Des menaces sur le processus électoral

Dans un document appelé “déclaration de principe”, publié le 7 août 2020, la Coordination générale de l’opposition (Cgo) a égrené un chapelet d’exigences qui conditionne la poursuite de sa participation ou non au processus électoral en cours. Pour ce regroupement de partis politiques de l’opposition, “la situation actuelle du Tchad est catastrophique: une administration politisée et tribalisée sinon communautarisée, une injustice dans la promotion aux postes de responsabilité, discrimination dans l’octroi des emplois publics, perte du sens de devoir, de la justice et de l’honneur, relâchement de l’effort et d’ardeur au travail et le tout est couronné par l’absence d’Etat de droit. Le dialogue politique à travers le Cadre national de dialogue politique (Cndp) qui devrait être un cadre de recherche du consensus politique pour la transparence des consultations électorales et le bien-être de nos populations est devenu un repère de truands à la solde du Mps pour semer la discorde et manipuler l’opposition”. Face à cette situation, la Cgo à travers la déclaration signée de son coordinateur Brice Mbaïmon Guedmbaye s’est interrogée et a décidé de dresser une liste d’exigences qui déterminerait sa conduite dans le processus électoral en cours. Ce sont entre autres: “le rétablissement de l’âge de la candidature à la présidence à 35 ans, la redéfinition des prérogatives et missions du Cndp, le versement des arriérés des subventions dues aux partis politiques, le strict respect de l’ordonnance 40 portant statuts de l’opposition démocratique en République du Tchad, le rétablissement de l’article 74 du code électoral, l’organisation en priorité des législatives tant attendues avant la présidentielle et la libération des médias publics confisqués depuis lors au profit du Mps et ses alliés au détriment des partis politiques de l’opposition”.
La Cgo relève par ailleurs que le président Déby et son parti le Mps ont amorcé une trajectoire dictatoriale. La preuve de cette “dérive autocratique et dictatoriale est apportée par la promulgation des lois scélérates et liberticides telles que l’imposition du serment confessionnel, le plan de déstabilisation des partis introduit dans la charte des partis politiques, le tripatouillage grossier du code électoral ainsi que les violations systématiques et constantes des lois régissant le processus politique”. C’est pourquoi la Cgo appelle “les Tchadiens à prendre conscience sur l’état de la démocratie”.

TD