La responsabilité sociale du journaliste

La Maison des médias du Tchad (Mmt) et l’Union des journalistes tchadiens (Ujt), organisent un atelier du 15 au 18 novembre 2022 autour du thème « La responsabilité sociale du journaliste et le rôle d’un observatoire des médias ».

Une cinquantaine de participants des médias public et privé, des organisations professionnelles de la communication a été conviée. Les sous-thèmes qui seront développés durant les quatre jours sont les suivants :  Discours de haine et ses impacts sociaux ; le rôle social du journaliste et ses enjeux à l’ère du numérique ; contribution des médias à l’unité nationale ; les conséquences du non-respect du code d’éthique, de la déontologie et de la loi ; l’apport du code d’éthique et de déontologie du journaliste tchadien dans la prévention des dérapages médiatiques ; les grandes entorses du code d’éthique et de déontologie dans l’exercice du journaliste au Tchad ; le rôle de l’observatoire de la déontologie, de l’éthique des médias au Tchad (Odemet) dans un exercice professionnel du journalisme au Tchad et le monitoring pour l’autorégulation. A l’issue de l’atelier, la composition de la nouvelle équipe de l’Odemet sera dévoilée en même temps que son installation.

 

Eviter le discours de haine dans le traitement de l’information

Le président de la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama), Abderamane Barka Abdoulaye Doningar qui a ouvert les travaux relève qu’ « il est évident que les médias ont pour rôle d’informer, d’éduquer et de distraire. Mais cette mission se retrouve déviée, plutôt renversée, lorsque par des prises de positions partisanes, le journaliste s’implique dans l’évènement, en devient acteur ». Il explique que les prises de positions partisanes ayant précédé et suivi les manifestations du 20 octobre 2022, juste au sortir du Dnis, rappellent à cette nécessité qu’en plus de promouvoir un dialogue permanent, il faut surtout cultiver, semer dans les cœurs et les esprits des citoyens, l’amour du prochain, pour une cohabitation pacifique durable. Abderamane Barka rappelle que le journalisme est un couteau à double tranchant, parce qu’il peut couper autrui, c’est-à-dire simplement la société, tout comme il peut couper le journaliste lui-même qui en abuse, le manipule mal, l’exerce dans l’ignorance de son art. « Car déjà, l’information est un couteau tranchant, peut-être pas seulement double, mais plutôt à multiple tranchants, suivant les dimensions que l’information peut servir et desservir des intérêts personnels de celui qui la dispense et, à la fois ou non, servir ou desservir la société à laquelle il la destine », prévient-il.

C’est pourquoi, dit-il, pour parer à toutes éventualités consécutives à un abus de ce grand pouvoir, le monde entier avec en tête les Nations unies, place les media en première ligne dans sa grande lutte contre le discours de haine et ses conséquences très néfastes pour la société.

Roy Moussa