L’ambassadrice Kade Ndilguem Elisabeth, décédée en poste à Ouagadougou (Burkina faso) le 7 janvier dernier, des suites de maladies, a été inhumée le samedi 16 dans son domaine de Koundoul, situé à 25km de N’Djaména. Elevée à titre posthume au grade de Commandeur de l’ordre national du Tchad, ses obsèques ont été marquées par trois temps forts.
Le pasteur Naguéral Toidi, qui a officié la cérémonie à domicile, a choisi un message tiré du livre 1 théssalonissien, chapitre 5 verset 18. L’on retiendra du témoignage d’Assoum Guigbé Balbasse, l’unique fille de la défunte, ces propos: “Il y a une chose que ma mère m’a apprise toute petite, c’est que Christ est un roc inébranlable sur lequel nous devons apprendre à nous tenir dessus. Quand j’étais arrivée à Ouaga, elle ne parlait plus, donc je n’ai pas pu communiquer avec elle. Mais, c’est par des témoignages et nos conversations antérieurs. Et le message qu’elle prônait quelques mois plus tôt, était l’amour et le pardon. A l’hôpital, elle a demandé à la nièce qui était à son chevet, de lire trois fois le livre de psaume 23, puis de chanter les cantiques et ensemble elles ont adoré le Seigneur. Puis, un pasteur est venu lui rendre visite et elle a demandé et obtenu à communier. Après cela, on l’a mise sous oxygène. Maman avait un problème, depuis toujours, de détresse respiratoire et trainait une angine depuis 30 ans et un problème de gastrite. Donc, ce sont ces problèmes qui l’ont amenée auprès de son Seigneur. Le dernier message qu’elle avait laissé à sa nièce, c’est qu’on devrait être toujours dans la présence de Dieu et qu’on ne devrait pas se détourner de la voie de l’éternel. Elle demande pardon à ses collaborateurs, parents et connaissances qu’elle aurait blessés. Je remercie le Seigneur de l’avoir gardée dans sa parole jusqu’à la rappeler auprès de lui”.
Distinction à titre posthume
Pour des raisons de mesures sanitaires, une partie restreinte de la famille, s’est rendue à la morgue pour assister à son élévation, à titre posthume, au grade de Commandeur de l’ordre national du Tchad, par le ministre secrétaire général de la présidence, Kalzeubet Pahimi Deubet. Suivie de l’oraison funèbre lue par le directeur général du ministère des affaires étrangères, Fadlassid Ali Nafa. L’on retiendra que feu Kade Ndilguem Elisabeth, née le 28 novembre 1954, à Sarh, a fait ses études primaires et secondaires dans la même ville, sanctionnées par le Cepet, Bepct et le Bac A4 en 1977. Le cycle supérieur l’a conduite dans les universités du Tchad, du Bénin et du Togo, avec à la clé une licence en droit et une maitrise en droit privé (1977-1979). Elle s’est investie et a mené plusieurs activités entre 1980 et 1987. Intégrée à la fonction publique en mars 1988, elle a occupé plusieurs postes, avant d’être nommée en 1998 directrice du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, puis, conseillère du ministre du département, en 2003 et, en même temps, rapporteure générale des directeurs généraux du travail et de l’emploi des Etats de l’Afrique francophone. Auteure de deux ouvrages, dont “le travail des enfants: exploitation ou processus de socialisation” et “le droit de la femme travailleuse”, la regrettée accède par la suite à des hautes fonctions, notamment conseillère technique à la présidence de la république chargée de la fonction publique, de l’emploi et du travail (2013-2016), secrétaire d’Etat aux affaires étrangères (août 2016-février 2017), ministre de la femme, de la famille, de la protection de la petite enfance et de la solidarité nationale (février à décembre 2017) et Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire du Tchad auprès de la république du Burkina Faso, avec juridiction sur le Bénin et le Togo, jusqu’à sa mort. Au titre des distinctions, elle avait été élevée au grade de chevalière de l’ordre national de mérite du Tchad, reçu la médaille de distinction, décernée par le Cipres et celle décernée par les autorités burkinabé.
Plusieurs témoignages concordants et hommages lui ont été rendus, pour ces qualités humaines, professionnelles, managériales, son sens élevé de solidarité et de leadership. Paix à son âme!
Roy Moussa
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