La conférence a été articulée autour de trois axes majeurs. Les conséquences des attaques des groupes armés sur la société tchadienne au Lac Tchad et à la frontière avec la République centrafricaine; les options possibles pour renforcer la résilience au niveau de l’Etat et au niveau des communautés; la confiance entre les populations; la place des conflits communautaires dans le développement de l’extrémisme violent et le terrorisme au Tchad et la confiance entre les forces de défense et de sécurité.
Plusieurs interrogations sont posées avec des réponses. Il s’agit de comment les populations vivent les périodes après les attaques (habitudes, les mouvements de personnes, la vie quotidienne, la sécurisation, l’administration, les tensions intercommunautaires, les débats au sein de la société, les milices ou groupes d’auto-défense, les actions de l’Etat, etc.). Comment s’organiser pour amener la société à rejeter les idéologies véhiculées par des extrémistes violents et dénoncer ceux qui défendent ces idéologies? Comment atténuer les incidences d’une attaque terroriste et de se rétablir rapidement? Comment réduire au maximum les conséquences d’une attaque terrorisme sur la vie des populations ou prise en charge des victimes du terrorisme ? Quels efforts en cours ?
L’économiste Gali Ngothé plante le décor avec la leçon inaugurale sur la sécurité et le développement. Il a abordé les concepts sécurité et développement en s’appuyant sur des rapports qui incriminent le Tchad dans la lutte contre le terrorisme. Il a estimé que cette conférence rentre dans la préoccupation des pouvoirs publics même si l’on observe rarement le bilan sécuritaire des gestionnaires africains. “Il est rare d’écouter les responsables africains venir à la fin de l’année donner le bilan de ce que le pays a engrangé comme ressources, les prévisions et les orientations futures. Pourtant, le développement est la base de beaucoup de choses”, fait-il remarquer. Le député Gali Ngothé a fait une approche essentiellement critique de la sécurité et du développement et proposé plusieurs solutions pour répondre aux actes terroristes en Afrique et plus particulièrement dans les zones sensibles du Tchad.
Les différents intervenants ont mis en lumière les stratégies des terroristes, les causes socio-économique, politique, écologique et idéologique dans les débats. Ils ont aussi souligné les conséquences néfastes sur les populations attaquées. Ils ont conclu que pour lutter contre le terrorisme, il faut établir des stratégies pré-radicales et post-radicales et leurs gestions.
Les participants ont aussi ébauché quelques pistes de solution. Renforcer la présence de l’Etat par les besoins sociaux de base; bien gérer les ressources et la résilience des populations; accompagner socialement et psychologiquement les prisonniers afin de permettre leurs réinsertions, créer un service adéquat d’accompagnement des prisonniers ; amener les terroristes à reconnaître leurs torts. Ce sont de telles actions qui peuvent atténuer les effets du terrorisme dans le Sahel.

NA