2022 a jeté les bases d’un naufrage collectif

Le président du parti Les Démocrates, Professeur Avoksouma Djona Atchénémou, a présenté ses vœux aux militants du parti, le 6 janvier 2023 à son siège au quartier Walia dans le 9ème arrondissement. Des passages et extraits vous sont proposés.

« En nous engageant en politique juste après la mort de l’ancien président survenu le 20 avril 2021, nous étions tous confiants que le Tchad devait s’engager sur la voie d’une véritable transition politique. Nous étions en effet confiants que comme sous d’autres cieux, notre pays innoverait dans sa façon de gérer la chose publique au profit de la plus grande majorité des populations. Mieux, nous étions confiants que notre pays romprait avec les vestiges récurrents du sous-développement mais, l’année 2022 fut l’une des pires années que notre pays ait connues. Que des espoirs déçus », déplore Avocks à l’entame de ses propos. Pour lui, le système en place a brillé par des arrangements partisans, qui ont plus exclu la grande majorité de la population tchadienne, laissant les indicateurs socio-économiques au rouge et le Tchad apparaître dans tous les domaines, dernier comme si le pays a noué une alliance objective avec le sous-développement. Le président du parti Les Démocrates souligne que le mal vivre est le quotidien de chaque tchadien et les conditions de cette situation sont créées par le système lui-même, avec des exemples comme la division Nord-Sud, l’antagonisme né des religions, les conflits éleveurs/agriculteurs et la peur institutionnalisée, pour mieux asservir le peuple.

La sécurité collective des tchadiens est plus menacée par sa propre force de défense et de sécurité que par les djihadistes, faisant allusion aux tueries (Sandana, Bougoudi, Abéché, Mangalmé, Léo, Bérem, Krim-Krim, N’Djaména, etc.) qu’a connues le Tchad. En privilégiant les tueries en masse qu’exerce le système Mps comme mode de gouvernance, rappelle Avocks, l’avenir politique radieux est loin d’être garanti vu que « l’année 2022 a jeté les bases d’un naufrage collectif qui, si les tchadiens ne prennent pas garde, risquera de faire sombrer définitivement le Tchad ».

 

La France ne garantira pas la mise en place des institutions inclusives

Selon lui, s’il y a une vérité que les tenants du pouvoir ne veulent pas entendre, c’est que « Celui qui tue son peuple se tue lui-même et celui qui laisse mourir son peuple se laisse mourir lui-même. Ils ont tous tort, ceux qui croient que la main extérieure est toujours amicale. Si un pays comme la France a choisi le régime Mps contre son propre peuple, elle a tort de ne pas vouloir s’inscrire dans la dynamique de l’histoire du Tchad éternel« . La gouvernance est un acte délibéré et non juste un slogan et cela, il faut la mise en place des institutions fortes qui soient inclusives et transparentes, souligne Avocksouma. « Mais force est de constater que ceux qui régentent le Tchad, veulent perpétuer le système de prédation, qui prospère depuis toujours en faveur de la minorité et des intérêts étrangers, au lieu d’ériger une véritable démocratie. La monarchisation ou la succession dynastique, telle qu’encouragée actuellement par la France, ne garantira nullement la mise en place de ces institutions inclusives, que souhaite les tchadiens vu que la junte au pouvoir règne en juge et partie », observe-t-il. Ceux qui ont pris le pari du règne par la violence et l’injustice le paieront, professe-t-il.

 

Plus de confiance entre les dirigeants et la population

Avocksouma soutient que depuis les massacres du 20 octobre 2022, suivis de la déportation des jeunes dont des enfants, ainsi que la chasse aux opposants poussés à l’exil, la confiance n’existe plus entre les dirigeants et la population. Et cette dernière est abandonnée dans les mains de ses tueurs, par la fameuse communauté internationale, l’Union africaine, l’Union européenne qui sont sous d’autres cieux promptes à s’indigner face aux dérives dictatoriales.

« Reconnaissons-le, nos maux sont connus. Oui! L’injustice, le régionalisme, le sectarisme, l’extrémisme, le confessionnalisme, le favoritisme, la corruption sont aujourd’hui les causes de notre malheur. Et ces maux sont faits par certains compatriotes du sud, du nord, de l’est et de l’ouest qui n’aiment pas le Tchad. Ils se comportent comme des mercenaires, coalisés autour des intérêts qui sont éloignés des aspirations de notre peuple. Aucune de leurs fautes n’est condamnée par aucune loi de la République. Nous pouvons tous crever, mais eux ont des pays d’emprunt et sont protégés par leurs parrains. Ils ne se sentent nullement concernés par nos malheurs », martèle-t-il.

Parlant de son parti, Avocksouma rassure qu’en une année, il ne s’est pas passé un seul jour, sans que de nouveaux adhérents regagnent leurs rangs, depuis leur descente de terrain dans toute la zone méridionale pour la présentation du parti, du Mayo-Kebbi jusqu’à Kyabé en passant par Sandana en avril 2022: Des bureaux préfectoraux et régionaux sont installés en octobre et décembre dernier, deux communes (1er et 9ème ) ont installé leurs bureaux. Cela va continuer sur l’ensemble du territoire, projette-t-il.

« Les Démocrates est un parti du peuple pour le peuple, sans discrimination du genre, et nous avons dans nos rangs presque toutes les composantes nationales. Chacun et chacune y a sa place. Notre parti se bat aux côtés des patriotes pour la justice, l’égalité et le droit pour tous. C’est avec tout le monde, que nous arriverons à bâtir dans l’effort, un Tchad plus prospère et uni, pour former ainsi un peuple fort et invincible », invite le Prof Avocksouma.

Modeh Boy Trésor