Pour mieux combattre la rougeole

En vue de préparer la campagne contre la rougeole et la fièvre jaune, le ministère de la santé publique et de la prévention, a organisée un atelier à cet effet, le jeudi 07 septembre 2023.

Lors de cet atelier, il a été passé en revue les insuffisances constatées lors des précédentes activités vaccinales supplémentaire (Avs) conduites dans la ville de N’djaména. Notamment, il a été question d’analyser les causes profondes de ces insuffisances ; d’identifier les stratégies novatrices pour améliorer la qualité des Avs à N’Djaména ; d’obtenir l’engagement des différentes parties impliquées et parties prenantes, et d’élaborer une feuille de route pour les prochaines Avs. L’objectif est également d’identifier les stratégies novatrices pour améliorer la qualité de ladite campagne.

“En dehors de la campagne préventive conduite en 2021, la province de N’Djaména a conduit les ripostes en 2022 et 2023, sans que celles-ci n’arrêtent l’épidémie. Compte tenu de ses spécificités géographiques et démographiques, nous pouvons affirmer que la province de N’Djaména, constitue un foyer à partir duquel, l’épidémie de rougeole peut se diffuser sur l’ensemble du pays” alerte le secrétaire général du Ministère de la santé Dabsou Guidaoussou. Pour ce dernier, même si on remarque une amélioration ces cinq derniers année, grâce au financement des activités de vaccinations, par la mise en œuvre de la stratégie “Atteindre chaque district” (Acd), la conduite de l’intensification périodique de la vaccination systématique (Ipvs), l’organisation régulière des monitorages, la conduite des évaluations de la qualité des données (Dqs), et la supervision avec l’outil du Programme élargi de vaccination (Pev) manager entre autres. Entrent également en ligne de compte, le renforcement des ressources humaines par le recrutement des agents chargés de la vaccination, la formation sur le Pev en pratique et la disponibilité des vaccins et consommables. Malgré cela, ces couvertures restent de loin inferieures à l’objectif fixé par le pays, qui est celui de vacciner 90% de la population cible. Il a profité de la présence des différentes sensibilités dans la salle, pour pointer du doigt l’approche des agents désignés pour les campagnes dans les arrondissements, qui est souvent source de conflit d’intérêt, entre ce derniers et les chefs de carrés, qui sont pourtant proches des populations et peuvent mieux aider à une meilleure sensibilisation, pour une campagne réussie qui sera organisée en janvier 2024. Pour le représentant du délégué du gouvernement auprès de la commune de N’Djamena Ramat Abdoulaye, l’épidémie de la rougeole tend à devenir une endémie dans la ville de N’Djaména, c’est pourquoi il demande l’unification des forces pour relever le défi.

Aller vers des pistes de solutions

“Depuis très longtemps on n’arrive pas venir à bout de l’épidémie de la rougeole dans la ville de N’Djaména, au point où, les partenaires qui accompagnent le ministère trouvent qu’il faut s’arrêter pour réfléchir et trouver des solutions idoines, qui peuvent nous permettre de contrôler cette situation et j’espère qu’après les travaux il y’aura des pistes et solutions” recommande le représentant du Représentant de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) Mamoudou Thiero. Il s’est réjoui de la présence des chefs d’arrondissement, parce que la question de la santé publique n’est pas seulement une affaire des agents de santé, puisque dans ce domaine, les communautés, les collectivités, les chefs de quartiers, les chefs de carrés, les chefs religieux, les chefs traditionnels ont un rôle extrêmement crucial à jouer, c’est pourquoi il faut les impliquer.

Ayant le faible taux de couverture vaccinal parmi les pays africains dans les années précédent, le Tchad note une amélioration durant les 5 dernières années. Ces améliorations sont dues aux investissements importants reçus dans le cadre de la mise en œuvre de la (JSP) et du financement basé sur les résultats. Ce qui a contribué de manière significative à l’augmentation des couvertures vaccinales, mais restent insuffisantes pour assurer une immunité aux enfants et de les protéger contre les épidémies de rougeole. De même, la récente introduction de la 2ème dose du vaccin contre la varicelle (Var) dans le Pev de routine, n’a pas pu renforcer l’immunité des enfants contre la rougeole. Même si le Tchad essaie de garder cette constance, l’épidémie est toujours là et cela préoccupe plus la ville de N’Djaména, qui connait l’épidémie de rougeole depuis 3 ans. Sur les 9.320 cas de rougeole enregistrés au Tchad, N’Djaména tient la tête de liste avec 2.628 cas soit un taux de 28%.