Alors que les partis au pouvoir dont certains ne représentent que leurs leaders dominés par leur principal allié, le Mouvement patriotique du salut (Mps), peaufinent leurs dossiers de candidature pour leur participation aux prochaines élections législatives, communales et provinciales, et que l’opposition politique, sous la bannière du Groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap), a annoncé son retrait de la course à cause de nombreuses irrégularités et d’opacité qui entourent le processus électoral en cours, le chef de l’état a surpris. Lors de la rencontre qu’il a initiée le 18 octobre avec les responsables des partis politiques alliés au sien, Mahamat Idriss Déby Itno a annoncé la poursuite du processus électoral et la tenue des élections couplées le 29 décembre 2024, date fixée par l’Agence nationale de gestion des élections (Ange). Par cette annonce, le président de la République balaie d’un revers de main les appels et pressions intérieurs (de l’opposition) et extérieurs (des partenaires) relatifs au report de ces élections, en dépit des justifications avancées.
Le 20 octobre 2024, au cours de la commémoration de l’an 2 de triste mémoire, ce “Jeudi noir” d’octobre 2022, date à laquelle des centaines (entre une centaine et 300) manifestants, selon l’opposition et les Ong, ont été massacrés par des policiers et militaires obéissant aux ordres du pouvoir, le leader des Transformateurs (qu’on pensait partant pour les prochaines élections à cause du consensus bipartisan qu’il entend mettre en place à l’issue de sa Convention), se rétracte lui aussi. Masra Assyongar Succès déclare à haute et intelligible voix face à ses militants, sympathisants que sa formation politique ne participera pas aux élections. Cette voix du chef du parti qui a fait tant parler de lui lors de la dernière présidentielle du 6 mai 2023, quoique l’Ange n’a pas pris en compte la réalité du terrain, ajoutée celle du Gcap qui boycotte également les élections en vue, ôtent toute inclusivité de ces consultations populaires.
Ainsi, seuls le Mouvement patriotique du salut et ses alliés, pour la plupart des coquilles vides connus sur l’arène politique nationale, s’emploient à participer à ces élections législatives, communales et provinciales boudées par une frange très importante de la classe politique. Au demeurant, la future compétition, pour permettre au peuple de choisir librement ses représentants à l’Assemblée nationale, dans les communes et provinces sera unicolore. Elle manquera de saveur et de pluralisme politique et rappellera vivement à la mémoire la période révolue des partis uniques vécue sous forme de dictature. Le Tchad s’y achemine à grands pas et l’entêtement du pouvoir actuel que dirige Mahamat Idriss Déby Itno à ne pas entendre raison participe pleinement à cela. Fort de ce champ libre laissé par l’opposition, le Mps, comme un loup affamé, ignorera royalement ses alliés qui l’ont accompagné aux élections présidentielles pour rafler à lui seul plein de députés, de conseillers municipaux et provinciaux dans tout le Tchad. Le reste qu’il aimerait bien partager avec ses alliés se fera de sa propre volonté. Des miettes, comme toujours ! Malgré cela, ces chefs de partis accompagnateurs maugréeront, après les quelques jetons de subvention que le Chef leur a lâchés pour se préparer à participer aux élections, qu’ils ont créé leurs partis, pour la conquête du pouvoir ! Suivez mon regard…
Voilà comment se déroule, point par point, le scénario bien huilé mis en place depuis la prise du pouvoir de Mahamat Déby Itno, pour parfaire et légitimer un pouvoir dynastique.
La Rédaction.