Des craies pour appuyer le système éducatif

La première entreprise de fabrication des craies tchadiennes est opérationnelle depuis la fin du mois de juin dernier. L’entreprise Tchad craie, novice dans ce domaine, espère répondre à l’attente des tchadiens à la rentrée scolaire prochaine.

A Walia hadjaraï, dans un atelier provisoire de 100 m2, sortent depuis le 25 juin des craies fabriquées par des entrepreneurs tchadiens. Depuis la présentation de cette richesse nationale, les 10 employés qui constituent la force de cette mini-usine de fabrication de craie s’activent. Ils doivent répondre à l’exigence des établissements d’enseignement (enseignants et écoliers) d’ici deux mois et surtout à la rude concurrence des entreprises étrangères qui inondent le marché tchadien des craies.  Les 10 employés se constituent par groupe au sein de l’entreprise. Et dans la chaîne de production, il y a trois phases : celle de la fabrication par le premier groupe, la mise en boîte par le deuxième groupe et le dernier groupe s’occupe de la vente, la commercialisation et des relations publiques. De cette chaîne de production, sortent 514 boîtes de craie au quotidien. “Nous avons quatre machines dont une produit 400 bâtons de craie chaque 15 minutes soit 1600 bâtons de craie en une heure par machine. Ce qui fait que les quatre machines produisent 6400 bâtons de craie par heure. Ce qui revient à une production de 514 boîtes de craie par jour”, explique le technicien.

A la tête de l’entreprise, se trouve Mouenodji Jonathan, le promoteur. Il explique la concrétisation de son rêve par les besoins de craies qui se font ressentir chaque jour au Tchad. “Notre idée de créer de cette entreprise est partie du constat que nous avons fait sur le terrain, qu’un grand pays comme le Tchad  continue par importer de la craie qui est un élément indispensable pour le système éducatif.  En plus, nous avons aussi voulu contribuer à la création des emplois et au développement socioéconomique de notre pays”. Selon Mouenodji, la mise à la disposition des craies a fait l’objet d’un travail minutieux au préalable. “D’abord, nous avons étudié le marché puis nous avons apprécié les autres qualités de craie avant de  fabriquer notre part. Après cette série d’études, nous avons au préalable mis à la disposition gratuite des échantillons dans des écoles pour utilisation test. Des remarques et des recommandations ont été faites. C’est au bout des troisièmes échantillons validés par des instituteurs que nous avons  fait présentation au public. Avant le lancement, nous avons pris attache avec les ministères en charge de l’éducation qui ont manifesté leur volonté de nous accompagner pour la réussite. Nous avons fait tout cela parce que notre  objectif est de fabriquer une craie de qualité”, détaille-t-il. Le nom “Tchad craie” choisit, est pour balayer tous les préjugés sur le chemin car l’usine est une  fierté nationale, renseigne le promoteur.

A ce jour, l’entreprise fonctionne avec son propre financement et n’a pas encore un site de production propre à elle. “Nous opérons sur un site provisoire. Le siège est en cours de finition à Toukra. Dès que tout sera mis en place, nous allons faire découvrir le site aux partenaires et médias”, explique le promoteur.

Aussi, les  machines de fabrication et les produits utilisés sont tous importés. Même si l’entreprise rencontre déjà des difficultés, les employés espèrent un appui du gouvernement pour une grande production dans le futur et la mettre à la disposition des tchadiens. Pour ce faire, Mouenodji noue déjà des relations pour la vente de ses produits en cours de fabrication. “Nous avons échangé avec quelques grossistes qui attendent les craies d’ici peu pour les mettre à la disposition des tchadiens pour la rentrée prochaine. Nous continuons avec les démarches pour entrer en contact avec les partenaires éducatifs du Tchad”.

Les employés qui opèrent sur le site sont tous formés dans la fabrication des craies, en plus de leur formation initiale. Ceci dans l’optique de s’entraider et de se remplacer en cas d’empêchement. C’est la technique du promoteur qui a eu une autre formation que celle de fabriquer des craies. “J’ai suivi une formation en administration au Nigeria, en ressources humaines ici au pays et en entrepreunariat aux Etats-unis.  La notion de fabrication des craies, je l’ai acquise quand j’ai travaillé dans une usine de fabrication des craies pendant mon séjour au Nigeria. Ce qui m’a donné une base d’expérience sur la quelle j’ai mené aussi d’autres recherches sur la de fabrication des craies”, expose Jonathan.

Nadjindo Alex