C’est dans le cadre des 16 journées d’activisme de la campagne mondiale contre les violences basées sur le genre que la 2ème édition de ce concours a été organisée ce 7 novembre 2019.
Cinq jeunes étudiants en droit se sont mis dans le rôle d’avocat de la partie civile. En face d’eux, un jury mais pas n’importe lequel! Il est présidé par le ministre de la Justice, garde des sceaux et des droits humains, Djimet Arabi, en compagnie de l’ambassadeur de France, Bertrand Cochery, du représentant de l’Union européenne, Bertrand Soret, du secrétaire du syndicat des magistrats, Djonga Arafi et de plusieurs avocats, soit en tout, 9 membres du jury. Bref, tout a été prêt samedi 7 novembre à la maison de la femme pour une scène de plaidoiries. Des plaidoiries qui constituent un moyen de sensibilisation contre les violences faites aux femmes selon le Public interest law center (Pilc) qui est l’organisateur du concours. Ce concours devrait également inculquer l’idée de la lutte contre les violences faites aux femmes aux étudiants dans leur probable future carrière d’avocat. Comme le thème de cette année est le viol, le hasard a fait que trois des cinq concourants ont, par tirage au sort, pris le sujet lié au viol. Les deux autres ont plaidé sur les cas de harcèlement sexuel et de proxénétisme. Après avoir suivi avec attention les prestations des cinq candidats, le jury déclare Mme Nomar Elodie lauréate avec 85,33% de points pour sa plaidoirie sur un cas de viol imaginaire sur une fille de 14 ans. Elle empoche une somme de 600 000 francs CFA. Les autres participants au concours ont aussi été modestement récompensés. Un concours qui a tenu le public en haleine même si certains participants ont fait preuve d’insuffisance d’éloquence et de la faible maîtrise de la langue française.
L’impunité, la stigmatisation, les viols, féminicides, les abus et harcèlements sexuels, l’esclavagisme, sont là quelques types des violences que subissent les femmes chaque année dans le monde. Pour lutter contre ce phénomène mondial qui n’épargne ni pauvre, ni riche, ni adulte, ni jeune, les Nations-unies ont institué, chaque année du 25 novembre au 10 décembre, “les 16 journées d’activisme contre les violences faites aux femmes”.
Selon Onu-femme, plus de 15 millions des adolescentes dans le monde âgées de 15 à 19 ans sont violées. Malheureusement au Tchad, on n’a pas de chiffres, regrette Me Delphine Djiraïbé, avocate principale du Pilc. Mais les cas de violences faites aux femmes sont légions et récurrents au pays des Sao. Pour elle, “le viol est la pire des tortures qu’une femme peut subir. Le viol torture la victime d’une manière continuelle, ruine la vie de la survivante et très peu s’en relèvent. Sachez que toute femme ou fille est une potentielle victime de viol. Les violeurs sont partout. Personne n’a droit au silence quand il s’agit d’un viol”.
Le ministre de la Justice, garde des sceaux et des droits humains, Djimet Arabi n’a pas manqué de venter les efforts du gouvernement tchadien pour lutter contre les violences basées sur le genre. Il a cité entre autres, l’ordonnance n° 06 de 2015 interdisant le mariage d’enfants et l’ordonnance n° 2 de 2018 instituant la parité dans les fonctions nominative et élective sans oublier les Conventions internationales ratifiées par le Tchad. “Toute personne qui portera atteinte aux droits fondamentaux sera punie conformément aux lois de la République”, prévient Djimet Arabi.
Lanka Daba Armel, stagiaire