Après quatre mois de fermeture à cause de la pandémie Covid-19, l’espace aérien s’est ouvert à nouveau au monde à partir du 1er août 2020.
La réouverture de l’espace aérien tchadien est une nouvelle qui réjouit bon nombre de citoyens, longtemps cloués au sol par le coronavirus. D’abord le personnel non essentiel de l’aéroport, qui est resté à la maison depuis la fermeture, ensuite des passagers qui ont vu leurs vols annulés ou simplement empêchés d’effectuer un déplacement.
Contrairement aux jours ouvrables où l’aéroport est en pleine activité, le climat de cette première journée de la reprise est maussade. A 11 h 15 mn, les techniciens finalisent les travaux des nouvelles dispositions sanitaires. Les techniciens de surface et les agents de liaison sont mobilisés pour faire briller les locaux avant le premier vol. Le sourire de retrouver son job est sur les lèvres des agents. Certains ont même oublié le bien-fondé de la suspension des activités aéronautiques, au regard des chaudes salutations, tabaski oblige! Un haut gradé de l’armée en charge de la sécurité de l’aéroport apparaît, et draine tout une escorte pour faire le tour des lieux, afin de s’assurer du bon dispositif sécuritaire.
13 h 10. La piste d’atterrissage est dégagée. Les occupants des différents postes de contrôle sécuritaire et sanitaire s’installent. Le premier vol officiel qui atterrit à 13 h 20, est celui de la compagnie Asky, avec 22 passagers à bord. L’avion se gare tout près de la salle d’attente. Ce sont les nouvelles directives de l’Autorité de l’aviation civile (Adac) comme mesure de prévention contre la Covid-19. A la descente, des directives sont données aux passagers, qui avancent en rang et observent une distance d’un mètre et demi. Un scénario différent de celui du mois de mars (Ndlr: Ndjh n° 1823) s’observe. Avant de se désinfecter les mains, ce sont d’abord les bagages qui sont désinfectés. A l’entrée de la salle d’arrivée, une dame prend la température corporelle pendant qu’un agent de la santé remet une fiche dite “de déclaration du voyageur”. Elle contient une série d’informations personnelles sur le passager, d’informations générales (le vol, le motif, les escales, le séjour, …) et enfin une partie réservée à l’évaluation symptomatique (fièvre, douleur, toux, fatigue, difficultés respiratoires, résultat test Pcr et site du confinement).
Les voyageurs, munis de leur fiche dûment remplie, de leur passeport et résultat test Pcr, peuvent enfin se présenter pour les différents contrôles. A la sortie de l’aéroport, on sent clairement le soulagement des parents et amis qui attendent leurs proches, même si ce moment est éphémère. Car les passagers doivent se confiner obligatoirement quelque part sous le contrôle des agents sanitaires.
Le lendemain dimanche 2 août, le ministre de l’Aviation civile et de la météorologie nationale, Sebgué Nandeh accompagné d’une forte délégation, fait une descente pour constater la relance des activités. Cette deuxième journée est similaire à la première. L’aéroport est pris d’assaut par les voyageurs. Des files indiennes s’observent du côté départ tout comme à l’arrivée. A 11 h, deux vols des compagnies Egyptair et Ethiopian ont atterri. Pour les agents en service, ce n’est que le début. Les agents désinfecteurs vont sur la piste nettoyer les bagages, ainsi que devant la salle d’attente.
L’Adac renforce le dispositif
Dans la matinée du 31 juillet, le ministre de l’Aviation civile et de la météorologie nationale, accompagné du coordonnateur national de la riposte sanitaire contre la pandémie de Covid-19, Pr Choua Ouchémi, a visité les dispositifs de protection installés par l’Autorité de l’aviation civile (Adac).
L’aire, devant l’entrée principale du bâtiment de l’aéroport, se voit doter d’une grande tente qui sert d’espace d’attente et d’un centre médical de 4 salles. Selon les autorités de l’Adac, ce centre est un lieu dans lequel le voyageur reçoit des informations et conseils, à sa demande ou lorsque sa température corporelle atteindra 38° et plus. Cela, en toute confidentialité et dans le respect du secret médical. “Le voyageur pourra être conseillé de renoncer à son voyage du jour ou obtenir une approbation du médecin à continuer son voyage, si le dossier médical qu’il soumet au médecin ne le rend pas suspect”, souligne le directeur général de l’Adac Alladjim Naorgué.
Dans les différents salles et espaces de l’aéroport, des gels hydro alcooliques et poubelles transparentes sont disposés selon l’axe à suivre pour aller vers l’avion. “Nous avons en tout 70 dispositifs et gels hydro alcooliques à l’intérieur de la salle de prélèvement de la température, jusqu’à la salle d’embarquement. Les poubelles sont en plastique transparent, pour éviter qu’on y jette des objets suspects. Tous les gants, masques et mouchoirs usés y sont jetés, et les agents d’entretien sont équipés pour pouvoir les retirer à tout moment sans risque”, explique le Dg de l’Adac. Un contrôle systématique des documents se fait dans tous les postes, sauf aux postes de sortie et d’entrée, ou un agent contrôle les passeports sous certaines conditions de sécurité sanitaire.
Par rapport à l’aire d’arrivée, il est prévu l’installation cette semaine, d’une tente pour le contrôle et le traitement des passagers au débarquement. La véranda de l’aérogare servira à contrôler le flux des passagers, informe la direction générale de l’Adac. En ce qui concerne les passagers “Vip”, l’Adac rassure que des dispositions seront prises pour les accueillir, en considération de leurs rangs et grades sans complaisance particulière. “Il n’est pas question que certaines personnalités qui voyagent transportent la maladie et refusent de se soumettre aux contrôles”, renseigne-t-on. “Les dispositifs respectent les normes sanitaires requises. Nous réclamons un respect strict de la part des passagers et de tous les agents chargés de leur mise en application”, rappelle le coordonateur national de la riposte sanitaire contre la pandémie de Covid-19, Pr Choua Ouchémi.
Nadjindo Alex &
Alladoum Leh-Ngarhoulem G.