Pour les masses opprimées, l’ennemi est à l’intérieur ! [suite et fin]

Sous la dictature du MPS, la même armée, les mêmes hommes, les mêmes mœurs…

Arrivé, lui aussi, au pouvoir, le 1er décembre 1990, avec la bénédiction de l’impérialisme français, qui avait décidé de faire tomber Hissène Habré, Idriss Déby n’a, lui non plus, rien changé quant au rôle de l’Etat et de son armée. Dès leur arrivée au pouvoir, les dirigeants actuels du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) ont pris pour leur propre compte tout l’appareil d’Etat légué par leur ancien compagnon. Ils ont associé à la gestion des affaires tous les collaborateurs du dictateur déchu, des généraux aux gardiens des prisons et autres tortionnaires, qu’ils connaissaient bien.

Aussi, entre l’ancien régime et le pouvoir actuel, n’y a-t-il, en réalité, aucune différence de fond. Pour l’essentiel, il s’agit du même Etat dictatorial, avec quasiment les mêmes visages, les mêmes hommes et les mêmes mœurs! Le multipartisme qu’Idriss Déby Itno a consenti à instaurer, sous la pression de la France notamment, n’est qu’un leurre: derrière les oripeaux d’une pseudo démocratie, se terre le même pouvoir, la même armée, sous un malicieux habillage, certes, mais, qui n’ont pas changé de nature. Ils se sont juste mieux équipés grâce à l’argent du pétrole pour mieux continuer leur rôle classique de défenseurs des intérêts de l’impérialisme français et ceux de la bourgeoisie locale: s’appuyant, comme hier, sur la même armée.

L’émancipation des travailleurs et de l’ensemble des opprimés de la misère et de la dictature passera par la destruction de cet Etat, de son armée, de sa police …

Ainsi, le moins que l’on puisse dire est que la logique de ceux qui célèbrent l’armée tchadienne, traitent ses officiers et sous-officiers de “frères”, de “dignes fils du Tchad” et appellent à une union sacrée autour d’elle, a toutes les allures d’une imposture! En effet, ces gens-là voudraient nous faire croire que l’Etat actuel serait un appareil, en lévitation, au-dessus des classes sociales, au service de tous les Tchadiens, qu’ils soient riches ou pauvres. Selon eux, il y aurait un Tchad éternel, avec un intérêt général, commun à tout le monde, incarné par cet Etat actuel, que nous devrions tous protéger.

Mais derrière cette logique se cache, en réalité, un piège: par le biais d’un nationalisme étriqué, ces politiciens cherchent à faire oublier aux masses populaires les origines réelles des conditions désastreuses de leur existence et à renforcer leurs chaînes derrière les vrais responsables de leur situation d’opprimées, que sont justement  l’Etat actuel et son armée, qui défend sa politique. Car, quel intérêt commun y a-t-il entre nos bourgeois, milliardaires et millionnaires, civils et galonnés, larbins des trusts implantés dans le pays et les masses opprimées saignées à blanc, étranglées par la misère, écrasées sous le talon de fer d’une dictature féroce? Quel intérêt commun entre la minorité de parasites, qui profitent, gaspillent, se gavent et la majorité des couches populaires, qui galèrent, triment, en bavent? Quel intérêt commun entre ceux qui utilisent de l’eau potable pour laver leurs voitures de luxe, arroser leurs jardins, remplir leurs piscines, louent des chambres à 50.000 francs CFA la nuit dans les hôtels huppés de N’Djaména, vont se faire soigner à l’étranger et les millions de pauvres condamnés à boire l’eau infectée, boueuse, des marigots, des puits, des rivières, à ne manger qu’une fois par jour, à mourir dans les recoins de leurs quartiers, de leurs villages, faute de moyens de s’acheter une simple nivaquine?

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