Déclaration finale du CSAPR

 

A l’initiative du Comité de Suivi de l’Appel à la Paix et à la Réconciliation (CSAPR), les acteurs de la société civile se sont réunis ce jour 28 avril 2021 à N’Djamena à la journée de mobilisation et de réflexion sous le thème: «Réussir une transition démocratique au Tchad ».

 

A cette occasion, les participants ont suivi des communications inaugurales portant sur les expériences partagées de la Conférence Nationale Souveraine (1993), l’analyse comparative des transitions en cours dans certains pays d’Afrique (Mali et Soudan) et les enjeux de la participation de la société civile dans la transition.

 

En vue d’apporter leurs contributions dans le processus de transition en cours, les acteurs de la société civile tchadienne expriment leurs vives préoccupations au coup de force perpétré par l’armée suite au décès du Chef de l’Etat le 20 avril 2021.

 

Par conséquent, les participants dénoncent:

 

  1. La confusion entretenue quant à l’interprétation des dispositions de la charte de transition;

 

  1. La désignation unilatérale d’un Premier ministre de transition en inadéquation avec les aspirations légitimes du peuple;

 

  1. La violente répression des manifestations du 27 avril 2021 sur l’ensemble du territoire national et exigent l’ouverture d’une enquête indépendante contre les auteurs, les commanditaires, les complices pour situer les responsabilités et mettre en place un mécanisme de réparation des victimes ;

 

  1. L’implication et le soutien de Monsieur-Emmanuel Macron, Président de la République française aux acteurs du coup d’État au détriment des aspirations démocratiques du peuple tchadien.

 

Aussi recommandent-elles aux différents acteurs impliqués dans la crise actuelle au Tchad ce qui suit:

 

  1. La mise en place d’une transition civile, suivie de l’adoption d’une nouvelle charte de transition ;

 

  1. La désignation d’une forte personnalité, neutre, consensuelle pour diriger la transition;

 

  1. Un cessez-le-feu immédiat entre l’armée régulière et les politico-militaires afin de s’engager résolument dans un processus de réconciliation nationale;

 

  1. L’organisation d’un Dialogue National Inclusif ouvert à toutes les différentes sensibilités pour discuter des problèmes qui préoccupent les Tchadiennes et Tchadiens; notamment la question de la Gouvernance démocratique, de la forme de l’Etat, de la réforme de la Justice, de la réforme des forces de défense et de sécurité, de l’accès à la terre, de la redistribution équitable des ressources nationales, etc. ;

 

  1. L’implication des organisations de la société civile dans la conduite du processus de la transition en cours ;

 

  1. La désignation d’un médiateur international sur la crise tchadienne sous les auspices de l’ONU et de l’Union africaine;

 

  1. Appellent la communauté internationale à accompagner le processus de transition démocratique au Tchad.

Enfin, les acteurs de la société civile ayant pris part à la journée de mobilisation et de réflexion s’engagent à participer activement à la réussite d’une transition démocratique au Tchad, en mettant en place un Observatoire citoyen de suivi de la Transition et un Groupe de plaidoyer, tout en œuvrant de manière permanente pour la consolidation de la paix, de l’unité nationale et du vivre ensemble au Tchad.

 

Fait à N’Djamena, le 28 avril 2021