La cérémonie d’intronisation du président de la République à la dignité de Maréchal du Tchad, vient de prendre fin, ce 11 août 2020, au Palais de la démocratie, siège de l’Assemblée nationale.
Une foule éparse a pris d’assaut les entrées du Palais de la démocratie, siège de l’Assemblée nationale, ce 11 août. Les différents groupes constitués rivalisent d’élégance dans des tenues conçues à l’effigie du désormais Maréchal du Tchad.
Comme les dix vierges invitées à la noce, l’avenue Jacques Nadingar s’est mise dans une tenue rafistolée pour accueillir le Maréchal, ses invités de marque et tout le gratin du pouvoir en place. Tout au long de l’avenue, des posters géants du president plastronnent, des fanions fixés aux poteaux électriques flottent au vent; des drapelets se perçoivent sur des fils, des troncs d’arbres peints en blanc.
À l’entrée principale et aux alentours du palais, un fort dispositif militaire s’est installé, orientant systématiquement toute personne qui s’engage vers les zones interdites.
Entretemps, à l’intérieur, les invités sont installés dans la salle des plénières cédée pour la circonstance par les députés qui, eux, prennent possession de la salle de banquet où le président de la République doit être élevé à la dignité de Maréchal du Tchad.
Une élévation consacrée par une résolution de l’Assemblée nationale prise en sa séance plénière du 26 juin 2020. Lors de cette séance, alors que le sujet n’est nullement inscrit à l’ordre du jour, un député a proposé séance tenante qu’une distinction spéciale soit reconnue à celui qui a risqué sa vie pour sauver l’intégrité du territoire des mains des terroristes dans les îles du Lac Tchad.
C’est ainsi que la plénière s’est saisie de la question et a élevé par une résolution à la dignité de Maréchal du Tchad le président de la République pour service rendu à la nation et de nombreuses victoires militaires remportées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
C’est à 9 h 50 que le cortège du président de la République a fait son entrée dans les locaux du Palais de la démocratie. Le cortège s’immobilise, le président de la République du Tchad, habillé en tenue de Maréchal, descend du véhicule et passe les troupes en revue sous la conduite de son aide de camp et du chef d’état major des armées. La marche sur le tapis rouge, le passage par les couloirs de l’hémicycle qui ressemble à une course jusqu’à la salle de banquet ont pris quelque 5minutes.
A 10 h 00, le Maréchal entre dans la salle de banquet sous de fortes acclamations de l’assistance. Le maître de cérémonie arrangue l’assistance de son micro et déroule le programme qui affiche en première position l’intervention du président du comité d’organisation, le député Saleh Maki. “La présente cérémonie participe d’une démarche patriotique”, lance-t-il, tout en situant le contexte dans lequel se déroule la cérémonie d’élévationà la dignité de Maréchal.
La lecture de la résolution numéro 06 du 26 juin 2020 et du décret 1417 portant élévation à la dignité de Maréchal, respectivement, par le depute Laouingamaye Jacques et la ministre secrétaire générale du gouvernement Mariam Mahamat Nour, balise la tribune au président de l’Assemblée nationale, HarounKabadi. Celui-ci n’est pas passé par le dos de la cuillère pour vanter les mérites du Maréchal dans les plus petits détails. Kabadi rappelle les parcours “exceptionnel” de l’enfant Déby, natif de Berdoba, “du brillant élève et de l’audacieux officier de l’armée, du chef de l’Etat , du père de la nation”. Que vos parents biologiques soient fiers de vous de là où ils sont, lance Kabadi.
C’est après ce discours digne d’un acolyte que le grand chancelier de l’ordre national a remis au maréchal ses attributs du Maréchal.
“J’étais un soldat avant d’être un général. Je sais ce que c’est que la guerre. Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée particulière pour tous mes compagnons qui ne sont plus avec nous aujourd’hui”, témoigne le Maréchal à l’entame de son discours.
Le désormais Maréchal du Tchad se dit très ému du fond de lui-même par cette marque de distinction à lui consacrée par la représentation nationale.
“J’ai accepté cette distinction pour honorer le sacrifice de ces hommes et femmes qui ont permis que le Tchad vive aujourd’hui en paix. La guerre ne mérite pas d’être honorée si elle n’est pas sous-tendue par des objectifs nobles.Tant que mon souffle et ma force me permettraient, je serai personnellement là sur le terrain pour défendre ma patrie”, s’engage Idriss Déby Itno.
Alladoum Leh-Ngarhoulem G.
Au Palais de la démocratie.