A l’Ecole des champions

15 enfants âgés de 10 à 15 ans, élèves-footballeurs issus du projet “l’Ecole des champions”, sont en formation au centre de la “Kadji sport academy” à Douala au Cameroun pour deux ans.

Pour l’ambassadeur Nair Abakar, coordonnateur dudit projet, “l’Ecole des champions est née de la passion du football, à l’idée de pouvoir former des jeunes dans des centres spécialisés à l’étranger, afin de les professionnaliser. L’objectif recherché est aussi qu’ils puissent intégrer l’équipe nationale les Sao dans le futur”. L’Ecole des champions entend donner la chance aux jeunes footballeurs tchadiens et africains, afin qu’ils puissent s’épanouir et contribuer au développement de l’Afrique. Une grande première au Tchad, où un partenariat est ainsi développé entre l’Ecole des champions et la Kadji sport academy de Douala, d’où est sorti l’international camerounais Samuel Eto’o. Celui-ci, sur invitation, a accepté de parrainer ce partenariat à l’issue de laquelle, 15 enfants tchadiens sont retenus. Ils sont envoyés il y a un mois et demi à Douala, pour une formation de deux ans. “Pendant ces deux années, ils vont se former et de là, intégrer les équipe jeunes. Nous espérons que ce sera une grande expérience pour eux, et surtout de disposer des jeunes formés”, souligne Nair Abakar.

Au lancement de la détection de ces jeunes talents, l’avènement de la pandémie de la Covid-19 et de l’épidémie du chikoungunya déclarée à Abéché, n’ont pas permis de couvrir le territoire. Le travail s’est limité à trois régions sur les 23 dans lesquelles les présélections ont eu lieu (N’Djaména, Mongo et Moundou). Cette année, l’Ecole des champions entend se déployer dans d’autres régions pour dénicher de nouveaux talents. “Ce qui s’est passé l’année dernière est une première édition et nous envisageons chaque année, opérer des présélections pour l’Ecole des champions. Nous cherchons à augmenter nos partenariats. Là, nous sommes en discussion avec d’autres écoles de football, notamment en Côte d’Ivoire, Mali et Sénégal. Nous espérons que chaque année, ces écoles puissent nous octroyer des bourses pour les enfants tchadiens”, estime le coordonnateur. Il rassure que pour la première phase, la sélection a été transparente, parce que ce sont les coaches de l’école qui ont fait le déplacement de N’Djaména, et le travail de détection dans les trois régions, en fonction du niveau de leur école, avant la finale qui a été jouée ici à N’Djaména. Sur les 45 jeunes retenus, 15 ont été sélectionnés.

“Pendant les deux ans, ils vont intégrer le championnat au Cameroun, évolueront dans les équipes des jeunes, et vont participer à des tournois où  il y a souvent des détecteurs. La Kadji sport academy a beaucoup de partenaires, avec des clubs européens et américains, etc. On espère que pendant les tournois ou les mini championnats, les enfants vont ou peuvent taper dans l’œil des recruteurs, durant les deux ans de leur formation. Et comme on a des enfants qui sont vraiment fort, ils peuvent être sollicités par d’autres clubs. A l’issue des deux ans de formation, pour ceux qui n’auront pas pu être recrutés, on évaluera pour voir si la bourse peut être reconduite. Comme ils sont jeunes et dans la tranche d’âge de 15 ans, ils pourront intégrer les équipes jeunes d’ici au Tchad”, rapporte Nair Abakar.

Des projets sportifs panafricains

L’ambassadeur Nair Abakar affirme qu’au regard de l’engouement suscité par cette initiative qui est née d’une passion pour une discipline sportive, des ambitions germent en lui. Celles d’envisager d’autres perspectives avec le basketball, le handball, etc. pour développer le continent. “Nous sommes sur un projet purement panafricain, et on envisage développer des échanges entre les pays africains, à travers le sport. Nous essayons de voir quelles sont les pays qui développent d’autres disciplines sportives, susceptibles de bénéficier de bourse. Mais l’idée à long terme, c’est de développer une école de football ou des écoles sportives ici au Tchad, afin d’éviter à nos enfants d’aller à l’étranger pour se faire former. Je n’ai jamais joué au football, mais c’est juste la passion. Puis, il est question de faire un projet qui aide et qui donne la chance à la majorité des enfants qui ont participé aux tournois. Certains n’ont jamais voyagé, d’autres des provinces n’ont même pas mis pieds à N’Djaména une fois. Nous leur offrons un nouvel environnement, d’aller dans un autres pays se faire former. C’est ça le premier objectif, afin que ces jeunes puissent évoluer dans quelques années dans des clubs de référence. Ce sera une fierté, non seulement pour le Tchad, mais aussi pour leurs parents parmi lesquels, beaucoup n’ont pas de moyens pour assouvir les rêves de leurs enfants, malgré les sacrifices qu’ils consentent pour eux. Je crois que dans quelques années, nous auront le fruit de ce qu’on a semé”, conclut Nair plein d’espoir. Nair renseigne aussi que le coach Abakar qui a accompagné les enfants, a bénéficié d’un mini stage pour les entraîneurs, d’une durée d’un mois et demi “pour nous, c’est une fierté de lui donner cette chance de se confronter au métier de coaching, de côtoyer des coachs internationaux et ceux issus de cette école. C’est un coach qu’on essaye de pousser à un niveau international”.

Modeh Boy Trésor