Déby, une campagne sous haute sécurité

Cet après-midi du 13 mars, le président sortant Déby Itno lance sa campagne pour la présidentielle du 11 avril par un meeting au stade Idriss Mahamat Ouya. Même en campagne, Déby ne déroge pas à la règle d’ultra-sécurisée qu’il s’impose toujours quand il sort de son Palais rose. A la veille déjà, les arbres qui bordent le stade se sont vu retrancher de leurs branches et de leur feuillage. Depuis ce matin, les éléments de la garde présidentielle, armés jusqu’aux dents, ont littéralement fait la ceinture du stade Idriss Mahamat Ouya. Les gendarmes et autres Groupement mobile d’intervention de la police (Gmip) ont occupé les points stratégiques de la ville : les ronds-points et autres espaces.

Tout autour du stade, un armement lourd composé des chars a été déployé ainsi que dans les rues des quartiers Ardep-djoumal, Sabangali et Kabalaye non loin du stade où bientôt le meeting du candidat-président à sa propre succession pour un 6ème mandat devait bientôt se tenir. Une partie de l’avenue Mobutu est cédée aux militants du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (Mps) et aux forces de l’ordre.  Sur les différents axes, qui côtoient le lieu du meeting, les différents bureaux de soutien au Mps rivalisent de chansons et de danses. Des parades en bus, en dromadaires ou à pieds s’exercent au milieu des agents de sécurité.

Du stade à la présidence de la République, des militants s’amassent en attendant la sortie de leur candidat-président, avec en arrière-plan ses effigies grandeur nature et l’emblème du Mps tout en chantant “aninakoulou Mps”, en français : nous sommes tous Mps.

C’est dans cette ambiance que la mairie de N’Djaména ne cesse d’arroser depuis la veille la bitume qui n’en a pas besoin. “Quel gâchis ! Au lieu d’arroser les rues en terre battue sur lesquelles ils ont fait des déviations pour éviter aux gens d’avaler la poussière, c’est le goudron qu’on balaie tous les jours qu’ils arrosent”, critique furieusement une dame en véhicule qui peine à se rendre, comme tous les passants ordinaires, à se rendre au Marché central.