La boxe tchadienne renforce ses capacités

La Fédération tchadienne de boxe organise du 21 au 25 janvier 2022 au Céfod, un séminaire d’imprégnation sur les techniques de jugement et d’arbitrage en boxe, à l’intention de ses pratiquants.

“Après avoir formé treize entraîneurs de niveau 1, nous avons jugé opportun de compléter l’architecture managériale de notre fédération en formant des juges arbitres. Parce que j’avoue, nous n’avons aucun juge arbitre dans notre fédération et ce n’est pas normal”, explique son initiative, le président de la Fédération tchadienne de boxe, Djamon Domkréo. Avant de les envoyer composer l’examen de niveau 1 de juge arbitre, il estime qu’il faut leur donner des connaissances basiques, afin de multiplier leur chance de réussite le jour où ces jeunes composeront l’examen. 21 participants venus de différentes provinces du Tchad, dont trois filles, ont pris part à ce séminaire.

 

S’adapter au nouvel environnement

Les certificats d’arbitrage internationalement reconnus sont de niveau 1, 2 et 3, avec le niveau 3 considéré le plus haut. Pour le président de la fédération, il est question que ses poulains commencent par ce premier niveau, qui peut permettre à ceux qui réussiront d’être sollicités pour arbitrer des matchs de combat. Parmi les 21 participants, quelques-uns ont certes pratiqué la boxe et arbitré, mais de manière empirique. Les techniques ont évolué pendant qu’ils sont sur les anciennes notions. En guise d’exemple, il informe qu’“avant, il fallait trois juges arbitres par combat. Aujourd’hui, il en faut cinq. Et on jugeait au bout de trois minutes de combat, mais maintenant, on juge minute par minute, pour éviter aux faiseurs de malin d’attendre la troisième minute pour mettre le paquet et remporter quelquefois les combats”. Voilà pourquoi, il est nécessaire que ces jeunes soient imprégnés des techniques et connaissances nouvelles, pour leur permettre d’affronter l’examen pour l’obtention de leur premier certificat.

 

La boxe tchadienne moribonde

En ce qui concerne l’état des lieux de la boxe au Tchad, Djamon Domkréo informe que la boxe est à l’image du pays, c’est-à-dire sans moyens. Et c’est cela le grand problème aujourd’hui, reconnaît-il. “Nous faisons avec ce que nous obtenons puisqu’il n’y a pas de sponsor et la seule source de ressources demeure l’Etat. Or, l’Etat a d’autres priorités, mais il n’y a pas que la boxe. Les autres disciplines vivent les mêmes situations”, déplore amèrement le président de la fédération. Il ajoute que le président du Conseil militaire de transition a annoncé que 2022 sera l’année du sport, et “donc, nous attendons de le voir à l’œuvre, surtout qu’on nous donne les moyens et vous verrez qu’on va organiser des ateliers, séminaires, des galas de boxe et réorganiser également nos ligues”, projette-t-il. Pour le moment, informe le président, la fédération compte entre cinq à six ligues de N’Djaména et des provinces. Le problème relève-t-il, c’est que ces ligues n’ont jamais été restructurées depuis des années. C’est pourquoi, il ambitionne en ce moment d’organiser des descentes sur le terrain pour réorganiser ces ligues, afin qu’elles soient reconnues officiellement avec un bureau exécutif et des missions précises. Sinon ce sera le désordre lorsque la fédération va vouloir organiser son assemblée générale, alerte-t-il. Des individus sortiront de nulle part pour se prétendre membres de telle ou telle ligue pour créer le désordre. C’est pourquoi toutes les fédérations se retrouvent avec ces mêmes problèmes le jour de l’organisation de leur assemblée générale ordinaire ou élective. Djamon estime à une quarantaine le nombre des pratiquants de la boxe en provinces et à N’Djaména, toutes catégories confondues. Pour disposer des données exactes, il annonce que la fédération est en train de faire un travail d’identification et de recensement  de tous les boxeurs de N’Djaména, afin de disposer d’une base de données fiables, avant de descendre en provinces, notamment à Sarh, Moundou, Koumra, Doba, Pala, Laï.

Roy Moussa