Un groupe de femmes s’est réuni devant le siège des Transformateurs, ce jeudi 29 avril, pour manifester et demander la traduction en justice du leader du parti Masra Succès.
“Nous femmes tchadiennes exigeons la traduction en justice du criminel Succès Masra” ; “Demandons justice pour Halima Ahmadou”, “Les femmes tchadiennes soutiennent le Conseil militaire de transition” ; “Non à la violence, oui à la paix”, etc. Tels sont les messages inscrits sur des banderoles dont une centaine de femmes ont brandi depuis le terrain Koullamallah. A la vieille, cette manifestation prévue a été interdite par l’arrêté n° 041 du ministère de la Sécurité publique. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, ces femmes manifestantes ont tenté d’atteindre coûte que coûte le siège des Transformateurs, mais en vain, parce que la police leur a intimé l’ordre de vider les lieux. Sur le terrain, des bus et autres voitures sont stationnés derrière les manifestantes. Quelques femmes assises au bord de la grande voie, très discrètes, en attendant le bus qui viendra les chercher, évoquent une manifestation à connotation libre et qui appelle à un vivre ensemble ! “Nous sommes venues revendiquer la justice à notre sœur tuée par les hommes à la solde de Masra. Nous voulons que cela ne se reproduise plus et pour cela, il doit aller en prison”. Elles ne vont plus répondre à d’autres questions relatives à leur provenance et leurs réactions et sentiments lors de la mort de la mère de Yaya Dillo.
Selon le service communication des Transformateurs, ces femmes convoyées par les minibus pour venir manifester ont un but bien précis : attiser la fibre du communautarisme pour diviser les tchadiens. “Ces femmes armées sont encadrées par la police et convoyées par bus tout autour du siège des Transformateurs, sur fond des slogans communautaristes et sur la base des accusations fallacieuses signées par les usurpateurs, ministres de l’ancien défunt régime. Elles sont toutes retournées contre les Transformateurs et notre leader”. Le président du parti les Transformateurs, Masra Succès, appelle les militants de son organisation à ne pas céder à la provocation de ces femmes. “C’est la toute première marche encadrée sans problème par la police et un détachement de la Dgssie, parce que c’est contre nous. En tant que démocrates nous l’acceptons et demandons à nos militants de ne pas répondre à la provocation. Quand c’est nous qui marchons pacifiquement, on tue les marcheurs. Voilà les deux Tchad qu’ils veulent installer mais jamais nous ne l’accepterons et tous ceux qui veulent continuer avec ce système vont finir par la petite porte”.
Deux poids deux mesures ? C’est bien à ce jeu que se livre le Conseil militaire de la transition. Mais ce jeu est hautement très dangereux pour la cohabitation pacifique, à cause de la fibre identitaire et communautariste qu’on exhume. Ne ressuscitons pas les vieux démons de février 1979.
Nadjindo Alex
