Lancement au Lycée Félix Eboué
Les ministres en charge de l’Enseignement supérieur et de l’Éducation nationale ont conjointement lancé l’examen, ce lundi matin 19 juin au Lycée Félix Eboué.
La cérémonie de lancement a consisté à l’ouverture de l’enveloppe contenant la première épreuve, qui pour la circonstance, est celle de la série G1 arabe dans la salle 20. Deux copies ont été remises par les ministres Tom Erdimi et Moussa Kadam aux deux candidates de la première rangée. Après le même exercice dans une seconde salle, la délégation ministérielle s’est ébranlée en direction du Lycée technique commercial, avant de mettre le cap au Lycée-collège Sacré-Cœur.
A l’issue de la cérémonie du lancement, le ministre d’État en charge de l’Enseignement supérieur Tom Erdimi observe que : “le plus important dans l’organisation des examens et concours, à l’exemple du Bac, c’est justement son aspect organisationnel. C’est-à-dire que pour un bon début, tout doit être fait à temps. Les élèves doivent être en classe à l’heure, les épreuves remises à l’heure, les surveillants et présidents des centres en place à l’heure. C’est avec satisfaction que nous constatons ensemble avec mon collègue de l’Education nationale, que tout est en place à l’heure et chacun est à sa place. Les épreuves sont distribuées à 8 h. Hier, lors d’une visite inopinée à l’Onecs, j’ai été renseigné que tous les présidents des centres sont en place’’.
L’innovation de la session 2023
Tom Erdimi a ajouté que contrairement aux sessions antérieures, cette année, on ne se déplace pas avec les sujets en province. Ceux-ci sont consignés dans des ordinateurs et le matin du jour J à 7 h, le code d’accès est transmis afin que les épreuves soient imprimées et distribuées en salle. Ce qui a été fait ce matin, et le ministre d’État espère que le déroulement sera respecté conformément au calendrier établi, ainsi que les délais de publication des résultats et celui de la seconde série. A l’endroit des fraudeurs, il a envoyé une pique en disant que depuis hier, il a parcouru les réseaux sociaux sans malheureusement tomber sur des fuites de sujet.
Moussa Kadam, son collègue en charge de l’Education nationale, lui a emboité le pas : “C’est une satisfaction pour nous de l’Éducation nationale qui sommes jugés. L’autre satisfaction est que l’année scolaire s’est terminée tant bien que mal, malgré quelques grèves. On espère que le bac se passera bien, surtout qu’il y a une très forte présence d’étrangers, ce qui honore le bac tchadien’’. Madame Djikoloum Mougalbaye, présidente du centre du Sacré-Cœur, indique que son centre compte un effectif total de 1559 candidats dont 900 en série A4, 400 en D, 208 en C et 51 en E. Elle ne signale rien de particulier ce matin. La présidente du centre Collège évangélique, Mme Ardjoun Mahamat parle, elle, de 1374 candidats dont 900 en série A4 et 474 en G1. Elle également ne signale rien de particulier pour ce premier jour, en attendant les probables retardataires. Mais dans la cour, ses surveillants sont surpris par un élève de série G1 qui a fini son épreuve à 8 h 55 mn. L’entrée du collège est autorisée à une élève de la série A4 qui n’ayant pas retrouvé son centre, s’est vue obligée de se rendre à l’Office nationale des examens et concours (Onecs) pour être orientée. Sera-t-elle comprise ? Une candidate de série G1 arrivée à 9 h s’est vue refuser l’entrée. Les larmes qui ont perlé sur ses joues ont amené les passants à détourner le regard.
Les candidats des séries scientifiques ouvrent le bal
Dans tous les centres de composition, l’Onecs a fixé le lancement de la composition à 8 h. Si dans certains centres, des retards d’ordre organisationnels sont constatés, d’autres ont respecté l’heure du lancement. C’est le cas au centre numéro 1 de Walia et celui de Gassi centre où la composition a démarré à temps. Pour le président dudit centre, le doyen Ndoleubreu Nadion, les candidats semblent sérieux. “Ils sont arrivés tous à l’heure et ont respecté toutes les consignes de sécurité. Si nous continuons avec cette allure, tout se passera pour le mieux”, projette-t-il. Composent dans ce centre, 1791 candidats dont 1000 en série A4, 700 en série D et 91 en série C.
Au centre 2 de Walia, la présidente, Mme Kaïtama née Manda Dama signale juste deux difficultés. La première concerne un élève qui a eu du mal à retrouver sa salle de composition et une autre candidate obèse qui ne peut composer sur les tables-bancs ordinaires avec les autres. “Nous l’avons installée dehors juste à l’entrée de sa salle sur un siège adapté pour lui permettre de composer normalement”, indique-t-elle. Au centre 2 de Walia, ce sont 969 candidats en série A4, et 530 en D, un total de 1499 candidats.
La présidente du centre de Gassi, Mme Minguemadji Alhéré, renseigne avoir enregistré 2 candidats libres qui, normalement, doivent composer au centre de N’Djaména centre. Malheureusement, déplore-t-elle, ils se sont retrouvés dans le sien et il était déjà 8 h, donc impossible pour eux de se rendre dans leur centre de composition et rattraper les autres. A cet effet, elle a saisi l’Office national des examens et concours du supérieur (Onecs) et un avis favorable a été donné pour les installer sur place. Leurs copies seront transférées dans leur centre initial. “Ils devront également composer l’épreuve de l’après-midi et continuer avec la suite dans leur centre”, ajoute la présidente.
Dans ce centre, assise en plein air sous un neem, la candidate Dénémadji Mbaïhiguel Sabine, élève du lycée Sentier de réussite, compose. Cette particularité s’explique par une fracture de la jambe de la candidate qui ne lui permet pas de s’asseoir normalement comme les autres. Mais courageuse, elle s’efforce à ne pas rater l’examen qu’elle a préparé toute une année scolaire durant. 800 candidats en série A4, 400 en D et 102 en C y composent.
Au lycée Mahamat Brahim Itno au quartier Farcha dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djaména, ils sont 741 candidats répartis comme suit : 400 en série D, 102 en D arabe, 239 en A arabe. Pour le président du centre, Mahamat Alhabib Adam Bahar, tout se déroule dans le calme. “Vous voyez qu’il y a un silence dans la cour et dans les salles de classe. Cela prouve que les candidats sont concentrés sur le sujet et maintenant, quelques-uns sont en train de remettre leurs copies après une heure de travail”, explique-t-il.
Au lycée féminin dans le 5ème arrondissement, tous les candidats sont hors de l’établissement après avoir fini la composition de la première épreuve. Cet établissement compte deux centres d’examen comme celui de Farcha et présidés par deux femmes. Là, au centre A, l’on voit les surveillants occupés avec la classification des copies sous la supervision de la présidente. Sur les 525 candidats du centre B dont 36 en série C, 61 en C arabe et 427 en A arabe ; 7 candidats de la série A arabe n’ont pas répondu à l’appel le matin. Ils sont donc considérés comme absents. “Tout a été mis en place tant sur l’aspect sécuritaire et sanitaire pour le bon déroulement de l’examen. Et cela s’est confirmé depuis ce matin, rien à signaler”, confirme Halimé Mahamat Alifa, présidente du centre féminin B.
Innovations
Comme chaque année, l’Onecs a introduit pour la session 2023, des vérificateurs d’identité dans les salles de composition. Leur nombre dépend de l’effectif des candidats inscrits dans les centres car, anonymer les copies est de leur ressort, contrairement aux années précédentes où cette tâche était dévolue aux surveillants. Mais, avant le début de chaque épreuve, ces vérificateurs s’assurent que le nom sur la carte, l’image et le numéro de table correspondent bien au candidat. “C’est pour contrecarrer les personnes qui composent le Bac à la place d’autres candidats que l’Onecs a décidé d’introduire des vérificateurs dans le processus de composition de l’examen”, justifient les trois présidents des centres.
L’autre instruction de l’Onecs, c’est l’interdiction du port de téléphone par les surveillants. “D’habitude, ce sont les surveillants qui filment les sujets et les envoient au quartier pour qu’on les traite pour les candidats. Et d’autres encore, se permettent même de remettre leurs téléphones aux candidats avec des sujets déjà traités pour qu’ils copient. C’est la raison qui nous a conduit à confisquer leur téléphone”, explique la présidente du centre 1 de Walia.
Au centre de Gassi par contre, la présidente informe n’avoir pas confisqué les téléphones des surveillants. “Nous avons eu une longue discussion avec les surveillants au cours d’une réunion tenue à la veille de la composition, le dimanche 18 juin. Nous nous sommes donnés des consignes et je crois qu’étant des adultes, tous les surveillants ont compris et nous leur faisons confiance au regard des engagements pris pour la réussite de l’examen dans notre centre”, rassure-t-elle.
Roy Moussa, Minnamou Djobsou Ezéchiel et Modeh Boy Trésor