Par une cérémonie organisée le vendredi 23 décembre 2022 à la Maison de la femme, le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme avec ses partenaires, ont lancé officiellement la campagne de plaidoyer “femmes et jeunes pour un Tchad sans faim”.
L’objectif de cette campagne est de sensibiliser et engager l’opinion publique et obtenir l’engagement des autorités politiques, administratives et traditionnelles en faveur de l’accès des femmes et des jeunes à la terre et aux moyens de productions.
“La campagne Femmes et jeunes pour un Tchad sans faim, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet “gouvernance foncière inclusive et juste au Tchad” par Oxfam et ses partenaires et financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-bas pour la période de juillet 2021 à décembre 2024 et cela contribuera à soutenir la réforme et la sécurisation foncière la transformation des conflits liés au foncier, la mise en valeur des terres, et l’amélioration de l’administration foncière au Tchad”, a expliqué le directeur pays d’Oxfam Dedeou Yahiya. Pour lui, cette campagne s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’accès à la terre et la sécurisation des droits fonciers des femmes et des jeunes d’une part, et d’autre part, dans la promotion de leur pouvoir économique tout en renforçant la sécurité alimentaire des communautés tchadiennes. Dedeou Yahiya fait comprendre que la question de l’accès des femmes et des jeunes à la terre, est non seulement une question d’égalité de genre mais aussi celle de justice, d’équité et d’inclusion, afin d’amorcer un développement durable et intégré au Tchad. D’où la nécessité pour le pays, d’améliorer sa gouvernance foncière.
C’est sur une note de satisfaction que la présidente de la coalition “Pour un Tchad sans Faim” avec les femmes rurales initié en 2017 et devenu pour sa deuxième édition en 2022 “Femmes et des jeunes pour un Tchad sans faim” Neloum Mbaïgoto, s’est exprimée lors de cette cérémonie de campagne de plaidoyer. Pour elle, après 5 ans du premier lancement de la campagne de plaidoyer pour un Tchad sans faim avec les femmes rurales, les résultats sont satisfaisants. C’est pourquoi la coalition lance une deuxième édition élargie avec les jeunes. “Ce sont ces résultats qui nous poussent aujourd’hui à élargir la campagne de plaidoyer aux jeunes qui, avec les femmes constituent la plus grande tranche de la population tchadienne, car tous comme les femmes, les jeunes rencontrent d’énormes difficultés en ce qui concerne l’accès sécurisé à la terre et au moyen de production malgré leur nombre important dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage qui constituent les deux mamelles traditionnelles de l’économie tchadienne”, souligne Neloum Mbaïgoto. Avec ce monde en proie à d’énorme crise financière, dit-elle, sa coalition espère que la campagne femmes et jeune pour un Tchad sans faim qui est lancé sera un atout pour le gouvernement dans sa politique de réduction de la pauvreté et contribuera à la croissance économique du Tchad.
En lançant officiellement cette campagne de plaidoyer, le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme, Mahamat Assileck Halata a déclaré que cette initiative est le fruit de réflexion d’une vingtaine des organisations et acteurs de la société civile qui s’engagent à contribuer pour plus d’accès à la terre pour les femmes et les jeunes. L’objectif de changement que vise cette campagne est de promouvoir la participation des femmes et des jeunes tchadiens à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Tchad à travers un accès sécurisé en moyen de production que sont essentiellement la terre et le crédit préférentiel. “Ces deux éléments clés sont fondamentaux dans le processus de l’autonomisation de la femme et de la jeunesse chère à notre pays et sont clairement pris en compte par le politique de notre pays. Ce rappel est une interpellation à l’endroit de tous les acteurs nationaux et internationaux à mettre au centre de leur intervention de la problématique de l’autonomisation des jeunes et des femmes en vue d’alléger leurs souffrances et améliorer leurs conditions de vie, condition sine qua non pour booster la promotion de la femme et des jeunes avec des résultats concluant devant contribuer à l’atteinte des objectifs de notre plan national de développement partant des objectifs et de développement durable”, relève Mahamat Assileck Halata. Il prend l’engagement de soutenir cette campagne de plaidoyer pour l’accès des femmes et des jeunes à la terre jusqu’à l’atteinte de son objectif de changement parce que l’accès à la terre est un facteur essentiel et un moyen de production fondamentale sur le chantier d’amélioration de la sécurisation alimentaire et le renforcement de l’économie. C’est pourquoi, le ministre entend veiller personnellement pour que les femmes et les jeunes soient prioritaires dans le processus d’accès à la terre, tant en milieu urbain que rural. “Mon souhait le plus ardent est de voir cette campagne de plaidoyer innovante et multisectorielle arriver à faciliter et améliorer le droit foncier des femmes et des jeunes dans l’ensemble des régions du Tchad parce que là où il y a la femme il y a la vie et là où il y a les jeunes il y a de l’avenir”.
Un cahier de doléances a été remis lors de cette cérémonie par les représentants des jeunes et des femmes au ministre de l’Aménagement du territoire, et à la présidente de la coalition.
Initié en 2017 par un consortium des organisations de la société civile et dénommée “Pour un Tchad sans Faim” avec les femmes rurales, cette campagne a pu mobiliser tous les corporations politiques, administratives, traditionnelles et coutumières en faveur de l’accès sécurisé à la terre et au crédit préférentiel pour les femmes rurales. Elle a connu un succès à encourager, notamment par l’octroi de plus de 300 hectares des terres au bénéfice d’une vingtaine des organisations et groupements des femmes dans les provinces du Logone oriental, Mandoul et Mayo-Kebbi ouest. Quand le gouvernement du Tchad s’est engagé dans un processus de réforme foncière avec l’appui des partenaires techniques et financiers, cela a permis à l’Oxfam, l’un des partenaires, d’organiser une journée de travail sur la réforme du code domanial et foncier. De nouvelles bases sur le foncier ont été émises et cela a permis de redynamiser le mouvement. C’est ainsi qu’il est décidé d’élargir la campagne en une coalition qui inclut les femmes et jeunes autour du foncier qui est un facteur clé dans la production agricole au Tchad.
Modeh Boy Tresor