Le Tchad, à l’instar des autres pays du monde, célèbre ce 20 novembre 2022, la Journée mondiale de l’enfance. Plusieurs activités ludiques et sportives se teindront tout le long de cette journée, notamment avec les enfants des camps des sinistrés des inondations de Farcha, Toukra, Walia et Milézi.
Cette année, la Journée mondiale de l’enfant est placée sous le thème “la non-discrimination et de l’inclusion pour chaque enfant”. En prélude à cette célébration, hier 19 novembre 2022, les enfants sinistrés du site de Toukra ont accueilli la ministre du Genre et de la solidarité, Amina Priscille Longoh, ainsi que Jacques Boyer, représentant de l’Unicef au Tchad. Temps forts de la cérémonie : allocutions de circonstance du président du comité d’organisation, du maire du 9ème arrondissement, du représentant de l’Unicef et de la ministre, ainsi qu’un bain de foule de la ministre et du représentant de l’Unicef, complètement noyé parmi la nuée des enfants, le partage du gâteau d’anniversaire et la remise des kits symboliques pour tous les enfants des différents sites. Une cérémonie ponctuée des spectacles théâtraux de la compagnie d’échanges culturels Kadja Kossi et les ambassadeurs de la jeunesse autour du thème de l’inondation et de l’intervention des partenaires.
Inculquer des valeurs humaines aux enfants dès le bas âge
Amina Longoh, la ministre du Genre demande à chaque parent son implication personnelle d’abord dans la vie de son enfant, avant que celui-ci ne fasse le pas extérieur vers une communauté dans laquelle il pourra s’exercer ou apprendre à vivre avec autrui. “Cet engagement que nous avons doit nous amener en tant que parent, à leur inculquer des valeurs humaines que sont la tolérance, le pardon, la justice et l’amour. Bref, des petits actes que nous pouvons leur apprendre dès le bas âge, afin de les impacter à devenir de véritable citoyen modèle”, plaide-t-elle. Avant d’inviter le représentant de l’Unicef à la joindre pour une union sacrée autour des enfants dans l’apprentissage de trois mots clés : pardon, s’il te plait et merci.
Un thème pertinent
Jacques Boyer s’est dit particulièrement ému de prendre la parole devant plusieurs milliers de familles victimes des récentes inondations installées sur ce site de Toukra. Il a révélé que ce thème est particulièrement pertinent, dans un contexte où la prévalence des violences, des exploitations, des abus et négligences à l’égard des enfants reste encore très élevée. Selon l’enquête MICS6 (2019) au Tchad, 77,4% des enfants de 1 à 14 ans ont subi une agression psychologique et 76,1% des enfants de 1 à 14 ans ont subi des châtiments physiques dont 30,2% des châtiments physiques sévères. “Si nous sommes rassemblés ici, c’est malheureusement parce que cette année, les phénomènes climatiques ont frappé le Tchad de manière très violente. Dans les drames comme celui que nous vivons aujourd’hui, ce sont toujours les enfants les plus vulnérables qui sont les premières victimes. D’après une étude récente, les enfants au Tchad sont parmi les plus exposés au monde aux aléas du changement climatique. Les enfants sinistrés, ceux qui ont été obligés de quitter leurs maisons et leurs quartiers pour se réfugier ici et dans les autres sites de déplacés, ont particulièrement besoin qu’on les protège et qu’on prenne en compte leurs besoins, parce qu’ils sont à risque de violence, d’abus, de maltraitance, en plus des risques causés par les problèmes sanitaires liés aux conditions précaires. C’est la raison pour laquelle, depuis plus d’un mois, les équipes de l’Unicef travaillent sans relâche, aux côtés du gouvernement et des autres partenaires, à N’Djaména et dans les autres provinces sinistrées, pour essayer de répondre au mieux aux besoins de tous les enfants déplacé, y compris ceux qui sont en situation de handicap ou ceux qui ont été séparés de leurs familles”, a souligné le représentant résident de l’Unicef.
Aux enfants du site de Toukra, il a souhaité de sortir très vite de cette situation, comme à tous les enfants du monde, une vie où leurs droits seront respectés, une vie sans discrimination. “N’oubliez jamais que vous avez des droits, et que vous avez le droit à ce que votre voix soit entendue. Les adultes sont auprès de vous pour vous protéger et vous aider à vous construire, mais vous devez aussi prendre la parole sur les sujets qui vous concernent, et l’Unicef est à vos côtés pour ce combat, et plus généralement pour la réalisation des droits de chaque enfant, garçon et fille, au Tchad. Tous ensemble pour la non-discrimination et l’inclusion sociale pour chaque enfant, garçon et fille, au Tchad!”, a-t-il conclu sur une note d’espoir.
Roy Moussa