La Cééac appelle au calme

À la veille de la fin de campagne électorale, le ministre congolais du Tourisme, représentant le facilitateur de la Commission économique des États de l’Afrique centrale (Cééac) du Tchad a rencontré ce 3 mai, les représentants des partis en lice de l’élection présidentielle à N’Djaména pour les rappeler au calme et de faire confiance à l’Agence nationale de gestion des élections (Ange).

“Pendant tout le temps de la campagne, vous avez observé le climat de paix et de concorde et je vous encourage à conserver jusqu’à la clôture de la campagne demain 4 mai. Mais nous déplorons les incidents constatés notamment de discours de haine, d’incitation à la violence et pense que le Tchad ne mérite pas ça”, relève le porte-parole de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il exhorte les candidats à sensibiliser leurs bases, particulièrement ceux qui se sont enrôlés et ont leur carte d’électeur de se présenter le 6 mai dans les bureaux de vote pour faire le choix de leur candidat.

Pour Didier Mazenga Mukanzu ministre congolais du Tourisme, il faut que les candidats donnent des informations sur la loi mise en place par l’Ange. “Qu’est-ce qui est prévu pour un électeur, comment l’élection va se passer, comment les électeurs vont se présenter dans les bureaux de vote ; et après le vote, de libérer les bureaux et de regagner leur domicile, et laisser l’Ange faire son travail jusqu’à la proclamation des résultats”, conseille-t-il. Selon lui, le message de paix, de cohésion, de l’unité doit primer et éviter le message de violence par ce que le Tchad n’a pas besoin de ça. Didier Mazenga Mukanzu a aussi rappelé l’objectif du facilitateur qui est celui d’accompagner tout le processus en organisant une élection libre, transparente et crédible. C’est pourquoi à la veille du scrutin pour le retour à l’ordre constitutionnel, la Cééac rappelle aux représentants des candidats présents à la rencontre que la seule bouche autorisée à publier les résultats de l’élection, c’est l’Ange.

Comme recommandé par le facilitateur, la fin de la rencontre, un message a été lancé à l’endroit des électeurs par les représentants des candidats qui n’étaient que 4 au lieu de 10 à cette rencontre.

Pour le représentant du candidat Yacine Abdramane Sakine du parti Réformiste, Dr Fourissou Bibilla Marcel, la question de la crédibilité de l’Ange était beaucoup plus autour de la table lors de cette rencontre, mais son parti reste confiant puisque c’est à la publication des résultats définitifs qu’ils vont juger la crédibilité ou sinon la sincérité de l’Ange.

Felix Djelassem représentant le candidat du parti “Un nouveau jour” de Djimasngar Nasra, a quant à lui, fait comprendre au représentant du facilitateur qu’il y a eu des agissements de la part de l’Ange et le constat est aujourd’hui à un jour de la fermeture de cette campagne électorale il est de bon escient que l’Ange et les candidats soient tous soumis aux pertinentes dispositions du Code électoral. Pour lui, sur la question de la photographie des procès-verbaux, comme le dépouillement est public cela ne devrait pas poser un problème. “Mais le facilitateur nous a fait comprendre que pour prévenir des crises postélectorales qu’il serait judicieux de faire confiance à l’Ange. Quelque chose qui nous a difficilement convaincu. C’est pourquoi les délégués les représentants que nous allons envoyer dans les différents bureaux de vote, je leur conseillerais vivement de disposer des blocs-notes et de prendre soigneusement note de tout ce qui sera rendu public comme résultats pendant le dépouillement dans les différents bureaux de vote. Et cela nous permettra de toute façon à avoir notre résultat” précise-t-il.

Même son de cloche du côté du parti Astre du candidat Alladoum Djarma Baltazar représenté par Daye Bangam Jean-Claude, les questions de crédibilité, de l’indépendance ou de l’impartialité ont été discutées, mais si on demande de faire confiance à l’Ange, cela n’exclut pas de le contrôler.

Pour Djegoltar Armand représentant du candidat de la coalition pour un Tchad uni Mahamat Idriss Déby Itno, la question de filmer les procès-verbaux est revenue plusieurs fois lors de cet échange avec le facilitateur mais selon lui, cette question en réalité n’a pas lieu d’être. “Si dans le bureau de vote, les voix sont lues, le procès-verbal est lu, les représentants ont signé, ce n’est pas en filmant qu’on fait de la crédibilité ou de la transparence. La transparence est déjà là et en plus de ça le procès-verbal filmé et mis sur les réseaux sociaux ne sert pas de preuves du tout en droit.