A l’instar de la communauté douanière internationale, qui célèbre le métier tous les 26 janvier, les douaniers tchadiens ont saisi l’occasion pour réclamer des réformes profondes de leur secteur d’activité.
“Relance, renouveau, résilience : la douane au service d’une chaîne logistique durable”, tel est le thème préalablement défini par le secrétariat général de l’Organisation mondiale des douanes. Autour de cette thématique, les agents de douane du Tchad ont échangé et pris des engagements.
Avant d’entamer les débats, le directeur général adjoint de la douane, Djérambété Justin rappelle l’importance des assises. “Le plus important dans une célébration n’est pas de participer à une édition avec les réceptions qui suivent, mais, que les différents acteurs (gouvernement, agents des douanes, opérateurs économiques, etc.) s’approprient les différents thèmes des célébrations, qu’ils en fassent un véritable programme et qu’ils les mettent en œuvre en vue de promouvoir les transformations”, souligne-t-il. Le Dga ajoute que la mise en application des conclusions issues des débats implique un changement radical de comportement et de mentalité de tous les acteurs de la chaîne et l’abandon total des méthodes archaïques qui ont caractérisé pendant longtemps le secteur des douanes.
Pour Djérambété Justin, le service des douanes et des droits indirects célèbre depuis un bon moment cette journée avec des thèmes pertinents, mais, demeure toujours à l’état primitif. “Malgré l’apparition et l’utilisation systématique des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) à travers le monde, notre organisation et fonctionnement sont restés à l’état élémentaire. Nos moyens et modes d’interventions dans la procédure de dédouanement sont et demeurent de type ancien, comme si le mouvement de la transformation et de la modernisation nous a épargnés”, constate-t-il. Pour cela, il exhorte les acteurs de la douane à s’interroger sur le degré de l’appropriation de ces thèmes et leurs gains afin de se mettre sur le chemin de la mondialisation.
“Tout effort engagé dans le sens de la réforme ou de la modernisation de ces processus et de ses pratiques est sujet à contestation tant de la part de nous-mêmes, les agents de la douane, que des usagers du service public. Et pourtant, notre environnement nous impose une transformation quotidienne adaptée à la nécessité du commerce international dans la réalisation d’objectifs du développement”, poursuit-il.
La secrétaire d’Etat aux Finances et au budget, Alixe Naïmbaye Ndolenodji, souhaite que la réflexion autour du thème de la célébration de cette année et une meilleure communication puissent aider à changer la perception du douanier et de sa mission. Car, pour elle, bien souvent, du douanier l’on ne retient caricaturalement que les aspects répressifs comme la taxation, la confiscation des marchandises, qui ne sont pourtant pas sa mission de base, mais, juste un pan correctif de son travail. “Le rôle important de la douane dans la sécurisation des flux humains et marchands, la prospérité des Etats et de leurs citoyens autant que de leurs entreprises, rehaussés annuellement par la célébration de la journée internationale des douanes, mérite d’être reconnu de manière plus linéaire et constante afin d’encourager les professionnels et de sensibiliser les interlocuteurs à tous les niveaux”, a-t-elle rappelé.
Bilan des célébrations
Selon les organisateurs de cette célébration, les thèmes retenus chaque année depuis 2016, ont permis d’obtenir de meilleurs rendements, tels que l’informatisation de certains bureaux de la douane, la mise en service d’un scanner à Nguéli , la construction en cours de plateforme de scannage à Moundou, à Adré et à Daboua, le paiement à travers Airtel Money des droits et taxes dans certaines localités n’ayant pas une agence de banque et l’implémentation dans le Sydonia de la version 2017 du tarif import de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).
Ces résultats, estime la secrétaire d’Etat aux Finances et au budget, sont un formidable exemple d’efforts fournis, en dépit de la modestie des moyens. “Nous profitons de l’occasion pour réitérer notre disponibilité à déployer toute l’énergie nécessaire, afin de trouver les moyens d’accompagnement pour soutenir le processus résolument engagé de la modernisation et donc de l’amélioration des performances de la douane”, rassure Alixe Naïmbaye Ndolenodji.
Nadjindo Alex
