N’Djaména a abrité du 8 au 9 février 2024, un atelier sous-régional regroupant le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad, consacré à la mise en place du Comité central de suivi technique (Ccst).
L’atelier a été couplé aux présentations du Programme d’appui à l’intégration régionale et à l’investissement en Afrique centrale (Pairiac) et du Projet écosystème du bassin central du Chari.
“Inventorier/recenser les projets et opérations nationales en lien avec la transhumance, pour une meilleure synergie et complémentarité dans leur mise en œuvre ; finaliser le recrutement des équipes et acquérir des équipements et accélérer la mise en œuvre des activités des projets, en respectant les plans de travail annuels et les feuilles de route élaborés et adoptés ; renforcer l’encrage institutionnel en développant la prise en compte de différentes parties prenantes ; renforcer les appuis à la prise en compte des préoccupations sécuritaires en matière de transhumance transfrontalière et de conservation des aires protégées ; travailler à une meilleure structuration du Comité de suivi local pour prendre en compte le niveau central ; élaborer une matrice de planification commune des trois projets, au regard du caractère transversal de plusieurs activités ; accélérer les processus d’identification des investissements infrastructurels à mettre en place, les réaliser et définir des mécanismes de gestion durable, pour garantir leur bon fonctionnement après le prêt ; renforcer les activités de communication et de visibilité des projets ; travailler de façon continue sur l’état d’avancement des activités et le suivi des indicateurs des cadres logiques des trois projets ; prendre des dispositions pour la prolongation sans coûts additionnels de la durée des projets, pour permettre l’atteinte des objectifs”.
Pour le représentant de la Délégation de l’Union européenne Lorenzo Vingut Harrington, les deux projets ont démarré leurs activités le 1ᵉʳ février 2022, pour une durée d’exécution de 42 mois, qui devra probablement être prolongée. Parce que le programme répond aux soucis de l’intégration politique et de la coopération, pour améliorer au niveau local les conditions sociales, économiques et sécuritaires. Selon lui, les questions de la préservation des ressources et du changement climatique, qui modifie et amplifie la mobilité pastorale, ont également été intégrées au programme. De fait, le niveau local du programme se déroule principalement dans les territoires riverains des différentes aires protégées, ce qui permettra de mieux faire le lien entre tous ces aspects. “Le Pairiac est étroitement lié au projet : “Appui à la gestion et à l’aménagement territorial transfrontalier du Bassin central du fleuve Chari” (projet BC Chari), qui vise le maintien des services éco systémiques fournis aux populations par les aires protégées et territoires riverains du bassin central du Chari, entre le Tchad et la République centrafricaine. Le BC Chari, quant à lui, a commencé ses activités le 1ᵉʳ février 2021 pour une durée initiale de 48 mois”, a-t-il ajouté. Il réitère l’engagement de l’Ue pour accompagner la mise en œuvre efficiente des trois projets.
Le Secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales Haroun Moussa, a rappelé que cette action qui est conjointement mise en œuvre par la Fao et Wcs s’inscrit dans la dynamique de sécurisation de la transhumance et la mobilité pastorale dans un cadre de développement régulé, respectueux de l’environnement, des droits humains et de l’égalité de genre. Elle contribue ainsi à la résilience des communautés pastorales face aux aléas climatiques. Pour le représentant du ministre, l’élevage est un levier important de l’économie en Afrique centrale et particulièrement au Tchad, au Cameroun et à la République Centrafricaine, où le sous-secteur contribue de manière significative à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. “Le mode de production est dominé par la mobilité. Certes, la mobilité est une forme de gestion de l’espace pastoral. Être mobile permet de produire mieux et à moindre coût, d’accéder aux marchés et surtout d’échapper aux crises. Cependant, la mobilité nécessite une valorisation dudit secteur, en mettant évidemment un accent particulier sur une transhumance apaisée”.
Le Comité central de suivi technique est composé comme suit : Président, le Secrétaire exécutif de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (Cébevirha) ; Vice-président, le Secrétaire général du ministère de l’Élevage du Cameroun ; Vice-président, le Directeur de cabinet du ministère de l’Élevage de la République Centrafricaine ; Vice-président, le Secrétaire général du ministère de l’Élevage du Tchad. La vice-présidence sera assurée de façon alternative entre les États en suivant l’ordre alphabétique. La succession intervient à l’occasion des sessions ordinaires conformément aux dispositions de l’article 5 al 1. Rapporteurs, les coordonnateurs de Pairiac Fao ; Pairiac Wcs ; Bc-Chari. Les rapporteurs assurent la présentation de l’état d’exécution des projets et du plan annuel de travail.
Membres : Un représentant de la direction de l’Élevage de la Cébevirha ; de la Comifac ; du Centre régional de la santé animale de l’Afrique centrale (CRSA-AC) ; de l’Union européenne par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine) ; de la Fao par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine ; de Wcs par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine) ; des ministères en charge Plan et coopération par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine) ; de l’élevage par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine) ; des aires protégées par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine) ; de la plateforme des organisations pastorales par pays (Tchad, Cameroun et République Centrafricaine).
Au titre des observateurs éventuels : Des représentants des autres ministères concernés du Tchad, du Cameroun et de la République centrafricaine : aménagement du territoire, sécurité publique, justice, agriculture, hydraulique, pastorale et développement rural, femme, jeunesse ; des autres bailleurs impliqués thématiquement et géographiquement ; et des autres gestionnaires d’aires protégées de la zone d’intervention.
Le projet Pairiac entend pour faire face aux multiples défis sectoriels, à l’insuffisance et à la dégradation des infrastructures et des ressources pastorales, et aux conséquences parfois dramatiques des conflits d’usage agropastoral dans l’espace Céeac-Cémac. Il a pour objectif la recherche et la sécurisation de la transhumance transfrontalière et la mobilité pastorale dans un cadre de développement régulé, spécifique, respectueux de l’environnement, des droits de l’Homme et de l’égalité de genre, tout en contribuant à la résilience des communautés pastorales face aux aléas climatiques. Le programme Pairiac se présente dans trois composantes : la première est mise en œuvre par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) à travers le “Projet d’appui à la régulation de la transhumance transfrontalière en Afrique centrale (Parttac)” et les deux autres composantes sont abordées par l’Ong Wildlife conservation society (Wcs), à travers le projet “Amélioration de l’accès aux services pastoraux et des structures agropastorales de gestion des ressources naturelles”.
Modeh Boy Trésor