Afrotronix revient à la source

L’ingénieur du son tchadien et Disc-jockey (Dj) de la musique électro, rentre au bercail pour présenter ses récompenses à ses compatriotes et puiser dans la tradition de nouvelles sources d’inspiration.

L’élément du groupe H’Sao (Hirondelle Sao), Caleb Rimtébaye, qui évolue désormais en solo sous le nom Afrotronix, est à N’Djaména. Lors d’une conférence de presse donnée mardi 3 décembre, Caleb a présenté ses distinctions obtenus à travers le monde. Il en a profité pour échanger avec quelques fans et artistes. De longues séances d’émotions, de fierté de gagner des prix au nom du pays des Sao, ponctuées d’acclamations d’un public, nombreux en salle.

Entre autres, l’artiste a remporté les prix Dynastie pour l’excellence Black, du meilleur artiste de l’année en Word Music, le prestigieux prix Hagood Hardy remis au meilleur artiste de l’année en World Music, décerné par la Société canadienne des auteurs-compositeurs et éditeurs de la musique (Socam) et deux autres (meilleur artiste africain de musique électro et meilleur artiste africain de la diaspora) récemment au All Africa Music Awards (Afrima). A la présentation de ses prix, Afrotronix a été visiblement ému: “c’est pour moi une réelle fierté d’aller et revenir avec ces prix dans mon pays”. Hormis cette communion avec les journalistes, les artistes et les fans, Caleb Rimtébaye est en tournage. Il sonde le pays des Sao en profondeur à la recherche de nouveaux rythmes afin de les exporter hors du Tchad. “J’ai trouvé la formule idéale. Je vais prendre le temps de savourer les rythmes traditionnels, prendre des voix authentiques, faire un peu partout dans le territoire national à la recherche des chansons traditionnelles qui constitueront la base de mon prochain album”.

Afrotronix exploite les rythmes traditionnels tchadiens et africains. Il y ajoute une touche électro pour leur donner le ton d’un produit complètement différent. L’album: Nomad X, 14 titres, sorti en 2017 est un pur mélange de la musique touareg, moderne et ngangja. Les multiples prix gagnés, les prestations dans le monde (devant la Reine d’Angleterre et plusieurs fois devant plus de 100.000 fans) sont les résultats de l’album. “Le grand secret d’Afrotronix c’est l’acceptation de  l’authenticité de la musique traditionnelle africaine”, explique-t-il aux jeunes artistes qui rêvent d’emboîter ses pas.

Le prochain objectif du Dj sera de présenter l’image de sa terre natale dans le reste de la planète. “Je veux justement montrer notre mode de vie au monde, c’est pourquoi je suis venu avec toute l’équipe pour enregistrer et documenter mon séjour”, souligne l’artiste. Alors qu’il est attendu comme l’une des têtes d’affiches du festival Imag’in Solidaire en mi-décembre, le séjour du natif de Bessada semble très chargé pour recueillir la quasi-totalité des rythmes du pays des Sao.

Nadjindo Alex, stagiaire.