L’Assemblée nationale procède, ce mercredi 19 août 2020, à l’examen et à l’adoption du projet de loi de finances rectificative pour l’année 2020. Un budget jugé réaliste par le gouvernement mais, comme toujours, tributaire de la générosité des partenaires techniques et financiers du Tchad
C’est au cours d’un conseil de ministres tenu le 3 août 2020, que le gouvernement a adopté le projet de loi de finances rectificative pour l’exercice en cours. L’adoption de ce texte, selon le ministre des Finances et du budget, Tahir Hamid Nguélin, se justifie par la survenance brusque et dramatique de la pandémie de la Covid-19, qui a entraîné l’effondrement de l’économie mondiale à travers la chute des matières premières dont le pétrole.
Pour le Tchad, en dépit de la prise des trains de mesures par le gouvernement, les conséquences de la pandémie agonisent encore l’économie nationale. De ces mesures, l’on peut retenir entre autres, la levée progressive des abattements sur les salaires des fonctionnaires, la mise en place d’un fonds de 30 milliards de francs CFA pour l’entreprenariat des jeunes, le paiement d’un montant de 5 milliards de francs CFA au titre de capital décès, la mobilisation de 25 milliards de francs CFA dans le cadre de la sécurité alimentaire, etc.
Ainsi, la loi de finances rectificative vise à apporter des réponses à la conjoncture socioéconomique, sanitaire et sécuritaire que traverse le pays. Au plan macroéconomique, elle est conçue sur la base des hypothèses suivantes: le taux de croissance de PIB rectifié passe de 3,4% à 0,5%, la production pétrolière réduite de 150 953 barils par jour à 147 408 barils.
De manière chiffrée, les recettes budgétaires décroissent de 1 209 à 1 136 milliards de francs CFA, alors que les dépenses augmentent de 1 052 à 1 196 milliards de francs CFA. Cela dégage un déficit budgétaire d’un peu plus de 60 milliards de francs CFA, non compris le règlement des arriérés intérieurs à hauteur de 165 milliards de francs CFA la capitalisation des banques pour 14 milliards de francs CFA, l’amortissement de la dette intérieure et extérieure pour 97 milliards de francs CFA et l’abondement du compte de lissage des prix et de la production pétrolière à hauteur de 10 milliards de francs CFA.
“Ces différents gaps seront financés par les appuis budgétaires des partenaires, les prêts projets et prêts bancaires, ainsi que par de nouvelles émissions de titres publics sur le marché régional et par l’allégement du service de notre dette extérieure à hauteur de 27 milliards de francs CFA”, projette le ministre des Finances.
Mais comme l’a bien souligné Tahir Hamid Nguélin, un budget n’est qu’un catalogue d’engagement et une galerie d’espérances. Sa réalisation dépend du respect des règles gouvernant la dépense et la comptabilité publique.
ANG