Le ministre de la Santé a présidé le 16 octobre 2024, la cérémonie de l’ouverture de l’atelier d’informations, d’échanges et de plaidoyer, sur l’importance de l’introduction des vaccins contre les maladies respiratoires, la diarrhée et le paludisme au Tchad, chez les enfants de 0 à 5 ans.
Le ministre Abdelmadjid a dans son discours d’ouverture, rappelé que le contexte socio sanitaire tchadien est marqué par la prévalence des maladies épidémiques et endémiques en même temps. Le paludisme constitue le premier motif de consultation, d’hospitalisation et la première cause des décès au Tchad, ensuite les maladies respiratoires aigües, et la diarrhée. La prévalence de ces trois maladies impactent très négativement le système de santé du Tchad. “D’où l’intérêt d’introduire de nouveaux vaccins pour faire face, à ces défis multiples et variés. Il s’agit de l’introduction du vaccin pour le paludisme pour la tranche d’âge de 6 à 23 mois, par contre le vaccin contre le rotavirus pour la diarrhée, c’est de 0 à 23 mois jusqu’à 5 ans, ainsi que celui de la pneumonie” a précisé le ministre. Avant d’ajouter que le vaccin contre le paludisme sera introduit dans 25 districts sanitaires de cinq provinces, notamment les deux Logone, les deux Mayo Kebbi, et N’Djaména la capitale, avant de s’étendre progressivement dans tout le pays. Les deux autres vaccins concernent l’ensemble du territoire tchadien. “Dans notre démarche d’assurer la qualité et la disponibilité dans l’offre de soins, afin de réduire de façon drastique le taux de morbidité et de mortalité, nous pensons que ces trois vaccins vont contribuer à éviter les maladies évitables, par la vaccination. Le 10e chantier du programme du président de la République est réservé à la santé. Il s’agit de moderniser le système de santé et la vaccination est notre arme de frappe. Nous devons veiller à assurer la continuité des vaccinations de routine” a dit le ministre, qui a remercié les Partenaires techniques et financiers (Ptf), notamment l’Oms, l’Unicef et l’Agence Gavi, ainsi que les Ong nationales et internationales, qui appuient le système de santé tchadien, qui nécessite un effort collectif, puisque c’est l’offre et la demande. D’où l’intérêt de demander l’appui aux chefferies traditionnelles et leaders confessionnels, parce que sans eux, il sera très difficile d’atteindre l’objectif de sensibiliser à la base la population. La communauté doit être impliquée dans la cogestion du système de santé, dans la planification, la validation et la mise en œuvre de toutes les interventions. C’est pourquoi cette cérémonie a revêtue une importance capitale, au regard de la létalité liée à la diarrhée qui est très élevée. Ces trois maladies, diarrhée, infections respiratoires aiguées et le paludisme, sont des maladies très meurtrières pour la tranche d’âge de 0 à 5 ans, a rappelé le ministre.
Des plaidoyers tous azimut
Dr Antoinette Démian, la directrice du Programme élargi de vaccination (Pev), s’est réjoui de l’introduction de ces trois nouveaux vaccins dans le Pev de routine. Elle s’est appuyé sur le rapport 2023 produit par le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), pour axer son plaidoyer. En commençant par rappeler que les enfants, lorsqu’ils sont malades, constituent une charge pour la famille et la communauté, et que paludisme est le premier motif de consultation et la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans au Tchad. “En 2023, selon le rapport du Pnlp, le Tchad a enregistré 1.727.230 de cas confirmés de paludisme, dont 2.864 décès en milieu hospitalier. Pour ce qui concerne la pneumonie, les infections respiratoires aigües sont la troisième cause de consultation dans les centres de santé avec 209 115 cas, soit 4,44% et la troisième cause de mortalité après le paludisme et la malnutrition. Quant aux infections à rotavirus, Le Tchad a enregistré 190.105 cas de diarrhée et 188 décès ont été notifiés de janvier à décembre 2022. Chez les jeunes enfants, ces infections peuvent entraîner une déshydratation rapide, qui nécessite une prise en charge médicale urgent” a-t-elle planté comme décor alarmant, de la situation sanitaire des enfants.
Les attentes du ministère a-t-elle dit, sont de : “demander aux membres, fidèles, et administrés de soutenir activement les actions de communication et de mobilisation autour de la vaccination ; encourager les communautés à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme, la pneumonie, et le rotavirus ; utiliser les influences pour dissiper les rumeurs et rassurer les parents sur la sécurité des vaccins ; et sensibiliser lors des réunions communautaires, des causeries et des événements publics sur l’importance de la vaccination”. Sans oublier d’insister sur la nécessité d’appuyer les campagnes de communication en relayant les messages clés sur les avantages des nouveaux vaccins ; de mobiliser les familles pour qu’elles se rendent dans les centres de santé et participent aux efforts de vaccination ; et de collaborer avec les acteurs sanitaires pour assurer la réussite des campagnes de vaccination. “Faites de la vaccination des enfants une priorité dans vos discours, en insistant sur son rôle pour la santé publique” a plaidé Dr Antoinette.
Les partenaires du ministère adhèrent
Les représentants des partenaires techniques et financiers (Ptf) du ministère de la Santé publique, ainsi que ceux du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), des chefferies traditionnelles et des confessions religieuses, de l’association des pédiatres, des Ong nationales et associations qui œuvrent pour le droit et la protection de l’enfant, y compris mesdames la déléguée de la ville de N’Djaména auprès du gouvernement et la maire de la ville de N’Djaména, se sont relayés pour plaider et sensibiliser l’assistance, sur la nécessité de faire vacciner les enfants de 0 à 5 ans. L’on retiendra de l’intervention de la représentante de l’Oms, Dr Anya Blanche que “Nous n’avons pas les vaccins pour toutes les maladies, donc profitons de ce que nous avons. En tant qu’influenceurs, ne laissons pas les fausses rumeurs circuler, mais contribuons plutôt pour le bien-être de nos enfants” a-t-elle plaidé. Quant au représentant des chefferies traditionnelles, Tamita Djidengar, “Si on arrive à vulgariser le vaccin, c’est quelque chose d’important pour la population. Il faut pour cela mettre en place une stratégie de pénétration des milieux, c’est-à-dire descendre sur le terrain pour l’expliquer directement aux populations. Ce qui va anticiper sur ceux qui voudront inculquer des fausses informations”, pour compléter la représentante de l’Oms. Les autres partenaires présents y ont également soutenus chacun avec ses propos.
Roy Moussa