Des trous mortels sur nos routes

En dépit de la mauvaise conduite auto observée, de gros trous se créent progressivement sur nos routes à N’Djaména. Ils sont le plus souvent à l’origine des altercations entre les usagers et de nombreux accidents.

Sous l’emprise de la méconnaissance du code de conduite routière, de l’impatience et de la précipitation, la guerre de priorité s’installe tous les jours sur les voies bitumées de N’Djaména. Et pour cause, la plupart des voies de communication sont dans un mauvais état au point de rendre la circulation pénible. Les tracasseries des usagers ne sont plus à démontrer tellement les routes bitumées ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. Sur ces voies, on observe des trous qui rongent progressivement le bitume. C’est le cas par exemple des avenues Ngarta Tombalbaye, Maldom Bada Abbas, la voie de Goudji dans le 2ème arrondissement, la route de Djermaya, l’avenue Taïwan ou voie de contournement (dont les travaux de réhabilitation ont été amorcés en octobre 2019), l’avenue Charles de Gaulle, l’avenue du 10 octobre et bien d’autres voies, sur lesquelles il est de plus en plus difficile de circuler. Même celles qui sont construites récemment commencent à subir les mêmes dégradations.

Pourtant, ce sont des principales voies qui relient les arrondissements et sont les plus empruntées. Mais elles subissent une dégradation progressive dont la résultante est l’apparition des trous qui s’observent le long des trajets. Sur ces grandes routes, circuler est une dure épreuve pour les usagers. De nuit, le calvaire est accentué par le manque d’éclairage public qui expose constamment l’usager  au danger. Beaucoup de camionneurs en sont victimes. Les populations riveraines témoignent que les cas d’accidents sont récurrents souvent dans la nuit. “Parfois les chauffeurs sont en état d’ivresse. Mais même en étant sobre, certains automobilistes non habitués tombent dans le piège de ces trous”, constate un riverain. A chaque mètre, les automobilistes ne peuvent s’empêcher de tomber dans des trous. Et les conséquences ne sont pas moindres. Des secousses incessantes, de la poussière qui se soulève et envahit des habitations riveraines, les embouteillages, les engins qui s’endommagent, etc.

Au départ moindre, la dimension des trous s’élargit et atteint proportionnellement une grandeur qui occasionne des d’accidents. Ces trous sont visibles dans presque tous les points d’intersection de ces avenues; surtout sur celles les plus empruntées par les gros véhicules.

Face à ces difficultés de circulation, des attitudes inciviques des usagers sont légions. Beaucoup manquent de patience. La priorité se dispute. En déviant les trous, combien de véhicules, Dieu seul sait, se heurtent les uns contre les autres? Les altercations qui en découlent sont monnaie courante. Et sans compter les dommages que subissent les engins.

Mais rien à faire. Au fur et à mesure, les trous progressent et rendent impraticables les voies. Toujours est-il qu’on continue à les emprunter, car aucun autre choix ne s’offre. Pratiquement toutes les rues de la cité capitale affichent cette même image.

 

Pas d’entretien

A N’Djaména, l’entretien des rues ne semble pas être le souci majeur des exécutifs communaux et du ministère des infrastructures. Pour les usagers, c’est le manque d’entretien qui est à l’origine de la dégradation des routes. Pourtant, les institutions habilitées à réhabiliter, mieux, à reconstruire ces routes sont bien présentes. Mais elles brillent par un silence qui frise l’indifférence vis-à-vis de la souffrance des usagers. Le reste des populations peut continuer à avaler la poussière soulevée lors du passage des automobiles. Bien évidemment une clé de répartition de responsabilité existe entre les institutions impliquées. Mais l’on se demande si ces institutions se rendent  compte du niveau élevé de dégradation de nos routes.

Tout naturellement, les usagers des routes doigtent ces institutions que sont le ministère des infrastructures, la mairie centrale et les communes d’arrondissements. “Les institutions comme le ministère des infrastructures, la mairie centrale et les communes d’arrondissement sont chargées, selon leurs prérogatives respectives, de construire et entretenir les routes. Par exemple ces petits trous qu’on observe çà et là dans les arrondissements, n’ont pas besoin de gros efforts pour être aménagés. Au niveau même des communes, on peut remédier. Mais nous ne savons plus dans quel domaine ces communes nous sont utiles dans cette capitale”, s’emporte un automobiliste.

Il est l’un de ces milliers d’usagers à se plaindre du piteux état de quelques bretelles bitumées de la capitale tchadienne qui sont pour la plupart sans entretien. Et si cela se poursuit, N’Djaména court le risque de ne posséder aucune route praticable. Or, sous d’autres cieux, ce sont les voies de communication qui vantent l’image d’une belle ville. A N’Djaména, tout porte à croire que les priorités sont ailleurs.

Nadjidoumdé D. Florent