La santé publique bradée

Le Syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la santé du Tchad (Syntasst) dénonce le bradage de la gestion de quatre hôpitaux à une entreprise commerciale.

Une fiche établi par le Syntasst dit non à la privatisation des hôpitaux et autres structures sanitaires publics. “L’État, sans aucune expertise, a bradé des entreprises publiques à 1 franc symbolique alors que parmi elles certaines sont d’une saine santé financière. L’acquéreur, proche des gouvernants, a obtenu cette concession comme cadeau”, constate le Syntasst.

En effet, le 17 juin 2022, une convention cadre de partenariat a été signée entre le ministère de la Santé publique et de la solidarité nationale. Au bas du document, ont apposé leurs signatures, le ministre de la santé, Dr Abdelmadjid Abderahim Mahamat et le directeur général de la société “Nikefa” pour le commerce général et les équipements médicaux représenté par son directeur général, Mahamat Abakar Ahmat. La convention a pour objet de définir les dispositions et les modalités générales de la collaboration entre le ministère de la Santé publique et de la prévention (Mspp) et la société Nikefa pour la mise en œuvre des activités d’appui sanitaire au profit de quatre délégations sanitaires provinciales : N’Djaména, Logone oriental, Batha et le Mayo-Kebbi Est.

D’abord, la convention stipule que le ministère de la Santé publique autorise l’entreprise Nikefa à doter les hôpitaux des matériels et consommables ; le même permet à Nikefa d’installer une administration au sein des hôpitaux. Ensuite, les recettes des hôpitaux qui se désengageront à travers les collectes qui proviennent des examens seront au profit de Nikefa. Ainsi, c’est Nikefa alors qui versera à la fin de chaque mois, les 50% de ces recettes encaissées aux hôpitaux. Le contrat est d’une durée de quatre ans.

“La privatisation est soumise aux règles de la loi des finances mais la convention susmentionnée accorde des facilités à Nikefa au détriment du Trésor public car elle introduit la notion d’exonération sur tout produit que Nikefa aura importé pour son exploitation dans les hôpitaux”, observe le Syntasst. A ce sujet, les syndicalistes lancent donc un vibrant appel aux organisations des droits de l’homme, aux hommes politiques, aux associations et les organisations internationales soucieuses de la santé des populations à intervenir pour sauver qui peut encore être sauvé.

Le secteur de santé publique est un domaine très sensible. Quelles études de faisabilité a-t-on effectuées pour brader un secteur aussi vital qu’est la santé ? Cette forfaiture va emplir les poches d’un groupe d’individus et pénaliser les populations tchadiennes, dénonce avec vigueur le Syntasst.

Minnamou Djobsou Ezéchiel