Vers le renforcement du lien EAH-Climat

Les ministères en charge de l’Eau et de l’Environnement, en collaboration avec le Partenariat mondial pour l’eau (SWA), et l’Unicef, organisent du 19 au 20 mars 2024 à N’Djaména, un atelier de co-création sur le thème “Eau-Climat”.

Durant deux jours, c’est autour du thème “financer la place de l’eau comme un pilier de l’action climatique” que des acteurs majeurs dans le domaine de l’eau-assainissement-hygiène et de l’environnement partenaires vont réfléchir, discuter et proposer des orientations pour renforcer le lien entre le secteur de l’eau et de l’environnement dans un contexte de changement climatique. Il s’agit, à travers des thématiques qui seront présentées et des discussions qui en découleront au cours de cet atelier, de renforcer le lien entre le secteur de l’eau et du climat ou de l’environnement, d’examiner toute la problématique eau-climat pour permettre une lutte commune et concertée contre les effets néfastes du changement climatique que subit le Tchad. Ce qui conduira à mieux relever les défis du secteur de l’eau aux enjeux liés aux changements climatiques.

De manière générale, l’atelier de co-création, réunissant une quarantaine d’experts des deux secteurs, et basé sur les récentes expériences réussies dans quelques pays africains et spécifiquement au niveau de la région sahel, va permettre d’améliorer le cadre de collaboration sur le thème de financement climat et de mieux préparer le secteur de l’eau-assainissement-hygiène à accéder à ce financement.

Spécifiquement, cet atelier vise les objectifs suivants : “faire le point mutuellement sur l’état des lieux des secteurs eau-climat ; présenter et discuter des analyses faites sur le lien entre l’eau-assainissement-hygiène et le climat au Tchad et l’opportunité notamment financière offerte par ce lien ; identifier ensemble les actions prioritaires du secteur eau-assainissement-hygiène en alignement avec les orientations nationales sur l’action climat”.

A l’issue de cet atelier sont attendus les résultats suivants : “le point d’avancement des deux secteurs ; les secteurs apprécient mutuellement les efforts l’un de l’autre et les liens sont créés entre ces efforts ; l’identification des engagements des instances étatiques et des partenaires à soutenir ; les orientations pour les priorités eau-assainissement-hygiène dans l’action climat sont données, y compris le portefeuille de projets prioritaires ; et, la co-création des éléments d’un projet eau-assainissement-hygiène –climat, respectant les orientations nationales et satisfaisant les critères des mécanismes de financement climat”.

Pour Oumar Doumbouya, responsable Eau-Hygiène-Assainissement du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), cet atelier revêt “une importance particulière” pour le secteur de l’eau et de l’assainissement au Tchad en ce sens que le tandem eau-climat est aujourd’hui “une priorité”. C’est pourquoi, il espère que cet atelier va permettre de préparer le secteur de l’eau et de l’assainissement à mobiliser des fonds pour lutter contre le changement climatique.

Le secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’assainissement, Nour Saleh Haggar, a souligné quant à lui que “l’accès à l’eau potable et à l’assainissement de base font partie des droits fondamentaux et reste l’une des priorités du gouvernement de la République du Tchad dans sa quête permanente d’amélioration des conditions de vie de sa population”. Il relève que le Tchad s’est résolument engagé à porter le taux d’accès à l’eau potable à 80%, celui de assainissement à 60% et à mettre fin à la défécation à l’air libre conformément aux engagements des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Et que, malgré les efforts “colossaux”  consentis par le gouvernement et ses partenaires, les taux de desserte en eau et assainissement sont estimés respectivement à 63,5% et 22%. Des taux qui restent faibles par rapport aux engagements souscrits par le gouvernement tchadien.

Nour Saleh Haggar, déplore le fait que les efforts du gouvernement sont mis à mal par les effets néfastes du changement climatique, se traduisant par l’assèchement quotidien des cours d’eau, des fleuves et lacs ainsi que la diminution drastique du niveau statique des eaux souterraines  et la vulnérabilité des infrastructures hydrauliques et sanitaires face aux diverses intempéries. C’est ainsi que “nous accueillons avec beaucoup d’espoir cet atelier de co-création qui vise à renforcer le lien entre le secteur de l’eau et du climat, car notre pays est sévèrement frappé par les effets néfastes du changement climatique”, se réjouit-il. Il espère qu’à travers les discussions de cet atelier, le lien entre le secteur de l’eau et de l’environnement se renforce pour permettre une lutte “commune et efficace” contre lez effets néfastes du changement climatique. Pour lui, face à ce fléau mondial qu’est le changement climatique, le secteur de l’eau et de l’assainissement doit développer une capacité de résilience et se mettre ensemble avec d’autres secteurs notamment celui de l’environnement pour une synergie d’actions.