Cop dénonce les bricolages dans la transition 

Par un point de presse tenu le vendredi 18 mars, Salibou Garba, le porte-parole de Convergences des organisations politiques dénonce les couacs dans l’organisation du pré-dialogue de Doha qui selon lui, vont impacter négativement le dialogue national inclusif en cours.

“Le pré-dialogue plusieurs fois annoncé s’est enfin ouvert le 13 mars à Doha. Aussitôt ouvert, suspendu pour trois jours au motif d’incompréhension du déroulé entre les organisateurs (délégation Cmt-Mps-Alliés) et les politico-militaires. Le délai de soixante-douze heures terminé, un nouveau report a été annoncé, demandé dit-on par la partie gouvernementale, à savoir la coalition Cmt-Mps-Alliés pour une durée de quarante-huit heures. Nous tendons les oreilles” informe le porte-parole de Convergences des organisations politiques (Cop), Salibou Garba. Pour lui, la pléthore des mouvements politico-militaires invités aux assises de Doha qui ont adopté un document dénommé “Projet d’accord au pré-dialogue conditionnant la participation des mouvements politico-militaires et alliés au dialogue national inclusif” oublie royalement les partis politiques dans le règlement de la crise politique tchadienne car, il ne recense que les exigences de ses acteurs. C’est pourquoi poursuit-il, le dialogue est en train de tituber et vaciller, compliquant les perspectives de réussir le Dni et assombrissant davantage l’horizon politique et sécuritaire au Tchad. “on se demande si réellement ce sont des exigences à satisfaire, probablement à leur participation au dialogue de mai prochain. Par ailleurs, est-il pertinent d’exiger la refonte des organes de transition comme préalable et en même temps annoncer un remaniement du gouvernement après le dialogue ?” s’interroge le porte-parole de Convergences des organisations politiques, Salibou Garba, en ajoutant que le document ne précise aucunement les éléments qui pourraient constituer la feuille de route ou le programme de cette transition, si l’on excepte l’évocation du programme Démobilisation, désarmement et réinsertion (Ddr). Il fait remarquer que toutes les difficultés face auxquelles l’on est confronté proviennent de la volonté de confiscation du pouvoir par les héritiers biologiques et politiques du Président Idriss Déby Itno, très allergiques à toute perspective d’alternance à la tête du pays. “Les héritiers de Deby et leurs alliés traditionnels et nouveaux, agissant en apprentis-sorciers ont ouverts plusieurs boites à pandore qu’ils ne pourront pas refermer et qui risquent de les emporter et le Tchad avec. De plus, la multitude des structures constituées, ainsi que toutes ces villégiatures jusqu’aux confins du monde dans le cadre de l’organisation du dialogue, n’étaient pas indispensables, trop lourdes dans leur fonctionnement, elles ont pris énormément de temps, et budgétivore” prévient-il.

Le limogeage du Président Goukouni Weddeye auparavant à la tête du Comité technique spécial (Cts) et le refus du Qatar d’assurer la médiation, confirment selon lui, les appréhensions sur l’impératif pour les tenants du pouvoir, de se départir de leur obstination à tout contrôler avant, pendant et après le dialogue. Pour le porte-parole de Convergences des organisations politiques (Cop), pour que la transition soit apaisée, il faut obligatoirement qu’elle soit inclusive et les actes, consensuels. “Toute approche, quel que soit, la couche de démagogie ou de ruse dont-on voudrait l’enrober, est et sera vouée à l’échec, avec des conséquences désastreuses, pour le pays et l’ensemble de la population, les acteurs politiques de toute obédience et ceux de la société civile” prévient-il.

Salibou Garba interpelle les organisations internationales, régionales et sous-régionales, bref, toute la communauté internationale à s’impliquer afin qu’une conférence des protagonistes majeurs de la crise tchadienne soit convoquée par le Qatar. Il s’agira de mettre sur la table, la coalition Conseil militaire de transition-Mouvement patriotique du salut et les alliés ; les représentants des mouvements politico-militaires ; la véritable opposition politique et la représentative société civile pour que la transition soit redéfinie (cadre institutionnel, feuille de route et délai) et d’en désigner les principaux animateurs.

“L’échec de tout ce qui a été entrepris jusque-là est patent. Un sursaut est absolument indispensable pour ceux qui veulent éviter au Tchad et aux Tchadiens une énième descente aux enfers” conclut-il.

Minnamou Djobsou Ezéchiel