Les enseignants permanents de l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) observent une grève sèche et illimitée pour demander l’application d’un décret portant statuts de cette institution.
Pour cette dernière grève “sèche et illimitée”, déclenchée le 25 aout, la sous-section du syndicat des enseignants du Tchad (Set) de l’Injs relève trois points de revendications: le paiement d’un mois d’arriérés de frais de sujétion de 2016, l’application du décret 684, surtout en son article 8 qui stipule que “l’Institut national de la jeunesse et des sports est dirigé par un Directeur Général choisi parmi les hauts cadres de la Jeunesse et des Sports. Il est nommé par Décret pris en conseil des ministres”. Ce qui n’est pas le cas actuellement, d’après les grévistes qui pointent du doigt la nomination de l’actuel directeur général de l’Injs et de quelques chefs de services qui ne sont pas du domaine de la jeunesse et des sports, donc ne peuvent pas diriger l’Injs. C’est pourquoi ils demandent leur départ immédiat.
La valorisation des ressources humaines internes constitue le 3ème point de revendication de la sous-section syndicale.
Le directeur général de l’Injs Moussa Hassan Idibey, vomi par les syndicalistes, rétorque qu’il manque à ceux-ci de la déontologie syndicale, car leurs revendications, surtout l’application du décret 684 n’est pas objective. “Nous sommes une administration et nous avons l’obligation de faire en sorte que toutes les couches qui sont à l’Injs puissent travailler dans l’esprit de collaboration et de continuité de la formation. En dehors de la prime de sujétion qu’ils revendiquent, toutes leurs revendications ont été satisfaites. Mais à chaque fois que nous faisons de notre mieux pour satisfaire à leurs exigences, ils rajoutent d’autres points, notamment l’application du décret 684. Dans ce cas, on ne peut pas rester en dialogue. Or, nous leur avons fait savoir que notre priorité est de tout mettre en œuvre pour le bon déroulement de l’année en cours conformément au chronogramme établi”, explique-t-il.
En réponse au paiement d’un mois d’arriérés de frais de sujétion de 2016 que les grévistes revendiquent, Moussa Hassan Idibey estime qu’il date de quatre ans et nécessite la tenue d’une réunion du Conseil d’administration pour statuer. “Le budget de l’année 2020 est programmé pour une année, c’est-à-dire de janvier à décembre. Nous ne pouvons pas ajouter d’autres charges qui ne sont pas budgétisées”, souligne-t-il. Chose que ne comprennent pas les syndicalistes qui mettent un accent particulier sur l’application du décret 684. Ils ne veulent que le départ du Dg et de son directeur des études.
Arrivé aux affaires en novembre 2018, le Dg de l’Injs souligne qu’il n’a accusé aucun arriéré sur les salaires de son personnel. Mais pour les enseignants syndicalistes, lui et son directeur des études ne sont pas des hauts cadres du domaine de la jeunesse et des sport, comme l’exige le décret portant statuts de l’Injs. A cette question précise, “nous sommes des fonctionnaires de l’Etat, des cadres d’une institution et je crois que le départ d’une personne ou d’une autre ne nécessite pas une revendication par une grève sèche et illimitée”, réplique le Dg.
Grève sèche et illimitée, c’est ce que observe la sous-section syndicale de l’Injs malgré la reprise obligatoire des cours que décide la direction. Mais cette grève n’a pas empêché que les cours se déroulent à l’Injs. Les chefs de services se sont déployés dans les classes pour dispenser les cours.
Nadjidoumdé D. Florent &
Boré Wassa, stagiaire