Au cours d’une conférence de presse conjointement animée le 18 janvier avec le ministre tchadien des Finances, le chef de mission du Fonds monétaire international (Fmi) au Tchad annonce que l’aide de son institution au Tchad pour sortir de la crise se poursuivra.
Pour le chef de la mission du Fmi au Tchad, Edward Gemayel, son équipe est venue discuter de la situation et des perspectives de l’économie du Tchad, de revoir la performance en 2021 et les réformes à entreprendre pour 2022. Cette descente sur le terrain fait suite à l’approbation du nouveau programme triennal avec le Tchad du Conseil d’administration du Fmi. “Nous espérons que ce programme doit premièrement aider le Tchad à réaliser des réformes afin de sortir de sa crise, deuxièmement, pouvoir aussi aider à faciliter la restructuration de la dette extérieure du Tchad. Troisièmement, attirer des investissements et encourager les partenaires à contribuer à la croissance du développement du Tchad”, rassure Edward Gemayel. Il rappelle que le Tchad passe par une période très difficile depuis ces deux dernières années et qu’en 2021 il n’y a pratiquement pas de croissance. “L’inflation était négative et le pays fait et continue à faire face au choc causé par la pandémie du Covid, le problème sécuritaire, le changement climatique, la volatilité au niveau du prix de pétrole, le problème de famine dans certaines régions du pays, etc.”, constate-t-il. Il estime que sans tous ces chocs, dans les quatre ou cinq années à venir, le produit intérieur brut du Tchad aurait augmenté d’environ 4 à 5 milliards de dollars. Edward Gemayel espère que le programme que le Fmi déroule au Tchad va lui permettre de sortir de la dette et attirer des investissements afin de contribuer à son développement. Mais il pense que trois acteurs doivent travailler ensemble afin de pouvoir aider le Tchad à sortir de cette crise. “Le premier acteur est le Tchadien lui-même, c’est-à-dire le gouvernement qui doit décider de faire des réformes budgétaires, de gouvernance, de transparence, du secteur bancaire en place ; le deuxième acteur est le créditeur du Tchad qui nous assure être prêt à restructurer la dette du Tchad et le troisième, ce sont les partenaires du Tchad”.
Le ministre des Finances et du budget, Tahir Hamid Nguilin estime que le gouvernement s’est convenu avec le Fmi de manière ferme à réaliser d’ambitieuses réformes sur plusieurs ordres relatifs à l’amélioration du climat des affaires et à l’attractivité du Tchad. Pour lui, son ministère a pris différentes mesures pour faciliter la création des entreprises. Des facilités et des avantages sont ainsi accordés aux micro-entrepreneurs, aux industries, aux jeunes entrepreneurs sans oublier l’amélioration de la facilité et la simplification de la relation entre l’Etat, les impôts, la douane et les contribuables. Tahir Hamid Nguilin annonce que “le Tchad a apuré une grande partie de sa dette et que le stock ne fait que baisser d’année en année. L’essentiel des projets qui étaient à l’arrêt ont démarré, le climat des affaires est au bon niveau avec la création de plusieurs petites entreprises sans oublier l’exonération totale des taxes sur l’énergie renouvelable qui a permis de réduire son prix sur le marché”.
Il annonce également par ailleurs que désormais, l’Impôt général libératoire (Igl) va être partagé à 50% entre les communes du Tchad, et cela va être recouvert d’une manière conjointe entre les impôts, les communes via mobile banque. Le ministre des Finances trouve normal que le Tchad surclasse la Guinée équatoriale sur la répartition du Pib des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) à cause de tout ce que le pays dispose (la taille du pays, le nombre d’habitants, l’effectif de son cheptel, etc.). Il se satisfait que le Tchad soit presqu’au même niveau du Pib que le Congo.
Modeh Boy Trésor