Pour quelle fin organise-t-on les concours professionnels?

Quand on écoute les doléances des jeunes lauréats de différentes structures de formation professionnelle, admis sur la base de concours, il est logique de se poser la question sur le bien-fondé de l’organisation des concours professionnels. Celle-ci est une réponse à un besoin en personnel qualifié exprimé par un ministère. Depuis des années, le ministère de l’Education nationale à travers ses structures de formation, organise des concours pour former les enseignants du primaire et du secondaire. Plusieurs promotions de jeunes formés déambulent dans les quartiers sans être exploités plus d’une dizaine d’années. Certains sont exploités par les structures privées de l’éducation. Entretemps le pays fait face à une éducation au rabais, compte tenu des effectifs réduits d’enseignants qualifiés face au nombre pléthorique des élèves. Le ratio élève-enseignant n’est pas respecté. Pourtant, des écoles de formation d’enseignants comptent à leur actif plusieurs promotions d’enseignants abandonnés. Dans nos écoles surtout rurales, les maîtres communautaires représentent près de 60% du corps enseignant, et sont généralement de niveau de formation bas.

A travers le Projet d’appui au secteur de l’éducation au Tchad (Parset), c’est depuis 2016 que la Banque mondiale finance ce programme qui vise à améliorer la qualité de l’éducation de l’enfant tchadien par la formation et la prise en charge des maîtres communautaires, la construction et la réhabilitation des structures éducatives et la fournitures des manuels. La phase 2 du Parset prendra fin en octobre prochain. Et si jamais ce projet est définitivement interrompu, beaucoup d’écoles courent le risque de fermer, si l’Etat ne prend pas des dispositions pour reprendre le relais, par la prise en charge de ces établissements et des maîtres communautaires qui y enseignent. La question a été évoquée en avril dernier, lors d’un atelier de revue du portefeuille financé par la Banque mondiale. En évaluant le Parset 2, les participants à l’atelier l’ont jugé indispensable au vu des résultats, parce qu’il a effectivement contribué à l’amélioration du système éducatif.

Malheureusement, la fin du projet est prévue pour octobre 2020. La continuité reste une question pendante que le gouvernement à travers le ministère de l’Education nationale feint d’ignorer. Or, pour de nombreux experts en éducation qui ont pris part à cet atelier, le Tchad ne peut pas compter indéfiniment sur les partenaires pour assurer l’éducation de sa population. C’est pourquoi, l’Etat tchadien doit prendre ses responsabilités et commencer à moins compter sur les appuis extérieurs, surtout dans le domaine de l’éducation.

  NDF