Variole du singe ou Monkeypox en anglais (Orthopoxvirose simienne) : Le Représentant de l’OMS au Tchad, Dr Jean-Bosco NDIHOKUBWAYO éclaire l’opinion

Contexte
Depuis quelques temps nous entendons tous parler de la variole du singe ou Monkeypox, en anglais. Les inquiétudes ne sauraientmanquer d’autant plus que le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré cette épidémie une urgence de santé publique de portée internationale. Ceci veut dire que ce virus peut se propager rapidement à de nombreux pays qui ne l’ont jamais vu auparavant, constituant ainsi un risque pour la santé humaine, donc un risque de santé publique. Cette propagation peut être aussi rapide à cause du trafic aérien.
Nous allons passer rapidement en revue et dans des termes simples ce que c’est la variole du singe, d’où vientle virus qui en est responsable, son mode de transmission et comment s’en prévenir, les symptômes cliniques de la maladie et comment traiter cette maladie virale mais aussi la situation épidémiologique dans le monde en général, au Tchad et en Afrique en particulier.
D’ores et déjà, rassurons-nous, il n’y a pas encore jusqu’à présent un seul cas de variole du singe isolé sur le territoire tchadien, pays qui fait partie des rares en Afrique à disposer des moyens techniques de laboratoire pour confirmer/infirmer cette maladie virale qui se transmet essentiellement par contact direct avec les liquides biologiques infectés.
Une alerte clinique d’un cas semblable à celui de variole de singe a déjà eu lieu mais les prélèvements faits sur ce patient et analysés dans un laboratoire de la place à Ndjamena se sont révélés négatifs au virus de la variole du singe.
En ce qui concerne le continent africain, voici ci-dessous les chiffres clés les plus récents et la répartition géographique des cas de variole de singes.
Au total 334 cas confirmés et 5 décès dans 10 pays africains répartis comme suit :
– 296 cas confirmés dans six pays où la variole du singe a déjà été signalée : Bénin (3), Cameroun (7), République centrafricaine (3), République du Congo (2), République démocratique du Congo (163), Libéria (1) et Nigéria (117).
– 38 cas dans des pays où la variole du singe n’a jamais été signalée auparavant : Ghana (34), Afrique du Sud (3) et Maroc (1).
La répartition des cas par âge et sexe se présente comme suit :
– 60 % des cas confirmés pour lesquels il existe des données spécifiques aux cas sont des hommes.
– 86 % des cas confirmés ont moins de 39 ans.
La situation épidémiologique montre qu’au 27 juillet 2022, plus de18 000 cas de variole du singe ont maintenant été rapportés à l’OMS dans 78 pays, dont plus de 70 % dans la Région européenne et 25 % dans la Région des Amériques.
Jusqu’à présent, cinq décès ont été signalés et environ 10 % des cas sont admis à l’hôpital pour gérer la douleur causée par la maladie.

Les principaux faits
La variole du singe est une maladie virale causée par un virus appelé orthopoxvirus simien, qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridés. Même si son épidémiologie actuelle a changé, d’où son regain d’intérêt (nous allons y revenir) la variole du singe n’est pas une maladie nouvelle. Cette zoonose (maladie animale) virale a toujours existé principalement dans les régions de forêt tropicale humide d’Afrique du Centre et de l’Ouest. Elle a été parfois exportée vers d’autres régions de façon limitée.
Son regain d’intérêt épidémiologique vient du fait que ce virus est entrain de quitter sa zone de localisation naturelle où l’a toujours isolé, en l’occurrence l’Afrique du centre et de l’ouest, pour aller vers d’autres pays surtout occidentaux qui n’avaient jamais notifié autant de cas auparavant. L’autre caractéristique nouvelle, c’est que jusqu’à 98 % des cas signalés dans ces pays nouvellement affectés, le mode de transmission du virus semble avoir changé. En effet, la quasi-totalité des cas est notifié essentiellement dans les communautés des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes dans un contexte de partenaires multiples aussi.
Le virus de la variole du singe se transmet à l’être humain par un contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou avec des matériaux contaminés par le virus.
La transmission du virus de la variole du singe d’une personne à l’autre se fait par un contact étroit avec des lésions, des liquides organiques, des gouttelettes respiratoires et des matériaux contaminés, comme la literie.
Sur le plan clinique, la variole du singe se manifeste généralement par de la fièvre, des éruptions cutanées et un gonflement des ganglions lymphatiques et peut entraîner toute une série de complications médicales.
La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 2 à 4 semaines. Certains cas peuvent être graves. Ces derniers temps, le taux de létalité était d’environ 3 à 6 %.

Introduction
La variole du singe (ou orthopoxvirose simienne) est une zoonose virale (maladie animale dont le virus, dans le cas de la variole du singe, est transmis à l’être humain à partir d’un animal) dont les symptômes ressemblent en moins grave à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole. Avec l’éradication de cette dernière en 1980 et l’arrêt de la vaccination antivariolique qui a suivi, le virus responsable de variole du singe est apparu comme l’orthopoxvirus le plus important en termes de santé publique. La variole du singe est principalement présente en Afrique du Centre et de l’Ouest, souvent à proximité des forêts tropicales humides, et on la rencontre de plus en plus dans les zones urbaines. Parmi les hôtes animaux, figurent divers rongeurs et primates.

Le virus responsable de la maladie ou agent pathogène
Le virus de la variole du singe est un virus enveloppé à ADN double brin qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridés. On note deux clades génétiques distincts du virus de la variole du singe : le clade d’Afrique centrale (bassin du Congo) et celui d’Afrique de l’Ouest. Le clade du bassin du Congo est celui qui, historiquement, a causé les formes les plus graves de la maladie et on pensait qu’il était plus transmissible. La division géographique entre les deux clades se situait jusqu’à présent au Cameroun – le seul pays où les deux clades de virus ont été identifiés.

Hôte naturel du virus de la variole du singe i.e. où est-ce que ce virus est hébergé?
On sait que plusieurs espèces animales sont sensibles au virus de la variole du singe. Il s’agit notamment des funisciures, des écureuils, des cricétomes des savanes, des loirs, des primates et d’autres espèces. Nous ne savons pas avec précision la manière dont ce virus circule dans la nature. Afin de connaitre son histoire naturelle, des études supplémentaires sont en cours pour en déterminer précisément le ou les réservoirs et la manière dont le virus circule dans la nature.

Flambées épidémiques
On a identifié la variole du singe pour la première fois chez l’être humain en 1970 en République démocratique du Congo chez un garçon âgé de 9 ans vivant dans une région d’où la variole avait été éliminée depuis 1968. Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales et les zones de forêts tropicales humides du bassin du Congo, en particulier en République démocratique du Congo, et les cas humains ont de plus en plus été signalés sur l’ensemble de l’Afrique du Centre et de l’Ouest. Depuis 1970, des cas de variole du singe ont été signalés dans 11 pays africains – Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Libéria, Nigeria, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Sierra Leone et Soudan du Sud. On ne connaît pas la véritable charge de morbidité de la variole du singe. Par exemple, en 1996-1997, une flambée épidémique a été signalée en République démocratique du Congo avec un taux de létalité (taux de décès) plus faible et un taux d’attaque (le taux d’attaque est un indicateur utilisé pour caractériser la morbidité d’une épidémie. Il peut se traduire par la vitesse d’accumulation de nouveaux cas : il correspond à un taux d’incidence cumulée) plus élevé que d’habitude. Il a été fait état d’une flambée concomitante de varicelle (causée par le virus de la varicelle, qui n’est pas un orthopoxvirus) et de variole du singe, ce qui pourrait expliquer des changements réels ou apparents de la dynamique de transmission dans ce cas précis. Depuis 2017, le Nigeria a connu une épidémie de grande envergure, avec plus de 500 cas suspects, plus de 200 cas confirmés et un taux de létalité d’environ 3 %. On continue de signaler des cas à ce jour.
La variole du singe est une maladie importante pour la santé publique mondiale, car elle affecte non seulement les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi le reste du monde. En 2003, la première flambée de variole du singe en dehors d’Afrique s’est déclarée aux États-Unis d’Amérique. Elle a été associée à un contact avec des chiens de prairie domestiques infectés. Ces animaux domestiques avaient été logés avec des cricétomes des savanes et des loirs qui avaient été importés dans le pays en provenance du Ghana. Cette flambée a entraîné plus de 70 cas de variole du singe aux États-Unis. La maladie a également été signalée chez des voyageurs provenant du Nigeria et se rendant en Israël en septembre 2018, au Royaume-Uni en septembre 2018, décembre 2019, mai 2021 et mai 2022, à Singapour en mai 2019 et aux États-Unis d’Amérique en juillet et novembre 2021. En mai 2022, plusieurs cas de variole du singe ont été recensés dans des pays non endémiques. Des études sont en cours pour mieux comprendre l’épidémiologie, les sources d’infection et les modes de transmission.

Regain d’intérêt épidémiologique de la variole du signe
L’identification, en mai 2022, de foyers épidémiques de cas de variole du singe dans plusieurs pays non endémiques sans qu’un lien direct de déplacement vers une zone endémique ait été établi est atypique. Des investigations plus poussées sont en cours pour déterminer la source probable de l’infection et en limiter la propagation ultérieure. Pendant que se poursuivent les investigations sur la source de cette flambée, il est important de tenir compte de tous les modes de transmission possibles afin de protéger la santé publique.
Depuis mai 2022, l’épidémie n’a cessé de croître, et il y a maintenant plus de 18 000 cas signalés dans 78 pays et territoires (et cinq décès) dont la majorité n’avaient jamais isolé des cas de variole du singe.La deuxième caractéristique de cette flambée est que 98 % des cas isolés dans ces pays nouvellement affectés concernent essentiellement les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes dans un contexte de partenaires sexuels multiples.
Les hommes gay, bisexuels et autres qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels sont pour le moment les communautés sociales le plus souvent touchées par la variole du singe. De ce fait d’autres groupes de populations sont à risque. Il s’agit par exemple des travailleuses du sexe et les personnes transgenres.

Transmission
La transmission de l’animal à l’être humain (zoonotique) peut résulter d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d’animaux infectés. En Afrique, on a trouvé des preuves de l’infection par le virus de la variole du singe chez de nombreux animaux, y compris des funisciures, des écureuils, des cricétomes des savanes, des loirs et différentes espèces de singes, entre autres. Le réservoir naturel de la variole du singe n’a pas encore été identifié, mais le plus probable est qu’il s’agisse de rongeurs. La consommation de viande et d’autres produits venant d’animaux infectés sans les cuire suffisamment est un facteur de risque possible. Les personnes vivant dans une zone forestière ou à proximité peuvent être indirectement ou faiblement exposées à des animaux infectés. La transmission interhumaine peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions des voies respiratoires ou des lésions cutanées d’un sujet infecté ou avec d’objets récemment contaminés. La transmission par les particules des gouttelettes respiratoires nécessite en général un contact face à face prolongé, ce qui expose les agents de santé, les proches et les personnes-contacts des cas évolutifs à un risque infectieux plus grand. Cependant, la plus longue chaîne de transmission documentée au sein d’une communauté est passée, ces dernières années, de six à neuf infections successives de personne à personne. Il peut s’agir là d’une conséquence de la baisse de l’immunité dans toutes les communautés en raison de l’arrêt de la vaccination antivariolique. La transmission peut également intervenir de la mère au fœtus par le placenta (ce qui peut conduire à la variole du singe congénitale) ou lors d’un contact étroit à l’accouchement et après la naissance. Bien que le contact physique étroit soit un facteur de risque bien connu pour la transmission, il n’est pas clairement établi pour le moment que la variole du singe puisse se transmettre spécifiquement par voie sexuelle. Des études sont nécessaires pour mieux comprendre ce risque.

Manifestations cliniques
La durée d’incubation (intervalle s’écoulant entre l’infection et l’apparition des symptômes) varie en général de 6 à 13 jours, mais peut aller de 5 à 21 jours.
L’infection peut être scindée en deux périodes :
La période invasive (qui dure de 0 à 5 jours) caractérisée par l’apparition de fièvre, de céphalées intenses, d’une adénopathie (tuméfaction des ganglions lymphatiques), de douleurs dorsales, de myalgie (douleurs musculaires) et d’une asthénie marquée (manque d’énergie). L’adénopathie est une caractéristique de la variole du singe qui la distingue des autres maladies susceptibles de présenter des similarités dans un premier temps (varicelle, rougeole, variole).
L’éruption cutanée commence généralement dans les 1 à 3 jours suivant l’apparition de la fièvre. Elle se concentre en général davantage sur le visage et les extrémités que sur le tronc. Elle touche le visage (dans 95 % des cas) et les paumes des mains et les plantes des pieds (dans 75 % des cas). Les muqueuses buccales (dans 70 % des cas), les organes génitaux (30 %) et les conjonctives (20 %), ainsi que la cornée sont également touchés. L’évolution de l’éruption se fait dans un ordre donné : macules (lésions cutanées à base aplatie), papules (lésions cutanées fermes en léger relief), vésicules (lésions cutanées remplies de liquide clair), pustules (lésions cutanées remplies de liquide jaunâtre) et enfin croûtes qui sèchent et tombent. Le nombre de lésions peut aller de quelques-unes à plusieurs milliers. Dans les cas graves, les lésions peuvent fusionner jusqu’à ce que de grands lambeaux de peau se détachent.
La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 2 à 4 semaines. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la nature des complications. Un déficit immunitaire sous-jacent peut entraîner une évolution défavorable. Bien que la vaccination contre la variole ait apporté une protection par le passé, les personnes qui ont aujourd’hui moins de 40 à 50 ans (selon les pays) peuvent être plus sensibles à la variole du singe de fait de l’arrêt des campagnes de vaccination antivariolique dans le monde après l’éradication de la maladie. La variole du singe peut avoir les complications suivantes : infections secondaires, bronchopneumonie, état septique, encéphalite et infection de la cornée pouvant entraîner une perte de la vision. On ne sait pas dans quelle mesure l’infection peut être asymptomatique. Le taux de létalité de la variole du singe a toujours varié de 0 à 11 % dans la population générale, avec des chiffres plus élevés chez les jeunes enfants. Ces derniers temps, le taux de létalité était d’environ 3 à 6 %.

Diagnostic
La bonne nouvelle est que le Tchad a les capacités techniques de laboratoire pour confirmer ou infirmer un cas de variole du singe.
En effet, un premier cas suspect a déjà eu à être testé dans un laboratoire de la place, en l’occurrence le laboratoire mobile de N’Djaména et il s’est révélé négatif à la PCR (réaction en chaîne par polymérase) qui est le test diagnostique approprié pour cette maladie.
Rappelons simplement qu’en cas de présomption de variole du singe, les agents de santé doivent prélever les échantillons adaptés et les expédier à un laboratoire doté des capacités suffisantes (au Tchad on les expédiera au laboratoire mobile de N’Djaména) en prenant les précautions nécessaires. La confirmation de la variole du singe dépend du type et de la qualité de l’échantillon et du type d’analyse en laboratoire. Ainsi, les échantillons doivent être emballés et expédiés conformément aux exigences nationales et internationales. La réaction en chaîne par polymérase (PCR) est le test de laboratoire à privilégier compte tenu de sa précision et de sa sensibilité. Pour ce faire, les échantillons optimaux pour diagnostiquer la variole du singe sont ceux prélevés sur les lésions cutanées – tissus ou liquide des vésicules et des pustules, et croûtes sèches. Dès lors qu’elle peut être faite, la biopsie est une possibilité. Les échantillons de lésions doivent être conservés dans un tube sec et stérile (pas de milieu de transport pour les virus) et conservés au froid. Les analyses par PCR des échantillons sanguins sont généralement négatives en raison de la durée réduite de la virémie, qui dépend du moment de la collecte des échantillons après le début des symptômes et il n’est pas recommandé de les prélever systématiquement auprès des patients.
Traitements
Les soins cliniques de la variole du singe doivent être pleinement optimisés de manière à soulager les symptômes, à gérer les complications et à prévenir les séquelles à long terme. Il convient de proposer aux patients des liquides et de la nourriture pour que leur état nutritionnel reste bon. Les infections bactériennes secondaires doivent être traitées selon les indications. Un agent antiviral connu sous le nom de tecovirimat, qui a été conçu pour la variole, a été homologué par l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour la variole du singe en 2022 sur la base de données venant des études menées sur les animaux et les humains. Il n’est pas encore largement disponible.S’il est utilisé pour soigner les patients, le tecovirimat devrait idéalement faire l’objet d’une surveillance dans un contexte de recherche clinique assortie d’une collecte de données prospectives.

Prévention
La principale stratégie de prévention de la variole du singe consiste à sensibiliser les populations aux facteurs de risque et à les éduquer aux mesures à prendre pour réduire l’exposition au virus. Des études scientifiques sont en cours pour évaluer la faisabilité et la pertinence de la vaccination à des fins de lutte contre la variole du singe. Certains pays ont élaboré des politiques visant à proposer un vaccin aux personnes susceptibles d’être à risque, comme le personnel de laboratoire, les équipes d’intervention rapide et les agents de santé, ou ils sont en train de le faire.

Réduction du risque de transmission interhumaine
La surveillance et l’identification rapide des nouveaux cas sont cruciales pour endiguer les flambées. Au cours des flambées de variole du singe chez l’être humain, le facteur de risque le plus important est le contact rapproché avec d’autres personnes infectées. Les agents de santé et les proches des patients courent un plus grand risque d’infection. Les agents de santé soignant des patients ayant une variole du singe présumée ou confirmée ou manipulant des échantillons prélevés sur ces patients doivent appliquer les précautions de base de lutte anti-infectieuse. Si possible, il est préférable de confier le soin de ces patients à des personnes qui ont été vaccinées contre la variole.
Les échantillons prélevés chez des personnes ou des animaux présumés infectés par le virus de la variole du singe doivent être manipulés par du personnel formé travaillant dans des laboratoires convenablement équipés. Les échantillons prélevés auprès des patients doivent être préparés en toute sécurité pour le transport avec un triple conditionnement, conformément aux orientations de l’OMS concernant le transport des matières infectieuses.

Réduction du risque de transmission zoonotique (transmission de l’animal à l’homme)
Au fil du temps, la plupart des infections humaines ont été le résultat d’une transmission primaire de l’animal à l’être humain. Il convient d’éviter les contacts non protégés avec des animaux sauvages, en particulier s’ils sont malades ou morts, y compris avec leur viande, leur sang et d’autres parties. De plus, tous les aliments contenant de la viande ou des ingrédients d’origine animale doivent être bien cuits avant d’être consommés.

Prévention de la variole du singe par des restrictions au commerce des animaux
Certains pays ont mis en place des règles limitant l’importation de rongeurs et de primates. Il vaut mieux placer les animaux en captivité susceptibles d’être infectés par le virus de la variole du singe à l’écart des autres et les mettre immédiatement en quarantaine. Tout animal susceptible d’avoir été en contact avec un animal infecté doit être mis en quarantaine, manipulé avec les précautions d’usage et gardé en observation pendant 30 jours pour voir si des symptômes de la variole du singe se manifestent.

Situation du Tchad
Le Tchad fait partie du groupe des pays n’ayant aucun antécédent de variole du singe dans la population humaine ou n’ayant pas détecté de cas de variole du singe depuis plus de 21 jours.
Le pays devra alors établir et intensifier la surveillance épidémiologique et s’aider chaque fois que c’est nécessaire des tests de laboratoire pour confirmer ou infirmer la variole du singe en cas de suspicion clinique.Les personnels de santé doivent être informés et rappelés les signes cliniques de la variole du singe.
Il faudra signaler immédiatement à l’OMS, par les voies établies en vertu de la disposition du Règlement Sanitaire International, les cas probables et confirmés de variole du singe
Nous allons continuer à appuyer le Tchad dans ses efforts de renforcement de la surveillance épidémiologique intégrée pour qu’aucun cas suspect de variole de singe ne puisse passer dans les mailles du filet. Une alerte a déjà eu lieu au mois de mai. Les services nationaux de surveillance épidémiologique ont été capables de l’infirmer biologiquement.