Le judo tchadien en stage de haut niveau

La Fédération tchadienne de judo organise du 23 mars au 5 avril prochain, un stage de haut niveau à l’endroit des judokas de l’équipe nationale, des entraîneurs et arbitres. Ce stage est en prélude à la participation du Tchad au championnat d’Afrique senior de judo, qui se déroulera en mai 2022 à Alger (Algérie).

C’est le premier stage organisé au centre d’entraînement baptisé “Dojo régional Me Dalou Ladar”, en hommage au regretté parmi les pionniers de la discipline. Ils sont une trentaine de judokas, entraîneurs et arbitres, dont les grades vont de la ceinture orange à la noire. Parmi ceux-ci, on note huit présences féminines (3 ceintures noires, trois ceintures marron, une ceinture verte et une ceinture orange), dont Carine Ngarlemdana qui a participé aux jeux olympiques de Londres en 2012. Une absence remarquée parmi la trentaine des participants à l’ouverture officielle, est celle de Memneloum Demos qui a représenté le Tchad aux derniers Jo de Tokyo l’année dernière.

Des experts internationaux sollicités
Le stage est animé par des experts africains de haut niveau du judo. Notamment, les experts en coaching de la Fédération internationale de judo, le Camerounais Me Moussima Ewané Franck, pour l’encadrement des entraîneurs, le Sénégalais Me N’Diaye Cheikh Sadibou, ancien directeur technique national du Sénégal pour les judokas et le tchadien Me Djermah Ouaiddo, expert en arbitrage. “Cette opportunité offerte (…) intègre la vision de notre département ministériel et suivant la signature des conventions objectives avec les différentes fédérations nationales sportives, comme credo à la qualification aux jeux olympiques de Paris 2024”, a informé Mbaïgolmem Sébastien, le secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports. Pour lui, ce stage vient à point nommé, pour booster la préparation du Tchad aux jeux d’Afrique d’Alger de mai prochain, avec pour objectif de hisser haut le tricolore national. Il a également exhorté la fédération à organiser un séminaire de restitution aux termes du stage à l’endroit de ceux et celles de la discipline qui n’ont pas eu la chance de participer, aux fins de transmettre et partager ces connaissances, dans l’optique de préparer la relève et assurer la pérennité du judo tchadien.

Objectif Alger 2022
“Pour une première fois, nous organisons un stage de haut niveau de judo dans une salle, offerte par la Fédération internationale de judo, qui répond aux normes internationales, dans un environnement adéquat qui permet de promouvoir et développer le judo au Tchad”, se réjouit Me Abakar Djermah Aumi, le président de la Fédération tchadienne de judo. Selon lui, on ne peut pas prétendre avoir des judokas de haut niveau, capables de représenter le Tchad au niveau continental ou mondial, si on n’a pas des entraîneurs et arbitres qui ont des compétences pour encadrer les judokas, afin de réaliser leur rêve d’accéder au sommet des grandes compétitions. Pour Me Abakar Djermah, les trois entités que sont les judokas de l’équipe nationale, les entraîneurs et arbitres ne peuvent avancer, collaborer, développer et promouvoir le judo au Tchad, que si elles atteignent le haut niveau ensemble. Si le niveau du judo africain doit atteindre le niveau mondial, il faut que le niveau du judo dans chaque pays africain soit développé. Pour cela, il faut se référer au code moral du judo qui enseigne les vertus que sont la modestie, le contrôle de soi et l’honneur, conclut-il. L’objectif recherché doit être le même pour les trois entités. Celui d’atteindre les hauts sommets lors du championnat d’Afrique senior de judo d’Alger en mai 2022, soit dans moins de deux mois.
L’on se souviendra que dans cette même salle du Dojo régional il y a deux mois (le 24 janvier), le président de la Fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées, a tenu un point de presse pour exprimer le mécontentement des karatékas qualifiés pour participer au tournoi Open de Paris. Le ministère en charge des Sports avait été incapable de leur fournir des billets d’avion pour effectuer le déplacement qui était capital, parce qu’il participe des conditions de participation aux Jeux olympiques de Paris 2024. Espérons que la Fédération tchadienne de judo veille au grain, pour ne pas démotiver ces jeunes judokas qui ont toujours valablement représenté le Tchad, lors des échéances continentales. Attendons de voir donc !

Roy Moussa