Une voix d’or s’est éteinte

 

C’est l’un des plus anciens dans le métier que la mort a décidé d’arracher à l’estime de son épouse, ses enfants, parents, confrères et tous ceux qui lui sont proches, ce 8 mai 2020. Yves Ngarbé était sans façon, ouvert à tous. Il était d’une accessibilité sans faille. Certains de ses jeunes confrères reconnaissent en lui un aîné qui n’a cessé de les orienter, de les encourager. ‘’Il était mon conseiller spécial. A chaque fois qu’il constate quelques manquements dans le contenu du journal il ne cesse de nous reprendre”, se souvient Mbanghodjim Stéphane, rédacteur en chef à la Radio Tchad.  Son collègue et ami Réné Dillah Yombirim, la voix chargée d’émotions affirme que “c’est un journaliste intelligent, professionnel et compétent. Il était un des rares journalistes de formation classique qui aimait partager ses connaissances avec ses cadets dans le métier. Yves aimait son travail. Nous perdons aujourd’hui un grand journaliste”. Pour le bureau exécutif de l’Union des journalistes tchadiens (Ujt), c’est “un doyen de la presse nationale qui vient de tirer sa révérence à un moment où la jeune génération a le plus besoin d’encadrement, d’orientation et d’accompagnement”.

Des auditeurs de la radio Tchad au début des années 2000 le qualifiaient de journaliste à la “voix d’or” pendant ses présentations de la grande édition du journal de 14 h. Cette voix manquera à jamais plus d’un auditeur.

Ngarbé Yves Yohoguenera, de son nom d’état civil, est né le 13 décembre 1961 à Moundou dans la préfecture du Logone occidental. Après ses études primaires et une partie du secondaire à N’Djaména, il poursuit la suite du secondaire au Lycée Adoum Dallah de Moundou où il décroche son baccalauréat série A4 en 1984. Après avoir animé quelques années à la radio Tchad, il s’envole en 1987 pour l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication de Yaoundé au Cameroun, d’où il en sort nanti d’un diplôme de journaliste. De retour au pays, il a été tour à tour présentateur de journal, attaché de presse à la primature, rédacteur en chef à la Radio Tchad, rédacteur en chef puis coordonnateur des programmes de la Radio FM Liberté, directeur de la publication du journal La Vérité. En plus de ce parcours professionnel riche, il a été nommé secrétaire général adjoint au ministère de la Communication puis inspecteur général adjoint au même ministère. Sur le plan syndical, il a été un des membres fondateurs de l’Union des journalistes tchadiens (Ujt) et secrétaire général du Syndicat des professionnels de la communication.

Repose en paix cher confrère !

Togmal David