Lancement du Plan de réponse humanitaire

La ministre de l’Action sociale, de la solidarité nationale et des affaires humanitaires, Fatimé Boukar Kossei, a lancé officiellement le document relatif à l’aperçu des besoins humanitaires et le Plan de réponse 2024 au Tchad, le 11 mars 2024. Un milliard 125 millions de dollars sont sollicités pour y faire face.

La cérémonie est organisée en collaboration avec la Coordinatrice résidente du système des Nations-unies, par ailleurs coordinatrice humanitaire, en présence du représentant des donateurs, des partenaires, des Ong nationales et internationales et les organisations de la société civile. Au cœur du lancement est la situation humanitaire actuelle au Tchad, dont les besoins nécessitent des moyens conséquents, au regard de la multiplication des crises dont la récurrence inquiète. Il est relevé que cette année 2024, six millions de personnes sont dans le besoin d’une assistance humanitaire, parmi lesquelles 4,6 millions sont ciblées dans le cadre de la réponse humanitaire prioritaire. Ces besoins sont exacerbés par des défis structurels qui nécessitent des programmes de résilience et de développement, afin de résoudre les causes profondes de vulnérabilité. Ces besoins découlent de plusieurs crises, notamment l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ; les conflits inter et intracommunautaires ; les effets des changements climatiques ; les urgences sanitaires et mouvements forcés de populations.

Pour le chef de bureau d’Ocha Tchad, Dieudonné Bamouni, ce lancement est un cadre de présentation formelle des besoins humanitaires prioritaires et un outil de coordination du document de mobilisation des ressources, pour s’inscrire dans la dynamique du cadre de développement national, qui s’aligne sur les stratégies de cadre de coopération entre les nations unies et le gouvernement du Tchad. Il vise à stimuler l’attention du gouvernement et de ses partenaires, sur les besoins humanitaires prioritaires, les plans de réponse et les besoins financiers nécessaires requis pour cette réponse humanitaire de l’année. C’est pourquoi il a été passé en revue, les réalisations 2023 “avec un taux de financement le plus bas, sur les 5 dernières années, 36% de couverture, soit 335 millions de dollars reçus, sur les 920 millions de dollars requis. Ce niveau de financement doit nous interpeller sur notre façon de travailler pour relever les défis humains et soulager la souffrance des populations”, a-t-il reconnu et alerté.

 

Un milliard 125 millions de dollars sollicités

Le représentant des donateurs, Lucas a abondé dans le même sens, pour justifier la hausse de la subvention. Il a relevé que tous les ans, le Tchad fait face à une variété de crises humanitaires, qui se répète année après année. Et la multiplication de ces crises actuelles a pour conséquences un record de besoin qui requiert la mobilisation urgente de toutes les parties prenantes, notamment l’état, les bailleurs humanitaires, acteurs au développement et institutions financières internationales. “Le nombre de personnes qui seraient en situation nutritionnelle aigüe atteindrait 2,9 millions cette année 2024. C’est 35% de plus que l’année dernière et 90% de plus que la moyenne des 5 dernières années. En plus des menaces liées aux conflits intercommunautaires, des aléas climatiques et les risques d’épidémie (…) En 2024, le montant des financements requis atteint un milliard 125 millions de dollars”, informe-t-il. Puis il précise qu’entre augmenter le budget et combler le manque de financement, il convient de plaider pour que les bailleurs non traditionnels très peu présents, augmentent leur contribution, sachant bien que l’aide humanitaire n’est pas la réponse appropriée. Lucas prévient qu’il est nécessaire d’intensifier le travail au niveau de l’état et de tous les différents partenaires, pour une solution durable à travers une bonne approche et conseille : “Une veille humanitaire efficace devra être maintenue pour anticiper et prévenir des nouvelles crises”.

Deux séries de présentations projetées relatives au contexte et chiffres clés ont appuyé les plaidoyers faits à cet effet.

 

Un engagement collectif s’impose

“Les réponses de ce plan de réponse se concentrent sur les besoins prioritaires des plus vulnérables, dans les différents secteurs de l’assistance humanitaire. Le plan de réponse 2024 met en exergue les principales crises multidimensionnelles qui nécessitent une assistance humanitaire pour tous”, focalise l’attention de l’assistance, Mme Violette Kakyomya, coordinatrice résidente du système des Nations-unies et coordinatrice humanitaire. De façon stratégique poursuit-elle dit, ce plan de réponse vise trois objectifs : “réduire la mortalité et la morbidité au niveau de 3,3 millions de femmes, filles, garçons et hommes touchés par une crise dans les provinces les plus affectées ; améliorer l’accès sur les services sociaux de base ; et renforcer les capacités de prévention, préparation et résilience aux chocs des populations les plus vulnérables”. Or, fait-elle observer, les ressources au niveau global sont limitées par la multiplication des foyers de crises à travers le monde. C’est pourquoi, elle exhorte les acteurs dans leur ensemble, à un engagement collectif pour soutenir ce plaidoyer de mobilisation des fonds.

La ministre de l’Action sociale, de la solidarité nationale et des affaires humanitaires, Fatimé Boukar Kossei, dans son discours de lancement, demande également à toutes les parties prenantes, de soutenir les plaidoyers pour renforcer les actions d’urgence, de développement et de consolidation de la paix.

Roy Moussa