Education Nationale : Une série de nominations clientélistes

14 nominations au ministère de l’Education nationale et de la promotion civique qui ne reflètent pas la réalité de ce département. Mécontentements de beaucoup de cadres-maison qui entendent interpeller le président de la Commission éducation de l’Assemblée nationale.

A peine la diffusion du décret n° 95 de février  2020 portant promotion des directeurs de services centraux de l’Education nationale et de la promotion civique, des voix s’élèvent pour dénoncer cet autre acte qui n’obéit à aucun critère de compétence. Le départ inattendu du directeur de l’enseignement secondaire général est sur toutes les lèvres des enseignants du secondaire. Malgré la maîtrise des arcanes du système éducatif par Djimasbé Gao, les individus tapis dans l’ombre qui ont toujours œuvré pour la destruction de l’école tchadienne ont eu sa tête. Ils se sont ligués contre lui et l’ont fait partir avec la bénédiction du ministre de l’Education nationale et de la promotion civique. Il a été remplacé au pied levé  par un des fidèles d’un haut cadre aux affaires, Fanguizouné Paul qui vient juste de finir au second cycle de l’Ecole normale supérieure de N’Djaména, section Sciences de la vie et de la terre.

La direction de l’enseignement de base échoit à Mme Hadjé Dochi Youssouf Saïd. Elle prend la place de Abba Alkhali Allamine. Mais il est consolé puisque muté comme directeur de l’Alphabétisation et des langues nationales. Lol Ali Choua  qui était, il y a quelques semaines à couteaux tirés avec le directeur général du Centre national des curricula est viré de la direction de l’enseignement privé. Son départ est lié à sa rigueur lors du contrôle des établissements privés. Lors de ce contrôle, il n’a pas hésité à fermer des établissements privés qui n’obéissent à aucune norme pédagogique. Cela n’a pas été du goût de certains responsables du ministère qui en font leur vache à lait. Lol Ali Choua devient directeur de l’évaluation, de l’orientation et de la vie scolaire, un poste nouvellement créé. Mme Naima Abdelmouti garde la main sur la direction de la promotion civique où elle tire bien les marrons du feu. La direction  générale technique de la planification et des ressources revient à une amatrice du système éducatif, Mme Zénéba Borgo Hassan. Mahamat Issa Hassaballah, un inconnu du système éducatif prend les manettes de la direction de l’éducation inclusive, des enseignements spécialisés et des actions d’urgence. Ali Ouassalet, à qui il a été reproché une mauvaise gestion qui l’a conduit en prison signe son retour à la direction des ressources matérielles. Abdelaziz Mahamat Amine est promu directeur général technique de développement du bilinguisme et de la promotion. Ses frêles épaules peuvent-elles supporter cette direction, s’interrogent certains cadres du ministère.

La direction du développement de l’enseignement privé est confiée à Mme Mandah Rahama Saleh  qui ronge ses freins à la maison depuis son départ de la direction de la promotion de l’éducation des filles où elle a mis plus de vingt ans. A l’inspection générale, Mahamat Saleh Djibrine est promu inspecteur général, chargé du contrôle des ressources humaines, financières et matérielles. Mme Ahya Mallawa est également promue inspecteur général, chargé du contentieux, de la planification et de l’évaluation des performances du ministère. La direction adjointe de l’enseignement de base revient à un certain Vraiba Nicolas pour son militantisme avéré du parti au pouvoir.

Ces valses de nominations font des gorges chaudes au ministère de l’Education. Les pédagogues chevronnés de ce département digèrent très mal cette injustice dans ces promotions complaisantes. Des mains inexpertes sont promues  à des postes de responsabilité alors des compétences reconnues sont sur le carreau.

L’éducation nationale est l’avenir du pays. Mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. L’on a préféré plutôt caser son parent pour qu’il en tire profit. Ceux qui croyaient, dur comme fer, que le directeur général du Centre national des curricula allait être débarqué n’ont que les yeux pour pleurer. Il est maintenu par les plus hauts responsables du ministère qui ont peur de s’attirer les quolibets de ses parents laissant ainsi le Cnc poussif.

Dans ce décret, il y a trop de confusion à propos de la direction des ressources humaines et de l’inspection générale des services. Bien malin voudrait savoir avec exactitude où est-ce qu’on a mis Rémadji Nangodjal, ce vieux routier du système  éducatif et Elhadj Mahamat Kaka qui gère avec parcimonie la direction des ressources humaines depuis des lustres? Les espèces rares du système éducatif ont été écartées. C’est une situation qui doit interpeller au plus haut niveau  pour sauver l’école tchadienne qu’on est en train de détruire pour des intérêts bassement matériels.

Moussa Ali, N’Djaména