Cathy, l’étoile montante du football féminin dans le Logone Occcidental

Mme Issa Djimet Catherine, affectueusement appelée Cathy, ancienne sportive, est la responsable du football féminin à la ligue provinciale du Logone occidental. Elle évoque les perspectives de la sélection provinciale.

Cathy informe de l’existence de quatre centres de formations à Moundou au sein desquels il y a des clubs, et d’autres en dehors des centres où l’on s’occupe du football féminin dans les versions U15 et U17. Aujourd’hui au niveau de la ligue, elle s’attelle avec ses collègues à redynamiser ces structures afin d’aller vers la création d’une équipe type qui pourrait représenter la sélection provinciale, et participer au championnat national féminin. Parce que, dit-elle “nous ne voulons être surprises comme par le passé”. C’est pourquoi une tournée dans les départements (Guéni, Dodjé et Ngourkosso) est initiée en ce moment, afin de stimuler, promouvoir et développer le football féminin. A l’exemple de celui effectué à krim-krim (département de Guéni), où les membres de la ligue départementale affirment qu’il existe un des talents non structurés. La pratique se résume autour de la semaine nationale de la femme au mois de mars, lors des festivités marquant la journée internationale de la femme. Il a été conseillé aux responsables départementaux d’aller vers un travail de détection à partir des écoles, car les concernées doivent avoir entre six et quinze ans. Cathy estime qu’il faut que chaque département contribue au développement du football féminin, et non laissé l’apanage au seul chef lieu de la province (Moundou) pour alimenter l’équipe provinciale. “Chacun doit s’activer afin que le championnat soit véritablement provincial, avec des tournois et matchs amicaux périodiques et tournants”, plaide-t-elle.

Bien que les difficultés soient multiples et à tous les niveaux, Cathy souhaite que les structures départementales soient à l’image de celles des fédérations et ligues provinciales. C’est-à-dire que la composition des membres du bureau exécutif doit être identique mais, reconnait-elle, il va se poser un problème de ressources humaines qualifiées dans le domaine de l’encadrement. L’absence de solidarité et l’égoïsme constitue un frein au développement des sports dans les départements. “Si nous nous engageons solidairement et collectivement, nous pouvons arriver à un résultat meilleur pour la province”, appelle Cathy, qui compte sur la magnanimité de la Fifa pour aider la ligue provinciale à finaliser l’aménagement du stade municipal avec des gradins. Pour le moment, Moundou dispose d’un stade municipal opérationnel, avec une pelouse très bien entretenue qui accueille tous les matchs locaux, provinciaux et de la zone 5.

Aller vers la structuration

Autre aspect et non des moindre qu’elle évoque, est la création de ces structures pour la plupart sans des textes de base. Un travail est fait dans ce sens et a permis à quatre centres sur cinq de disposer des textes légaux de fonctionnement, délivrés par la délégation provinciale des sports. Le dernier des centres suit la même procédure et s’achemine vers la régularisation de ses textes de base. “Quand le club d’un centre est écarté d’un championnat ou tournoi parce qu’il n’est pas reconnu officiellement, ce n’est pas de la méchanceté” admet-elle, en conseillant aux jeunes qui prennent de telles initiatives, de le faire selon les règles de l’art. Elle attire aussi l’attention des promoteurs et promotrices des centres sur le fait qu’un club ne sont pas la propriété exclusive de l’initiateur, puisqu’il contribue au développement du sport de la province. Par contre, elle conseille fortement aux clubs et aux centres de pendre des dispositions statutaires, afin que lorsque les filles qui évoluent en leur sein sont sollicitées hors de la province, que des contreparties conséquentes leur soient allouées. Ceci, pour le bénéfice du centre et/ou du club formateur, de la famille et de l’honneur de la province. Il y va de l’intérêt de toutes les parties prenantes. C’est plein d’espoir qu’elle informe que trois à quatre filles de la province font partie de la sélection des Sao féminin et ont pris part au déplacement du Tchad en février dernier, lors du tournoi d’Afrique centrale organisé en Guinée Equatoriale. Beaucoup d’autres suivront leurs pas, promet-elle, rassurante.

 Roy Moussa