Le Coraf en Assemblée générale à N’Djaména

Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement (Coraf) tient depuis hier, mardi le 25 janvier, sa 13e Assemblée générale à N’Djaména.

Placée sous le thème “accroitre la présence du Coraf en Afrique centrale pour une meilleure prise en compte des besoins en recherche et développement agricoles”, l’Assemblée qui se déroule du 25 au 27 est, selon le Directeur général de l’Institut tchadien de recherche agronomique pour le développement (Itrad), Yassine Doudoua, un aboutissement d’un travail collectif entrepris depuis juin 2020. Pour lui, le Coraf compte renforcer ses activités en Afrique centrale et espère que les réflexions issues de ces assises permettront de partir de N’Djaména avec d’efficientes solutions au profit des populations des deux régions d’Afrique centrale et ouest.

Dr Ângela Moreno, présidente du conseil d’administration (Pca) du Coraf remarque que jamais dans l’histoire, la région n’a fait face à des défis aussi complexes. “Même avant la pandémie du Covid-19, qui a causé un stress énorme à nos économies, notre région faisait déjà face à des défis majeurs comme les changements climatiques et l’insécurité”, relève –t-elle tout en reconnaissant que malgré les progrès enregistrés au cours des dernières décennies dans le développement des systèmes alimentaires, les défis demeurent. C’est l’exemple du taux de chômage élevé chez les jeunes, du secteur privé peu développé, du commerce régional mal organisé, de la mécanisation agricole inadéquate ; du manque de gestion des droits de propriété intellectuelle, de la dégradation des ressources naturelles, de la faible compétitivité dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage et des faiblesses des politiques agricoles.

Selon la Pca, il n’y a pas de solution magique car s’appuyant sur l’exemple de l’Israël de par sa position géographique, mais à force des innovations et surtout avec l’évolution de la technologie, Israël produit à ce jour, suffisamment de nourriture à toutes les périodes de l’année pour nourrir sa population et même exporter le reste. Elle a également souligné le cas de la chine, de l’Inde et du Brésil qui sont des pays à économies émergentes ayant tiré parti de la science, en investissant pour transformer le secteur agricole. “ Nous pouvons aussi le faire dans le sahel, en Afrique centrale et celle de l’ouest”, suggère-t-elle.

Le ministre d’État tchadien, chargé de la réconciliation nationale et du dialogue, Acheick Ibn Oumar trouve que le choix du thème de l’Assemblée générale du Coraf est annonciateur de la volonté de cette institution à doubler des efforts pour rehausser le niveau de la recherche agricole dans la sphère de l’Afrique centrale confrontée comme beaucoup de pays, aux phénomènes nouveaux de changement climatique et de l’épidémie du Covid-19. “ Vous êtes sans ignorés que la somme de toutes ces contraintes porte sérieusement entorse à l’effort de nos laborieux producteurs qui ne cessent de développer des résiliences”, évoque le ministre. “ pour nos pays de l’Afrique centrale, l’occasion est plus que jamais venue à travers cette assemblée, d’égrener les maux qui nous retardent par rapport à d’autres sous-régions et de définir clairement les stratégies qu’il convient d’adopter afin d’améliorer les capacités de nos scientifiques à générer des connaissances et technologies pouvant contribuer durablement au développement de notre sous-région.”, encourage-t-il.

Le conseil ouest et centre africain pour la recherche et développement est une institution sous-régionale créée en 1987. Il regroupe des institutions nationales de recherche agricoles de vingt-trois (23) pays dont l’Institut tchadien de recherche agronomique pour le développement.

L’Assemblée générale de N’Djaména a pour but de faire le point sur les activités prévues à la dernière assemblée tenue à Dakar au Sénégal, surtout examiner et adopter des plans stratégiques adaptés à l’objectif visé qui permettraient à la région de tirer profit des fruits de la recherche et de la science afin de relever les nouveaux défis de l’agriculture. Plus spécifique, un nouveau plan stratégique pour étendre la présence du Coraf en Afrique centrale sera examiné.

Minnamou Djobsou Ezéchiel